Si tu m'avais seulement volé une nuit, c'aurait été moins grave que de me voler une partie de ma vie.
Par ta faute j'ai sombré dans le pire des enfers. Dans la décadence de celui qui se hait lui-même pour des actes dont il n'est pas responsable, la sensation d'être poursuivi par la fatalité d'un être souillé, sale, répugnant, et qui, suite à cette étiquette invisible collée sur le cœur, ne voit plus que sa parfaite et totale aberration dans un monde qui fait semblant d'être stable autour de lui.
Tu m'as fait ressentir tant de choses horribles, tant de maux plus marquants et douloureux que ce rapport d'une nuit. Oui, celui qui est à l'origine de tellement d'horreurs. D'un arrêt brutal de m'alimenter, d'une perte de poids vertigineuse aboutissant sur un corps squelettique sur le fil d'une anorexie grave, d'une tentative de mourir après m'être vidée du sang que tu avais rendu impur par le simple fait d'avoir pénétré mon intimité, puis d'une seconde qui a été déjouée par l'arrivée d'un facteur que je n'avais pas prévu, mais qui pourtant a tout changé.
Par ta faute, je me suis isolée, j'ai perdu toute notion du monde, de la vie, de la joie, du bonheur, et je me suis trouvée prisonnière d'un film dont je ne pouvais être actrice, comme si j'étais devenue un simple objet dont tu t'es servi pour assouvir tes pulsions que tu n'as jamais réalisées avant moi.
J'aurais pu te faire payer cette injustice, cette partie de ma vie que tu as détruite, et que tu as oubliée pour pouvoir profiter du fait que tu sois dépucelé. Mais quand on a enduré tant de peine et de douleur en silence, sans l'aide de quiconque pour se sortir de la tombe qu'on s'est soi-même creusée, il est difficile de trouver le courage d'à nouveau affronter ce qui nous a poussé à la faire.
Par ta soif de savoir ce que c'est qu'avoir un orgasme, tu m'as incitée à creuser le trou dans lequel j'aurais voulu que l'on m'enterre, de ce fait, c'est comme si tu l'avais toi-même réalisé pour moi. Pour me regarder m'allonger dedans et jouir encore une fois en me voyant au fond.
C'est toi le coupable.
C'est toi qui a brisé ce que j'étais, qui m'a fait découvrir les sentiments les plus horribles de la Terre, qui m'a ramenée à cet état de crise où je haïssais le monde entier pour son injustice, qui a réveillée la personne enragée que j'étais, et qui m'a meurtrie plus que je ne l'étais déjà.
Tu mériterais tellement de mourir. De payer pour cette douleur que tu m'as infligée et qui m'a empoisonnée pendant toute une année.
J'aimerais tellement pouvoir te tuer.
On dit que la haine et l'amour sont deux choses identiques, mais ne va pas croire que tu comptes pour moi. Tu as commis un crime pour lequel tu ne seras jamais jugé, et tu continueras à mener ta vie normalement tandis que moi je devrais me renforcer encore plus pour ne plus être terrorisée à ton simple et lointain aperçu. C'est injuste. Terriblement injuste.
Je sais que j'ai pas toujours été une bonne personne, mais je n'ai jamais mérité d'être abusée par la sous-espèce que tu es devenu à mes yeux.
De nous deux, je sais à présent que je vaux mieux que toi, dans le respect de mon entourage et son consentement.
C'est dur de repenser à tout ce que tu m'as fait sans avoir la pulsion bestiale de vouloir te réduire à l'état de chair à requin. Alors patiente un peu le temps que je sois plus forte et que je revienne hanter ton esprit comme tu l'as fait, tel le fantôme de tes erreurs passées.
Et même si ce n'est pas moi qui viendra rendre justice, sois sûr que tu ne l'emporteras pas au paradis.
Apprends que tout acte est jugé par la justice de la vie, et fais toujours attention à ce que tu fais pour ne pas subir les représailles du Karma.
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L'insomniaque
PoetryJe parle très souvent d'amour. Parfois trop. Je crois trop aux contes de fées, et cela m'a valu quelques baffes venant de la Réalité. A ce propos, elle m'a donné un cadeau empoisonné qui tous les jours tente de me pourrir la vie. J'en ai connu des c...