Chapitre 1.

174 9 9
                                    

Harry

Un hamac orange se balançant entre deux arbres, un groupe de jeunes regroupé autour d'un tas de sacs. Des discussions allant à tout vas, des rires, des bourrades. C'était à ça que ressemblait notre groupe.

Nous n'étions personnes. Cinq simples jeunes perdus dans la nature, se partageant un pique-nique, un fromage, une saucisse et une baguette autour d'un hamac orange. Pourtant, nous n'étions pas ici pour rien...

Nous étions ici pour être nous, pour vivre notre passion.

Une journée volée entre deux semaines de travail, un jour pioché entre nos études. Mais un jour n'était jamais assez pour vivre une passion, vivre cette force qui nous animait de l'intérieur, cette envie de toujours tout donner pour être plus fort.

Vivre ; cela était ce que nous nous appliquions à faire aujourd'hui.

Je laissa mon regard divaguer de notre groupe, le posant sur la paroi près de laquelle nous mangions, perdant le court des nombreux flots de paroles que le blond irlandais à mes côtés ne semblait pas vouloir conclure.

Niall aimait parler, autant qu'il aimait manger ; et dans les deux cas, l'arrêter était presque impossible. Alors chacun de notre groupe avait appris à faire l'impasse sur ce qu'il baratinait, discrètement.

Le seul qui ne se voyait que ravi face aux bavardages du blondinet, était peut-être bien Louis, le mécheux face à moi aux yeux d'un bleu si pure qu'il semblait irréel. Ce dernier était bien le seul à pouvoir tenir une discussion avec l'irlandais, parlant tout autant que lui.

Quand à Zayn et Liam, ils faisaient comme moi, suivant les premières phrases, déconnectant aux suivantes.

Dans notre groupe, la parole était un grand sujet... Niall et Louis parlaient trop, Zayn et Liam parlaient pour ne rien dire, et moi, je ne parlais pas.

Tout le monde me le reprochait, comme si mon mutisme qu'ils pensaient volontaire, était devenu un défaut.

Pourtant, je parlais. Mais contrairement à mes amis, je ne disais que ce qui me semblait être indispensable à dire. Alors non, je n'étais pas bavard, il m'arrivait même parfois, de passer une journée entière sans prononcer un mot. Mais les autres étaient habitués maintenant, sachant que même si je ne m'exprimais pas, j'écoutais attentivement tout ce qu'il se passait autour de moi.

Ils disaient que je ressemblais à mon père, qui n'aimait pas parler lui non plus.

Et comme lui, j'étais sans cesse entrain de regarder, observer les alentours, à l'affût de chaque plus petit relief, chaque détail, chaque petite difficulté. Mon père me disait toujours que j'étais ainsi. Un homme de la montagne. Un bourrin de là-haut.

Silencieux, observateur. Et lorsque j'attaquais, lorsque j'agissais, j'étais rapide et fructueux.

Mon domaine était la roche. Ça aussi je l'avais hérité de mon père. Si je le pouvais, je resterais des jours perché sur un rocher à observer les alentours, la nature. La roche était mon univers, la montagne mon royaume.

Sans rien dire, je quitta ma place, ma gourde en mains, allant observer de plus près la roche près de notre place de repas.

- Tu penses arriver au sommet ? M'interrogea Zayn, s'arrêtant à mes côtés.

Je haussa des épaules, continuant d'observer les prises possibles que cette voie m'offrait.

- Je pense.

Sa réponse obtenue, Zayn plongea ses mains dans ses cheveux jais, scrutant à son tour la voie.

- Je t'assure si tu veux. Cette fois, c'est la bonne.

ClimbheartOù les histoires vivent. Découvrez maintenant