𝒟𝒾𝓂𝒶𝓃𝒸𝒽ℯ 𝓆𝓊𝒶𝓉ℴ𝓇𝓏ℯ 𝒶𝓋𝓇𝒾𝓁 𝓂𝒾𝓁𝓁ℯ 𝓃ℯ𝓊𝒻 𝒸ℯ𝓃𝓉 𝒹ℴ𝓊𝓏ℯ
Omniscient
15heures - 8h40 avant naufrage
Jungkook s'ennuyait ferme. Il se trouvait dans le salon fumeurs depuis une heure déjà, assis sur un sofa brodé de couleur crème et bon sang qu'il s'emmerdait. Il ne pouvait pas bouger et surtout, il ne pouvait pas parler car son accent parlerait pour lui.
Alors il fumait.Sa cigarette à la bouche, il écoutait d'une oreille distraite la conversation fastidieuse que Taehyung entretenait avec ses congénères. Les sujets variaient peu, passant des prouesses technologiques du paquebot au repas du midi. Pour combler son ennui, il observait son amant autant qu'il le pouvait imprimant chaque détail de son apparence dans sa mémoire.
Ses chaussures à bout pointu si brillantes dont les lacets étaient savamment noués, son pantalon couleur sable épousant parfaitement ses jambes galbées et sa ceinture de cuir brun.
Sa chemise immaculée et si bien coupée, sa veste droite assortie à son bas, sa montre ornant son poignet et sa cigarette entre ses doigts.
Ses épaules carrées, ses clavicules marquées, son menton droit et sa barbe de deux jours commençant à repousser.
Ses lèvres pulpeuses de teinte nacarate, son nez parfait, ses pommettes saillantes et ses épais sourcils bruns.
Ses yeux de biche aux orbes noirs et cils fins, sa peau bronzée et sa chevelure blonde comme l'or, peignée et séparée par une ligne bien droite.Jungkook le trouvait magnifique. Et il avait raison.
- Savez-vous ce que nous avons pu déguster ce midi ? se vanta le milliardaire John Jacob Astor.
- Filet de turbot, œufs d'Argenteuil, beignets de légumes, corned-beef, poulet à la Maryland... énonça le colonel rencontré plus tôt.
- Hé bien vous avez été régalés, répondit Taehyung sans enthousiasme.
- Mais bien sûr, vous le savez puisque vous êtes de première classe.
- Oh non, j'ai préféré opté pour un menu digne des meilleures tables de la bourgeoisie anglaise et américaine.
- Vous avez mangé en deuxième classe ? Mon cher je...
- Je n'ai jamais aimé le turbot, renchérit sèchement le blond.
- Oh, je vois, dit Benjamin Guggenheim, le second milliardaire du paquebot, mais dites-moi, votre ami ne serait pas de la classe ouvrière quand même ? Il ne parle pas beaucoup.
Jungkook comprit que l'on parlait de lui et tourna vivement la tête. Parce qu'il faisait partie de la classe ouvrière en tant que fils d'artisan. Priant de tout son être pour que son accent ne le trahisse pas, il prit la parole, modulant sa voix d'intonations bourgeoises.
- Non enfin, pour qui me prenez-vous ? Je suis une personne bien notée. Et je n'apprécie guère que l'on m'expose sciemment à un état de dysphorie. Dorénavant, merci de vous abstenir.
( Nda : à l'époque, on parlait de personnes "bien notées" ou "mal notées" pour parler de leurs capacités )
Taehyung était abasourdi, il n'en croyait ni ses oreilles ni ses yeux. Que Jungkook parle ainsi, si bien, d'une voix si snob, c'était impressionnant.
S'il l'avait pu, il aurait ouvert grand la bouche ou alors aurait pouffé de rire. Ou les deux.Les trois autres étaient, quant à eux, si surpris du dialecte du jeune homme et de son ton froid, qu'ils renoncèrent à faire la conversation avec lui, préférant éjecter Taehyung de la discussion pour converser entre eux.
- Dites moi, colonel, où se trouve Sir Lacey ?
- Oh, il est à la bibliothèque pour remplir les formalités d'arrivée, de même que les époux Widener.
- Ils font bien, le bateau arrivera mardi plutôt que mercredi. Je vous parie mon écurie que nous arriverons à dix-huit heures.
- Je vous parie un million de dollars que nous serons à New York à dix-sept heures !
16heures -7h40 avant naufrage
- Navré de devoir vous quitter, nous avons à faire.
Taehyung lança cette phrase aux trois hommes qui ne levèrent même pas la tête pour le saluer, ne lui prêtant aucune attention, et se leva, intimant à son amant de faire de même.
Ils entrèrent de nouveau dans la chambre et allèrent s'allonger sur le lit en soupirant. Taehyung glissa sa main dans la chevelure noire de son vis-à-vis en soufflant doucement sur ses lèvres.
- Tu m'as impressionné toute à l'heure.
- Parce que j'ai répondu à ce pauvre type ?
- Arrête, tu vois bien ce que je veux dire.
- Je les ai imité, rien de plus. Et crois-moi que si j'avais pu lui foutre son Puiforcat dans le cul, à cet arriéré mental de bourge, je l'aurais fait.
(NDA : le Puiforcat cité ci-dessus est en réalité une pièce d'argenterie, en l'occurrence une pelle à asperges en argent massif)
- Je t'aime tellement.
- Moi aussi Taehyung...
Ils s'embrassèrent doucement.
- Bon, tu ne devais pas me dessiner ?
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𝑻𝒊𝒕𝒂𝒏𝒊𝒄
FanfictionTaehyung, fils de riche bourgeois, né avec une cuillère en or dans la bouche, aime dépenser sans compter, les plaisirs humains. Il adore les voitures et l'art. Il exècre l'amour depuis longtemps. Jungkook, fils d'artisan, né entouré de statues sans...