Jusqu'au Dernier Jour

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«Je n'ai pas peur du noir, mais qu'au moment où la lumière revienne, je ne puisse plus te voir.» 


Pourquoi malgré tout ce bonheur je ne peux arrêter ce torrent de pleurs ?
Pourquoi, après deux jours à tes côtés, à filer l'amour dont je rêvais,
Je me mets dans tous mes états, en secret, éloignée de tes bras ?
Tes bras si doux dans lesquels j'aimerais me réfugier en cas de remous...
Décidément cette dernière nuit s'avère chargée de sentiments...

Jusqu'à présent j'étais toujours sur mon nuage, à réaliser que tu n'es désormais plus un mirage,
Mais maintenant je constate que malgré ton masque d'extrême force,
Il y a pour toi aussi des choses qui peuvent te faire voler en écorces.
Un mal invisible qui dans ton indifférence, se cache pour te détruire en silence.
Une saloperie que j'aurais aimé te voler pour ne pas voir ta vie s'écourter.
Un truc que je souhaitais qu'il ne te choisisse jamais.

Je sais que tu n'es pas encore à jeter, mais si tu savais combien malgré tout je peux m'inquiéter...
Combien ce serait insupportable pour moi de voir la faucheuse t'emporter...
À quel point j'aimerais sacrifier des années pour te permettre de voir ta vie rallonger...

J'ai tellement peur que nos rares moments de bonheur se voient supprimés,
Par une chose immatérielle qui t'a injustement été attribuée,
Qu'elle emporte avec toi tous tes secrets,
Qu'elle me vole cet amour que j'ai tant désiré, des moments qui ne seront jamais renouvelés,
Des souvenirs qui ne se reproduiront jamais, mais plus encore l'homme que j'ai toujours aimé,
Celui avec qui je veux voir ma vie s'arrêter,
Celui pour qui j'ai passé tant de nuits à pleurer
En écrivant des poèmes qui ne seraient jamais édités,
Celui à qui j'ai dédié toutes mes pensées, qui m'a tant donné que je ne pourrais jamais l'en remercier.

Si tu savais comme ça me terrifie de me l'imaginer...
Tu dis que si ça devait t'arriver, tu serais à l'autre bout du monde, loin de toute contrariété,
Mais je sais que de mon côté, toute ma vie en serait chamboulée...
J'aurais tellement de regrets pour  mes années de secrets,
Pour toutes ses occasions de t'aimer ratées, pour cette tendresse envolée,
Pour avoir laissé tant de temps filer inexorablement sans t'avouer la nature de mes sentiments...

Je suis inquiète... J'ai peur et j'aimerais pouvoir tout changer,
Mais au lieu de ça je suis sur mon toit à pleurer encore une fois,
En écrivant des mots dont tu n'auras jamais connaissance,
Qui resteront secrets jusqu'à ce que l'on perçoive leur essence,
Avec mes inquiétudes et mes vers déstructurés,
Sous un ciel noir d'étoiles éteintes par ce monde vide de sens,
Dans cette pesante nuit de trente-et-un décembre,
Appréhendant la suite de ma pauvre existence...

Un jour viendra-t-il où je t'écrirais sans finir écroulée ?
Où une nouvelle année pourra commencer sans qu'une larme ne soit coulée ?
Où t'écrire ces poèmes ne sera plus si difficile, mais un partie de plaisir ?
Quand pourrais-je chanter ces mots pour te faire danser et non les relire en laissant des larmes s'échapper ?
Y aura-t-il au moins un jour où tu seras là pour les écouter ?
Pour me dire que c'est une chose que tu ignorais à mon sujet ?
Pour me prendre à nouveau dans tes bras en découvrant cette passion cachée...
Je l'ignore encore et peut être que cela me suivra toujours,
Mais si j'ai un seul vœu pour terminer cette année de détours,
Et même si tu termine avant moi ton parcours,
C'est de t'aimer pleinement cette année, et jusqu'à mon dernier jour.

L'insomniaqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant