Sans titre (2)

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Tu me tapes sur le système.


Vraiment, je t'aime comme une dingue et je commence à en avoir putain de marre.
Oui. J'en ai marre de tout faire pour te garder et de me heurter sans cesse à des murs.
J'en ai marre d'accepter l'inacceptable pour une histoire avec toi.
Marre de faire attention à chaque geste pour une relation durable.

J'sais que tu as perdu toute humanité, tout sentiment, toute émotion,
Et que malgré mes efforts ils resteront enchaînés dans tes coffres profonds,
Mais si tu arrives à vivre dans ce monde, nu de tout ce qui fait ta condition,
Moi je suis encore loin d'avoir perdu tout espoir, malgré mes moments de confusion,
J'ai toujours cette chose en plus qui parfois me fait perdre la raison,
Ce que tu considères comme une faiblesse, exploitable pour une trahison,
Cette sensibilité qui parfois me fait mal, me conduit à d'incurables contusions,
Mais en comparaison, j'ai toujours ce que toi tu as perdu,
Une innocence d'enfant, encore de magie éperdue.

Souviens-toi de ce que je te disais: je t'aimerais quoi qu'il arrive.
J'ai cru par moments que c'étaient des paroles en l'air,
Et puis en fait non. A chaque fois que j'ai cru ne plus t'aimer,
Les événements m'ont prouvée que c'est moi qui me trompait.
On a eu une relation improbable,
Qui pour une femme normale aurait été inconcevable,
Mais pourtant j'ai surmonté cette injustice, dépassé mes limites,
Dans le seul but de te prouver mon amour sincère.

Il a suffit d'un seul moment de faiblesse, d'une minute de panique,
D'une seule parole beaucoup trop imprécise à en devenir mystique,
Alors que je replongeais lentement dans une décadence oppressante,
Au coeur d'électrocardiogrammes stressants, des cris d'une vieille agonisante,
Pour que tous mes efforts se fracassent en canon et volent en éclats,
Chorégraphiant dans une parfaite coordinence un macabre ballet d'opéra.

Tu t'es basé sur un de mes pires moments pour mettre fin à ce que j'ai toujours attendu,
Une relation à n'importe quel prix, y compris celui de la tromperie.
Oui, tu aurais pu coucher avec une autre que je ne t'en aurais jamais voulu.
Etant donné les circonstances, je ne pouvais t'exiger entière fidélité,
Et malgré mes principes, j'aurais bien fini par m'en accommoder.
Mais ça me déçoit que tu veuilles tout arrêter sur une connerie.

J'aimerais définitivement passer à autre chose parfois.
Dire: "Merci, suivant", et écrire une autre histoire,
Mais non. J'ai trop l'habitude de la chanson maintenant.
Je ferais ton deuil et m'engagerais avec un autre,
J'aurais des sentiments, pensant t'avoir oublié définitivement,
Et tôt ou tard tu reviendrais au galop,
Et me séduirais à nouveau,
Me faisant perdre tout attrait pour l'autre.


Je connais cette histoire par coeur.


Suis-je inévitablement condamnée à la revivre indéfiniment ?
A sans arrêt tenter de t'oublier pour retomber dans tes bras instantanément ?
Parfois je souhaite arrêter de t'aimer définitivement,
Pour que j'arrête de subir tant de souffrances inutilement,
Mais je soupçonne que même avec ce voeu si tranchant
Je retomberais amoureuse indubitablement.

Tu m'fais chier. Tu me tapes sur le système avec tes mystères et tes indécisions.
Tes allers-retours dans ma vie aléatoires, tes disparitions telle une apparition.

Tu m'fais chier. Tu me tapes sur le système. 
Mais depuis, et pour toujours je t'aime.

Et si certains trouveront ça poétique et beau,

t'imagines pas à quel point ça m'emmerde.

Si Dieu avait un peu de pitié pour moi, il prendrait une décision sur mon cas.
Mais non, faut toujours que je reste coincée dans une situation qui ne se résoudra pas.
A avoir mon coeur enchaîné à toi sans que tu n'en saches rien,
Sans que je ne puisse l'offrir à un autre différent du tien,
Même s'il a plus d'humanité ou d'amour à me donner.

A avoir mon coeur enchaîné à toi sans que tu n'en saches rien,Sans que je ne puisse l'offrir à un autre différent du tien,Même s'il a plus d'humanité ou d'amour à me donner

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La vie est mal faite.
On brise l'amour sur des malentendus alors qu'on avait de l'or en face de nous,
Et quand certains chantent qu'ils aiment encore, j'écris en souhaitant ne plus aimer du tout.

(les connaisseurs de Scorpions verront la référence)

I wish I stop loving you.

L'insomniaqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant