Jour 3 - II

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Le reste de la journée s'écoula sans accroc. Les chevaux galopaient sur les dunes de sable tandis que Fernandez me tenait afin que je ne tombasse pas de selle. Le soleil brillait avant tant d'intensité que de la sueur glissait le long de mon dos, et c'était d'autant plus gênant que j'étais appuyée contre le torse de Fernandez. Pourtant, il ne semblait pas le remarquer et transpirait également, ce qui me soulagea un peu.

Nous n'avions pas la liberté de discuter durant le voyage parce que le vent abrutissait nos oreilles jusqu'à ce qu'on ne se comprît plus.

Nous chevauchâmes à la rencontre d'un petit hameau. Il y avait environ vingt maisons délabrées et vieilles ; de grandes fissures crevassaient les murs de grès et des tuiles manquaient ici et là. Nous nous arrêtâmes à un puits situé à la frontière du hameau.

Nous sautâmes de cheval et ce fût une sensation merveilleuse que de me dégourdir les jambes. Passer de ne jamais monter à cheval à une journée complète ne semblait pas apprécié par mon corps dont les jambes se contractaient à chaque pas.

Diego se tenait devant le puits et laissa le seau accroché à une corde descendre. Lorsque je vins me placer à côté de lui et que je jetai un coup d'œil vers le bas, la profondeur du trou me choqua presque. La nappe phréatique était souvent éloignée de la terre par ici. Le minuscule village était sablonneux et aride, mais autour du puits – là où les habitants renversaient de l'eau sur le sol poussiéreux – poussaient des petites touffes de mauvaise herbe. Quelques poules, qui jacassèrent lorsque Fernandez s'avança vers le puits, vagabondaient entre les mottes de végétaux. Elles semblaient être les seules bêtes dont bénéficiaient ces gens à cause du manque de sols fertiles.

Fernandez s'assit sur le rebord de pierre du puits et fixa, absent, un point devant lui. Armano et Naveen, quant à eux, inspectaient la sécurité du lieu sur son long. Pablo extirpa une pomme de l'un des sacs que les chevaux portaient et en croqua une bouchée juteuse. Après avoir tiré le saut d'eau vers la surface, Diego amena celui-ci aux chevaux pour leur donner à boire, ce qui nous laissa, Fernandez et moi, en retrait.

Le silence qui tomba était quelque peu embarrassant, et je raclai le sable sous mon pied alors que les pierres du point d'eau me pénétraient le dos. Un gros chat roux vint se frotter à ma jambe et ronronna exagérément. Réservée, je caressai l'épaisse fourrure de l'animal simplement pour faire quelque chose.

– Tu n'as pas salué Layla avant de partir, remarqua Fernandez tout à coup.

Je l'examinai, les sourcils haussés.

– J'aurais pu ?

– Comme je le disais, la façon dont j'ai procédé à Entremonts était un sketch mélangé au désespoir. Le fait que je t'aie tenue à l'écart de Layla ne signifie pas que je ne t'aurais pas autorisée à dire adieu à ta petite sœur.

– Demi-sœur, rectifiai-je, les épaules affaissées. Mais bon, OK. Si je l'avais su, je serais passée chez elle. Mais il n'y a plus rien à faire, maintenant.

– Wow, tu t'en... rétablis vite, constata-t-il en tournant son torse vers moi, les mains fermement enlacées au bord en pierre du puits.

Je serrai les lèvres. Le vent jouait avec mes cheveux blond clair.

– La relation que tu as avec ta petite sœur, euh, demi-sœur je veux dire, n'est pas extraordinaire, n'est-ce-pas ?

– Comment en viens-tu à cette conclusion-là ? lui demandai-je.

– Le premier jour où tu es entrée dans ma maison... commença-t-il en haussant les épaules et en chassant une boucle foncée de son visage tandis que ses yeux m'observaient, pénétrants. Tu aurais pu empêcher votre souffrance, à toi et ta sœur, déjà beaucoup plus tôt en m'avouant où était la pierre et qui l'avait précisément volée. Mais tu ne l'as pas fait, poursuivit Fernandez en essuyant la transpiration de son front, sa blouse blanche collant à sa peau. Tu as placé tes amis prioritaires par rapport à ta sœur lorsque tu as refusé de les dénoncer. Or, bien que je n'avais rien fait à Layla, tu étais persuadée du contraire.

Rubis de SangOù les histoires vivent. Découvrez maintenant