Jour 2 - III

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Je courbai le dos en appuyant avec toute la force que j'avais alors que l'homme était éjecté plus loin. Lorsque je me relevai tant bien que mal, je m'aperçus qu'il avait écopé d'une grande entaille dans le bras. Alors, je souris.

– Les armes sont interdites, fit remarquer l'un des soldats qui avait mis fin à ses applaudissements avant de vouloir grimper par dessus les cordes pour me retenir, cependant je le frappai sur le nez et il tomba en arrière.

Lorsque deux mains me tirèrent vers l'arrière, je pivotai et piquai mon couteau à la vitesse de la lumière vers la figure qui s'approchait de moi. La lame pénétra dans son ventre et du sang rouge foncé goutta sur le sol tandis que j'extirpais mon couteau de son corps.

– Quiconque me bloquera le chemin subira le même sort. Compris ? avertis-je en direction de la foule tandis que les bruits blessés avaient disparu en laissant place à de doux murmures troublés.

J'enjambai les cordes et abandonnai les deux hommes pour ce qu'ils étaient. Dès que je fus parvenue hors du ring, un certain nombre de soldats leur vint en aide.

Je marchai à travers la masse, mon couteau, menaçant, pointé devant moi. Mon visage, lui, souffrait à cause de la gifle que j'avais reçue et le sang séché sous mon nez me tirait la peau. Les hommes se déplacèrent et me laissèrent passer. Sauf un ; Naveen.

– Écarte-toi.

Il se mordit la lèvre. Shae se tenait à côté d'elle.

Je l'appréciais, mais après ce qu'elle avait tu... elle était la seule qui était gentille avec moi et pour cette raison je ne souhaitais pas lui faire de mal. Et elle aimait Naveen donc je ne lui voulais pas de mal à lui non plus – bien qu'il fût un enfoiré.

Mais je ne me retiendrais pas de faire usage de mon arme s'ils tentaient de m'arrêter. S'ils tentaient de m'empêcher de sauver Layla. De trahir mes amis.

Je chassai cette pensée de mon esprit.

– Dégage ! grommelai-je de nouveau. Je suis sérieuse.

Naveen hésita encore mais recula d'un pas et tira Shae par le poignet. Je me faufilai entre eux et escaladai l'escalier. La porte de la chambre de Fernandez était en face de l'escalier – c'était la première visible en s'engageant dans le couloir – et surveillée par deux gardes. Ils brandirent tous deux leurs épées lorsque je me trouvai sous leur nez, pourtant j'étais plus rapide.

Mon couteau entailla la poitrine de l'un. Quand l'homme suffoqua en observant sa blessure, je l'attrapai par le manteau et le jetai de toutes mes forces contre son acolyte. Ils s'abattirent sur la balustrade basse faite de pierre et juste après ils s'écrasèrent au sol.

Je serrai les lèvres avec approbation et ouvris la porte de Fernandez, furieuse.

En premier lieu, je crus qu'il n'y était pas. Il n'y avait personne sur le lit et sur le bureau...

Cependant, il m'examinait du coin de la chambre, les sourcils froncés.

Fernandez était allongé dans une baignoire de porcelaine. L'eau mauve foncé cachait son corps jusqu'au cou. Malgré cela, je me sentais gênée.

Je fermai la porte en hâte derrière moi, refermai le verrou avec la clé qui y était encore insérée. Des gardes de Fernandez martelaient le bois de leurs poings, m'ordonnant d'ouvrir la porte.

– Asha, chérie, tu dois vraiment cesser de tuer tous mes soldats. Je n'en aurai bientôt plus aucun.

Le visage de Fernandez demeurait stoïque alors qu'il caressait le rebord du bain du doigt.

Rubis de SangOù les histoires vivent. Découvrez maintenant