🚢🖤Chapitre 1🖤🚢

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S𝒶𝓂ℯ𝒹𝒾 𝓈𝒾𝓍 𝒶𝓋𝓇𝒾𝓁 𝓂𝒾𝓁𝓁ℯ 𝓃ℯ𝓊𝒻 𝒸ℯ𝓃𝓉 𝒹ℴ𝓊𝓏ℯ

Taehyung

Je me réveille lorsqu'une douce lueur dorée m'illumine le visage. Fronçant les sourcils, je tente de me relever mais j'abandonne rapidement cette idée, une douleur me traversant la tête. J'ai l'impression d'avoir dévalé quinze étages sur le front. Ça fait mal.

Rassemblant mes souvenirs, je tente de me rappeler du lieu dans lequel je me trouve cependant cette peine est perdue. La seule chose que je vois est une femme à la superbe chevelure noisette, allongée sur le flanc à mes côtés. C'est peut-être la femme de ménage ?
Après ce qu'elle fait dans mon lit, je n'en sais rien.

Soulevant le drap soyeux qui recouvre mon corps, je constate ma nudité. Autrement dit j'ai la nouille à l'air.

Ah je ne vous l'avais pas dit ?
Le tact n'est pas mon point fort.

Visiblement, nous ne nous sommes pas contentés de jouer au poker. Je ricane. Le contraire m'aurait étonné.

Je grogne puis me frotte vigoureusement les yeux, tentant d'atténuer par ce geste mon assez fort mal de crâne. Le vin n'était finalement pas une si bonne idée. Tu m'en diras tant.

Un soupir me parvient et une main caresse mon bras gauche de ses ongles fins et longs. La splendide or malheureuse créature avec qui j'ai pu prendre du plaisir dans la nuit s'attend certainement à une quelconque trace d'affection de ma part. Accordez-moi le droit de rire, je vous prie. Ha ha.

Je ne me rappelle plus son identité si tant est que j'en ai eu vent un jour et je n'ai aucune envie de la connaître. C'est le problème avec ces amantes d'une nuit. Il ne faut pas que sentiments s'égarent voire pire, que la matinée s'y ajoute.

Je me lève, ne prêtant aucune intention à elle ou à mon corps dévoilé, et m'empare de mes vêtements afin de me parer puis attrape une tasse de café fumante qu'un employé de l'Hôtel de la Trémoille avait déposé devant la lourde porte de notre chambre. En laissant mon regard se promener sur celle-ci, dont sur les dorures et encadrés dorés de la pièce, je me souviens brusquement que je suis à Paris. La jeune femme me regarde d'un air surpris puis lève les yeux au plafond avant de partir dans la salle d'eau se rafraîchir sans aucun dernier regard pour moi. Tant mieux. J'espère que son mari a payé notre nuit car je suis dans l'intention de m'en aller. Peu importe ce qu'elle en dit. Je suis Kim Taehyung. Coucher avec moi est un honneur et son homme en sera fier.

Devant me retrouver à Cherbourg dans quatre jours tout au plus, je ferais mieux de partir dans l'immédiat sans quoi je devrais faire jouer les relations de mon père afin d'obtenir un train le plus rapidement possible, ce que je n'espère pas. Si seulement je pouvais ne plus dépendre de cette horreur vivante.

Car dans quatre couchers de soleil, je devrais embarquer sur le Titanic.
Le plus gros paquebot du monde.
Kim Taehyung se doit d'y être.
Pour la première fois de ma vie, je serais seul. Sans mon géniteur. Sans celui qui me gâche la vie depuis vingt ans. Certes grâce à lui, j'ai une situation, de l'argent, des relations.
Mais il représente une entrave à ma liberté. Celle à laquelle je tiens plus que ma propre vie.
Car j'aime l'alcool, dépenser de l'argent, fumer, passer la nuit avec des inconnues, jouer au poker. Et encore plus ma liberté.

Lorsque j'étais enfant, ma mère me disait souvent qu'une fois que j'aurais trouvé l'homme -je sais que c'est étrange- ou la femme de ma vie, je devrais tout faire pour qu'il ou elle devienne la personne la plus heureuse du monde. Je devrais la chérir, l'aimer, me satisfaire de son bonheur.

Mais à quoi bon aimer quelqu'un ? Qu'on me l'explique.
Aimer. Quel mot stupide. Pourquoi devrais-je aimer une personne autre que moi ? Après tout, je suis Kim Taehyung. Et pour qui devrais-je continuer ma vie si c'est n'est que pour moi ?
Mon père qui ne me croit pas capable de prendre le plus gros bateau du monde pour aller faire fortune en Amérique ?
Ma mère que j'aimais tant, injustement disparue lors d'un naufrage ?
Mon frère juste intéressé par les femmes, plus précisément par leur anatomie, et rien d'autre ?
Mon entourage aussi prétentieux que moi et imbu de lui-même ?
Les inconnues auprès desquelles je me réveille après une nuit agitée ?
Non bien sûr que non.

𝑻𝒊𝒕𝒂𝒏𝒊𝒄Où les histoires vivent. Découvrez maintenant