Jour 1 - IX

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Attention, cette partie contient beaucoup de violence (et une scène particulièrement sanguinaire).

– Qu'est-ce qu'un combat de ring ? demandai-je à Shae.

– Fer refuse que je te l'explique maintenant, déclara-t-elle tandis que son regard vagabondait en direction de la marque bleu foncé dans mon cou puis se détourna.

– À voir ta grimace, je déduis que ce n'est pas très plaisant.

La constatation sonnait comme une question, ce à quoi Shae répondit en commençant à tripoter sa robe rouge foncé mesurée.

– Tu ne t'es pas revêtue des habits que Fernandez t'a donnés, remarqua-t-elle.

Je secouai la tête.

– Bien, sourit-elle prudemment. C'est difficile de combattre dans une jupe. Donc ceci est un meilleur choix.

J'ouvris la bouche pour réagir ; pour demander quelque chose, faire n'importe quoi. Cependant Shae se tournait déjà et ouvrait la porte après m'avoir donné un coup de coude.

Pour la première fois depuis le début de la journée, le bruit dans la taverne avait chuté jusqu'à un taux de décibels normal. Les hommes présents dans la pièce se tenaient tous autour d'un petit podium rectangulaire en bois qui avait remplacé les deux tables. Celui-ci était encerclé de pales de bois, elles-mêmes reliées par une épaisse corde.

Je sentis le sang quitter mon visage. Voulaient-ils parler de ceci lorsqu'ils mentionnaient les combats dans le ring ? Serais-je littéralement éjectée dans le « ring » afin de me battre ?

Lorsque nous eûmes descendu les marches, je vis Fernandez se tourner vers les pierres qui soutenaient l'escalier.

Son regard passa d'ennuyé à amusé quand Shae m'amena à lui.

– Tu ne t'es pas maintenue au code vestimentaire, fit-il lentement remarquer.

– Effectivement, arguai-je. Suis-je disqualifiée à cause de ça ? Dans ce cas, je me retire dans le bar.

Où je vais picoler une bouteille de pure vodka et ensuite jeter les tabourets de cette grange décrépie en piquant une crise de larmes émotionnelle.

– Où mon plaisir serait-il, alors ? dit-il, les yeux brillant de plaisir, me donnant le sentiment qu'il parvenait à lire mes pensées dans mon regard.

– Comme si ça pouvait m'importer, aboyai-je en m'apprêtant à me diriger vers le bar avant que Fernandez me retînt douloureusement.

– Ça ne sert à rien, chérie. Si tu gagnes le combat, nous pourrons demander au barman s'il a quelque boisson à te préparer, proposa-t-il avant que son regard s'assombrît. Mais avant ça, tu vas te battre.

Je grognai dans sa direction. Ce à quoi il fit un sourire en coin, l'air fasciné.

– Je t'explique les règles, commença-t-il.

Il plût immédiatement si fort que Fernandez dût hausser la voix pour dominer les saccades de gouttes qui s'écrasaient sur le toit de la taverne.

La taverne ne possédait pas de portes, donc le bois tenait seul et formait à deux endroits des ouvertures béantes, me laissant apercevoir la pluie tomber en rafale sur le sol dehors. De grandes flaques s'étaient formées dans les trous. La terrasse et le bâtiment étaient tous deux construits plus hauts que le chemin, autrement ce lieu serait depuis longtemps inondé.

– J'ai été extrêmement gentil avec toi jusqu'à présent bien que je le dise moi-même, rappela-t-il doucement, me tirant de mes pensées et lorsqu'il me regarda, pénétrant, je me rendis compte qu'il attendait de moi une confirmation à ses propos.

Rubis de SangOù les histoires vivent. Découvrez maintenant