Taehyung, fils de riche bourgeois, né avec une cuillère en or dans la bouche, aime dépenser sans compter, les plaisirs humains.
Il adore les voitures et l'art.
Il exècre l'amour depuis longtemps.
Jungkook, fils d'artisan, né entouré de statues sans...
D'accord, d'accord. Il avait tort. Il le savait. Bien sûr qu'il le savait. Comment aurait-il ne pas le savoir ?
Il n'aurait jamais dû. C'est une grave faute. Il ne pourra peut-être pas se faire pardonner. Il n'aurait pas aimé. Franchement pas.
C'est une atteinte à la vie privée. Inconcevable.
Certes Jungkook s'était permis de s'endormir sur un lit qui n'était pas le sien mais est-ce que cela donnait vraiment le droit à Taehyung de s'allonger sur lui comme ça ?!
Le noiraud sentait son corps contre le sien et bon sang, cela lui donnait des frissons.
Taehyung se tenait quasiment allongé sur lui, les coudes soutenant sa tête proches de ses hanches et sa bouille d'enfant juste au-dessus de son nombril.
Ça promettait.
Cependant, dans sa tête, tout tournait à mille à l'heure. Jungkook allait-il le repousser ? N'osait-il pas lui dire qu'il lui faisait mal ? Et s'il ne l'aimait pas ?
Taehyung semblait avoir mit son ego complètement de côté et craignait d'être rejeté.
Mais quelle évolution pour LE Kim Taehyung, sa Magnificience, sa Prestance, sa Majesté que de craindre le rejet par un simple gamin artisan ? Qui dormait dehors ?
Comme quoi les gens changent. Et je vous avoue préférer le nouveau Taehyung que l'ancien.
Et je peux vous assurer que Jungkook est d'accord avec moi.
Celui-ci souriait d'ailleurs, tout heureux de trouver Jungkook dans son lit, bien qu'il se doutait que ce dernier n'y avait pas atterrit volontairement.
— Bonjour toi, dit le blond.
— Pardon ?
Jungkook était très surpris. Il s'attendait à une remarque salace, une marque de dénigrement, une saleté quoi, mais non. Le blond lui avait juste dit bonjour, de sa voix grave qui prenait des intonations bien plus doucereuses, loin de son ton froid.
— Je t'ai dit bonjour.
— Ah oui, bonjour.
— Comment tu vas ce matin ?
Là c'en était trop.
— Mais bordel, il t'arrive quoi ? T'as plus envie de me baiser ? T'en en bonne position pour, non ? T'as pas envie de me détruire ? Tu ne veux pas jouer avec moi puis me jeter juste après ? C'est quoi le souci, mon cul n'est plus assez bien pour toi ? Arrête d'être gentil Kim Taehyung, ça ne te va pas. T'es pas gentil. T'es tout sauf gentil. T'es un enfoiré.
Ébahi devant tant de violence et de puissance, ledit Kim Taehyung se redressa brusquement, presque comme s'il s'attendait à ce que Jungkook le frappe tant il était brutal dans ses propos. Il recula tant que son dos heurta un des piliers de son lit grimaçant sous le coup.
Le noiraud s'arrêta, semblant comprendre l'agressivité et la cruauté de ses propos puis mit la main sur sa bouche, les yeux écarquillés. Non, il n'avait pas pu dire ça. Il n'était pas un monstre, or son monologue était monstrueux.
— Je... je suis désolé...
Néanmoins, Taehyung qui avait trouvé refuge dans un fauteuil rouge à quelques mètres du lit, ne sourcilla pas et ne répondit encore moins, se contentant simplement de se ronger les ongles, le regard fixé sur le sol.
— Non, Monsieur Kim, je n'aurais pas dû.
Cette fois-ci, il releva la tête.
— Monsieur Kim ? répéta-t-il, d'une voix emplie de tristesse.
Jungkook fut ébaubi une nouvelle fois. Non seulement il n'avait jamais vu Taehyung ainsi mais il n'avait pas non plus entendu sa voix comme ça. Si... vide. Si peinée. Sa voix qui était si assurée, si puissante, si belle, semblait si tremblante.
— Taehyung... je suis vraiment désolé. Je n'aurais pas dû, c'était déplacé.
Face à l'absence de réaction de son vis-à-vis, le noiraud se rapprocha de lui, se mettant à genoux devant le petit fauteuil et lui prit les mains, ce qui eu pour effet de faire relever la tête à Taehyung qui le regarda.
— Pardon Kim.
— Tu sais ce que tu peux faire pour te faire pardonner ? sussura le nommé Kim, d'un ton moins candide.
Pour toute réponse, son cadet haussa un sourcil, ne voyant pas où le blond voulait en venir.
— Tu peux faire plein de choses... mais moi, je n'en veux qu'une.
— Qui est ? demande Jungkook, toujours perplexe.
— Tu peux... disons... m'embrasser. Ça me ferait oublier la plupart de méchancetés que tu as dites à mon égard, chuchota Taehyung tout en se rapprochant de plus en plus vers le visage de son vis-à-vis.
Ce dernier était encore plus sur le cul après la demande de son aîné. Bien sûr qu'il avait envie de goûter à ses lèvres rebondies, bien évidemment qu'il voulait se faire pardonner. Mais pourquoi ? Il haïssait Kim Taehyung, Kim Taehyung qui le prenait pour sa chose. Mais... et s'il découvrait Taehyung ? Juste Taehyung ?
S'il apprenait à le connaître ? Au delà des apparences et des sarcasmes ?
C'est alors qu'après seulement quelques secondes de réflexion, Jungkook déposa un léger baiser sur les lippes de Taehyung. Cependant, celui-ci n'était pas d'accord. Et il le montra en attrapant la lèvre inférieure de Jungkook entre ses dents, puis la mordilla légèrement avant de l'embarquer de nouveau dans un baiser mais plus sauvage, plus passionné.
Leurs lèvres se décollaient pour mieux se rencontrer la fois d'après, se découvrant, explorant le moindre millimètre carré.
Taehyung dominait le baiser bien que Jungkook y mettait sa fougue. Ce dernier finit par s'asseoir sur les genoux de l'autre, leurs bouches, toujours collées. C'était beau.
Ça leur faisait du bien.
Ils s'embrassèrent pendant les deux heures suivantes. Tantôt calmement, tantôt passionnément. Parfois l'un avait le dessus, parfois c'était l'autre, parfois c'était les deux et parfois aucun des deux.
Ils s'étaient allongés dans le lit, profitant de la douceur des draps, de la bonne odeur du linge, de la chaleur de l'autre contre leurs corps. Taehyung avait une main dans celle du noiraud et l'autre sur la joue de ce dernier qu'il se plaisait à caresser de temps à autre. Jungkook, lui, avait donc une main de prise et la seconde se baladait sur la peau caramel du blond, traçant une ligne imaginaire reliant tous les grain de beauté qu'il possédait dans le cou. Cela le chatouillait d'ailleurs légèrement.
Et le plus important. Ils souriaient. Ils étaient heureux. Ils étaient bien. Et ça aussi c'est beau.
J'exagère vraiment pardonnnnnnn
Tenez pour me faire pardonner
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