La poupée

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Il est un jour où malgré la beauté,
La floraison suite à l'adversité,
Les nuages restent sombres et menaçants.
Les souvenirs des ténèbres traversées,
Le souffle glacé de la faucheuse dissipé,
Dissimulée dans l'ombre illusoire de la sérénité,
Même si le bonheur m'embrasse,
Même si l'amour salvateur me caresse,
L'horreur est toujours derrière moi.

Ces temps où je n'existais plus tout à fait,
Où mon esprit s'était envolé dans une dimension parallèle,
Laissant à l'abandon mon corps tétanisé, inerte,
Au milieu du film de la vie qui défilait,
Sans m'attendre...

Traumatisée de n'avoir servi que d'objet de jouissance,
Pour une nuit ou deux de plaisir à sens unique,
Feignant le respect et le consentement.

Tu cherchais juste à être comme tes potes,
Un homme, viril, en connaissance des délices du sexe,
Charmant mon âme en détresse,
Avec ton masque de douceur,
Sous lequel jubilaient tes propres intérêts.

Tu pensais qu'en te montrant sensible,
Je te ferais aveuglément confiance,
Et tu avais raison.
Car je croyais que derrière tant de bienveillance,
Il ne pouvait exister quelque forme de violence.
Tu savais parfaitement ce que tu faisais,
Tu orchestrais ma future décadence,
Tu bravais la loi sacrée du don mutuel des corps,
Tu faisais semblant de ne pas en avoir conscience,
Et te réjouissais en avance de ta future jouissance.

Mais maintenant tout à changé.
C'en est fini de ma descente aux enfers.
À moi de te rendre ce que tu m'as imposé.

Je ne suis pas ta poupée, je ne l'ai jamais été,
J'attends que les pantins de la société viennent t'arrêter,
Que tu sois enfin enfermé,
Que mes semblables soient sauvées,
Que tout ce qui fait ta fierté te soit amputé.

Pleure, autant que j'ai pleuré,
Souffre autant que tu m'as fait souffrir,
Effondre toi comme après que tu m'aies brisée,
Brûle jusqu'au point où tu m'as consumée,
Agonise autant que j'ai coulé du sang,
Meurs comme lorsque tu m'as anéantie,
Car c'est tout ce que tu mérites pour m'avoir abusée.

Je ne sais combien d'aiguilles agresseront ma peau,
Combien de litres d'encre mon corps contiendra,
Pour ancrer ces millions de dessins,
Ces cicatrices harmonieuses
Ces croquis qui résonnent avec mon âme,
Ces marques de beauté atypiques,
Ces lignes indélébiles, gravées au prix de la souffrance,
Ces œuvres qui me reconstruisent,
Qui me font m'aimer à nouveau,
Grâce auxquelles je me retrouve peu à peu,
Jusqu'à ce que ma confiance renaisse.

Il faut de la souffrance pour combattre ses démons,
Mais elle est si insignifiante face à tant d'abominations,
Qui aurait pu penser que des aiguilles et des dessins seraient si puissants ?

Je serais une poupée tatouée,
Une Barbie bizarre malmenée,
Mais je serais celle qui n'aura pas abandonné.

Un jour viendra où tes jouets se soulèveront,
Où tes projets d'avenir vacilleront,
Où ta vie sera réduite en cendres,
Par le feu de la justice que j'allumerai à tes pieds.


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Die die die die

Burn in the fire of my wrath

L'insomniaqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant