L'enfant égaré

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Par un vent glacé de Noël,

Ta bise a caressé ma joue...


Six mois après mes dernières larmes pour toi,

Et dans la joie d'une nouvelle année,

Ton spectre annonciateur de chagrins s'est manifesté,

Bouleversant mon équilibre tout juste rétabli.


L'enfant qui s'était lassé de son ancien jouet,

Le retrouve dans le coffre de son passé,

Et lui redonne de l'attention,

Celle qu'il ne lui a jamais offert.


Mais la poupée n'est pas dupe.
Pas une deuxième fois.


Ton véritable désir ne se cache même pas.
Tu reviens pour ton plaisir,

Celui que tu n'as jamais reçu de moi,

Celui dont tu n'as finalement pas voulu,

Alors que tu l'avais nu dans tes mains.


Tu connais peut-être désormais les délices charnels de l'être féminin,

Mais tu restes un gamin.

Un gamin ignorant qui se prétend être un homme.


Sors de ton illusion,

Je ne suis pas une poupée que tu peux toucher à ta guise,

Faire l'amour n'est pas sans don de son âme,

Et être un homme n'est pas faire jouir une femme.


Tu me fais honte d'avoir tant voulu être ta première fois,

D'avoir voulu m'offrir à toi, à corps et cœur perdus,

Pour t'envelopper dans un berceau d'amour où tu aurais pu t'abandonner.


J'aurais presque pitié pour toi,


Si tu ne me rappelais pas lui.


Pourquoi ?

Pourquoi veux-tu tant suivre sa voie et ressembler à tes pairs à ce point ?

Il ne suffit pas d'une nuit dans un lit pour être égal aux autres,

Et je pensais qu'en étant la première femme de ta vie, tu pourrais le comprendre...


Je m'en fous de ton inexpérience, je m'en fous de la taille, de tous ces détails,

Mais je ne m'en fous pas de comment tu me vois.

Je n'ai jamais été à personne, et je ne le serais jamais,

Tout comme personne ne sera à moi pour toujours.


Alors c'est dans un virulent crochet,

Que j'envoie ton souvenir valser,

Eternellement jusqu'aux abîmes de mon passé,

Accompagné de mes dernières larmes,

A jamais perdus dans mon indifférence.


J'aimerais te dire que j'attends ton retour,

Lorsque tu auras vraiment grandi,

Mais en ai-je encore envie ?

Toi qui me rappelle tout ce qui m'a détruit.


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C'est ainsi que l'enfant pris le chemin que le monstre emprunta autrefois.

C'est triste.

Puisse-tu un jour, petit homme, retrouver l'innocence et l'humanité qui t'habitaient enfant,

Celles qui ont fait que je t'ai tant aimé.

L'insomniaqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant