HATE ME

17 - ALYSSA

Je l'observe sidérée alors qu'il a simplement...fermé les yeux. Il va sérieusement dormir comme ça ? Mon regard descend sur son pull et je frissonne alors qu'il commence déjà à faire froid maintenant que le moteur est coupé, je ne porte qu'un haut léger je n'avais pas prévu de passer la nuit dehors. Je détaille son profil, sa pomme d'Adam qui ressort un peu alors que sa tête est légèrement penchée en arrière et sa mâchoire bien dessinée. Il est bien rasé, sa peau a presque l'air complètement lisse, d'ailleurs ses cheveux sont en batailles mais bien coupés aussi. Ce type n'a pas de défaut.

    — Arrête de me regarder, tu vas tomber amoureuse, marmonne t-il sans pour autant ouvrir les yeux devinant probablement que j'étais en train de l'observer.

    Je détourne les yeux mal à l'aise et remarque qu'il redresse la tête. Je me risque à lui jeter un coup d'oeil et croise son regard moqueur, cet idiot est fier de sa blague.

    — Tu n'as pas connu ton père ? je demande me souvenant que Kim m'a dit ne pas avoir plus d'infos sur ce point.

    Il perd son sourire puis laisse retomber sa tête en arrière sans me répondre.

    — Il ne te manque pas parfois ?

    Il plonge son regard dans le mien un instant l'air hésitant. J'ai presque l'impression qu'il va enfin me donner une réponse sérieuse mais il fini par reprendre son air moqueur.

    — Tu ne veux pas la fermer ?

    Je fronce les sourcils et son sourire s'élargit alors qu'il ferme de nouveau les yeux prêt à dormir. J'en fais de même mais le sentir à quelques centimètres de moi dans le silence de cette voiture m'angoisse, je ne peux pas dormir dans ces conditions. Je réouvre les yeux agacée par notre situation et le surprends en train de me fixer.

    — Arrête de me regarder, tu vas tomber amoureux, je lance reprenant ses propres mots.

    Il secoue la tête sûr de lui et se permet même de m'analyser rapidement du regard.

    — Il y a peu de chance, ne t'en fais pas.

    Je suis prise d'un nouveau frisson et la chair de poule recouvre désormais mes bras tant il fait froid. Il le remarque et soupire avant d'attraper son téléphone. Il fait défiler ses contacts un moment puis porte son téléphone à son oreille tandis que j'attends silencieusement ne sachant pas qui il appelle.

    — Hope ? dit-il.

    — Tout va bien, je l'entends dire à l'autre bout du fil.

    — Ma colocataire va faire une hypothermie si tu nous aides pas.

    — Comment ça ?

    — On est enfermés à l'extérieur de l'appartement et le serrurier ne peut passer que demain, avoue t-il.

    J'entends sa soeur rire et Aaron esquisse un sourire comme attendrit par ce son. Hope accepte de nous héberger et Aaron raccroche avant de remettre le contact.

    — Tu me fais réveiller ma soeur, l'emmerdeuse, me reproche t-il sans grande conviction.

    — Je n'ai rien demandé, je me défends.

    — Je ne veux pas avoir ta mort sur la conscience. Ça impliquerait que ton esprit vienne me hanter jusqu'à la fin de mes jours et je préférerais ne plus jamais avoir affaire à toi après ton départ.

    — Ma mort ? je répète amusée. Tu ne trouves pas ça un peu démesuré ?

    — Tu aurais claqué des dents toute la nuit et ça m'aurait tellement énervé que c'est moi qui aurait fini par te tuer pour pouvoir dormir en paix, plaisante t-il en retour en restant concentré sur la route.