Dis-moi, pourquoi toute chose a-t-elle fatalement une fin ?
Je n'arrive pas à écrire sur cette feuille blanche,
Car une fois remplie, elle restera près de moi,
Et non dans cette hutte où tout le monde entre et sort comme dans un moulin,
Des gens qui viennent, lisent, pleurent, parfois écrivent à leur tour, puis repartent, sans rien dire, sans juger, avec un secret de plus dans le cœur.
Cela fait des mois que j'erre sans but,
Sans refuge où déposer mes fardeaux.
Dans la mort de mon foyer, englouti par le néant,
A la rue, comme tant d'âmes tourmentées,
Au détour d'une vague de poussière de souvenirs,
J'ai croisé ton chemin,
Toi aussi sans endroit où laisser ton chagrin.
Tout nous séparait en apparence,
Mais malgré nos différences,
Nous partagions les mêmes souffrances.
Puis par cette nuit enflammée de musique allemande,
Je t'ai confié mes chagrins d'amour, mes blessures passées,
Je me suis ouverte à toi,
Au point d'avoir peur de t'être trop proche,
De me retrouver en toi,
Et de tomber amoureuse.
Et je l'ai été.
L'espace de quelques instants,
Le temps d'une conversation,
Avant que ton être ne s'évapore,
Dans la poussière des décombres de notre maison commune.
Tu m'as aussi conté tes malheurs,
Au rythme du crépitement du feu,
Et nos récits se confondaient,
En couplets d'une chanson intense,
A la chaleur des flammes incandescentes.
Et maintenant ?
N'es-tu plus que cendres,
Comme mon ancien foyer ?
Un jour ton souvenir sera-t-il plus qu'un souvenir illusoire,
Au-dessus des restes de nos secrets ?
Seras-tu un jour une réalité,
Que je pourrais prendre dans mes bras,
Pour ne rien lui dire,
Et pleurer en silence,
Comme dans cette maison reculée ?
Existe-t-il un tel endroit,
Où quelqu'un me dira :
« Et si on écrivait encore nos chagrins,
Pour que le monde les lise, pleure, parfois écrive à son tour,
Et reparte sans rien dire, sans juger, avec un secret de plus sur le cœur ? » ?
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L'insomniaque
PoesíaJe parle très souvent d'amour. Parfois trop. Je crois trop aux contes de fées, et cela m'a valu quelques baffes venant de la Réalité. A ce propos, elle m'a donné un cadeau empoisonné qui tous les jours tente de me pourrir la vie. J'en ai connu des c...