Quand j'ouvre les yeux, la chambre est plongée dans le silence et est faiblement éclairée par les rayons du soleil qui s'infiltrent par la fenêtre. Je suis toujours blottie contre Aaron dont le bras est enroulé autour de ma taille. J'observe l'encre noire qui recouvre sont torse ici et là et il bouge légèrement.
— Tu dors ?
Sa voix légèrement cassée me surprend et je relève la tête croisant son regard. Son visage est fermé, il ne laisse transparaitre aucune émotion. J'attends qu'il me jette d'ici sans pouvoir rien faire consciente que c'est probablement ce qu'il va se passer.
Il retire son bras et prend ses distances en allant s'asseoir au bord du lit. J'observe les traits de son dos parfaitement dessinés et mord ma joue en y voyant les marques qu'ont laissé mes ongles sur celui-ci. Merde, peut-être qu'il va m'en vouloir pour ça. Mes yeux remontent le long de sa colonne vertébrale et s'arrêtent sur les fines cicatrices qui bordent le haut de son dos.
— Tu vas me mettre à la porte ? je demande ne supportant plus d'attendre dans le silence.
Qu'il me dise ce qu'il a à dire au lieu de me tourner le dos de cette manière en gardant le silence. Il tourne la tête dans ma direction alors que je sens mon coeur s'accélérer un peu. Je suis déjà en train d'essayer de trouver une bonne excuse pour expliquer à ma mère pourquoi je n'ai plus d'appartement à Chicago.
— Tu habites ici, je ne peux pas, répond t-il simplement avant de se lever.
Ce qui veut dire qu'il l'aurait fait si je n'avais pas habité avec lui. J'encaisse ce à quoi je m'attendais et le regarde traverser sa chambre pour attraper des vêtements dans son placard. J'ai l'impression qu'il s'arrange pour ne pas avoir à me regarder, je ne pensais pas que ça serait si dur pour lui d'assumer qu'il est un connard ce matin.
— Il vaut mieux qu'on en parle à personne, dit-il en me lançant un bref coup d'œil.
— Je ne comptais pas aller venter tes mérites, je rétorque morose.
Un petit rictus vient étirer ses lèvres mais il le masque en s'avançant vers la porte. Il l'ouvre et quitte la chambre sans un regard en arrière et je me laisse retomber sur le dos dans son lit. Putain mais qu'est-ce que je peux être bête, tout ça n'aurait pas dû arriver. Il ne va pas en manquer une pour me rappeler ce qu'il s'est passé et l'utiliser contre moi. Il ne manquait plus que ça pour alimenter son ego démesuré.
Je récupère mes vêtements et jure en me rappelant que mon t-shirt est dans le salon. À contre coeur, je lui en emprunte un et m'approche à mon tour de la porte. Je pose la main sur la poignée entendant le bruit de la douche au bout du couloir et renonce à ouvrir cette porte pas en mesure d'affronter Aaron ce matin. J'ai honte et je n'arriverais jamais à garder la face contre son sarcasme habituel.
Je m'assois sur le lit comme une idiote continuant de fulminer seule. Bordel, Aaron est vraiment un bon coup mais je donnerais tout pour effacer cette nuit. Il faudrait que je puisse revenir en arrière pour le repousser à l'instant où il a cru que m'embrasser était une bonne idée.
Je l'entends faire quelques aller-retours dans l'appartement et je suis soulagée qu'il n'ait pas à revenir dans sa chambre me permettant de ne pas le croiser. Quand je perçois enfin le son de la porte d'entrée qui se ferme suivi du silence, je me lève et quitte la chambre à mon tour. J'avance vers la cuisine et découvre avec surprise qu'il m'a préparé une tasse de café. Je serre les dents sachant très bien que ce n'est pas son genre de faire du café à ses conquêtes et attrape la tasse pour la vider rageusement dans l'évier. Il commence déjà à se foutre de ma gueule et c'est bien mérité, je suis une idiote de lui avoir donné raison la veille.
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HATE ME
RomantizmAaron, un garçon impulsif et populaire semble avoir des secrets qui en ferait frémir plus d'un. Il se retrouve obligé de cohabiter avec une parfaite inconnue : Alyssa. Une fille au fort caractère qui semble fuir sa vie d'avant. Parviendra t-elle à...