Alors que mes au revoir s'étaient envolés, Que mes blessures avaient cicatrisé,
Qu'enfin je me sentais revenir à la vie, Que j'avais abandonnée mes non-dits,
Libérée de mes résignations, En phase avec mon aspiration,
Dans le bonheur d'une relation retrouvée, La gratitude de se sentir aimée,
Ton fantôme est réapparu.
Un spectre de souvenirs aussi clairs que brumeux,
Ressortissants d'un passé bien douloureux,
Des mots, des images, des gestes,
D'indifférence, d'incompréhension,
Et parfois de peur et de détresse,
Mais aussi d'amour et de tendresse,
De bienveillance et de compassion,
D'attirance réciproque et timide,De deux ados que l'amour intimide.
Nous ne pouvions nier l'atypisme de notre relation,
Mais pour autant, elle nous semblait vide de raison,
Et pourtant, si je sais que j'ai douté pendant plus de huit ans,
J'ai toujours senti que toi aussi tu partageais mes sentiments,
Et après nombres de chassés-croisés sans réussir à nous parler,
Voilà qu'une fois que je trouve la stabilité que j'ai tant désirée,
Qu'après m'être une fois de plus résignée, tu reviens me manquer.
Je me rappelle mes adieux déchirants, Couchés sur un papier trempé de larmes,
Des mots poignants, des révélations que j'aurais aimé ne pas reconnaître,
Des sentiments déferlants pour conter l'horreur d'être seule et sans armes,
Obsédée par la mort, avec mon amour pour toi comme seule raison d'être,
Ces maux qui m'ont semblés si insignifiants lorsque tu en as pris connaissance,
Car après tout, nous sommes nombreux à vivre beaucoup trop de souffrances.
J'ai dû te dire adieu, accepter que je me berçais d'illusions,
Faire le deuil d'un être cher, une deuxième fois,
A la différence près que tu es encore en vie.
Combien de larmes silencieuses coulée dans mon lit,
De complaintes chantées à en perdre la voix,
M'a-t-il fallu pour admettre que tu étais parti pour de bon ?
Après des mois d'errance psychique, dans mon désir de rédemption,
Revint quelqu'un qui m'avait connue au plus bas,
Et qui avait tout fait pour m'aider, dans sa quête d'affection.
Nous avions changé, nous nous sentions plus forts, plus légers,
Et nous marchions ensemble au pas,
Alors nous partîmes vivre l'aventure que la souffrance nous avait volée.
Nous avons construit, sauvé une vie, parcouru la France ensemble
Tels des chiens sans foyer, bâti un futur qui nous ressemble,
Et un jour, dans mes lettres reçues,
Entre divers noms, le tien réapparut.
Dans ta volonté de me souhaiter bonne chance,
Tu m'avouais ce que je soupçonnais à l'époque,
Et maintenant je me sens repartir en pleine décadence,
Depuis que je sais que mes sentiments étaient réciproques.
Il semble que le destin nous déteste,
Pour nous mettre l'un sur le chemin de l'autre,
Sans qu'aucun de nous ne reste,
Pour y construire une vie qui serait nôtre.
Alors de ce fait, j'en conclus, Que pendant des années encore,
Je maintiendrais tût, Des sentiments secrets qui me dévorent,
Dans cette maison que j'ai bâti avec un autre, Rêvant
et récitant des patenôtres Pour nos retrouvailles, au soleil levant.
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L'insomniaque
PoetryJe parle très souvent d'amour. Parfois trop. Je crois trop aux contes de fées, et cela m'a valu quelques baffes venant de la Réalité. A ce propos, elle m'a donné un cadeau empoisonné qui tous les jours tente de me pourrir la vie. J'en ai connu des c...