HATE ME

20 - AARON

Ça fait quatre jours que je tourne en rond dans mon appartement sans réussir à en sortir. Je sais pertinemment qu'il est trop tôt pour que je retourne à l'université, je serais capable de tuer Tyler si j'étais emmené à le croiser. De toute façon mon genou me faisait si mal que je n'étais pas en capacité de marcher plus que ça, il n'y a qu'aujourd'hui que la douleur commence un peu à s'atténuer.

    J'en ai chier quand j'ai porté Alyssa jusqu'à son lit avec ma jambe en moins mais j'ai eu pitié d'elle en la voyant endormie par terre à côté de mon lit. Je ne pensais pas qu'elle resterait vraiment. Enfin, je ne pensais pas que cette fille pourrait réellement s'inquiéter de mon état. Après tout, elle est peut-être restée uniquement parce qu'elle avait promis à ma soeur de veiller sur moi. Tout ça pour dire qu'elle arrive à me surprendre, comment-peut elle en avoir quelque chose à foutre de mon état alors que je passe mon temps à la faire chier ?

    C'est à cet instant précis qu'elle entre dans la cuisine et qu'à la différence des quatre derniers jours, elle n'évite pas mon regard. Je la soupçonne d'avoir une idée en tête qui ne va pas me plaire parce qu'elle se pince les lèvres l'air hésitante.

    — Tu as perdu, finit-elle par dire.

    Je hausse les sourcils perplexe. Je me demande si elle n'est pas folle parfois.

    — Tu as perdu le pari, précise t-elle.

    — De quoi tu parles ?

    — Tu avais dit que si tu te battais tu m'achetais la robe.

    Je passe une main dans mes cheveux en soupirant et lui tourne le dos le temps de rincer le verre que je tiens.

    — Tu penses vraiment que j'en ai quelque chose à foutre de ton pari ?

    — Tu veux que j'appelle ta soeur et tous les autres peut-être ? Ils sont témoins.

    — Ma soeur s'en fout et Stan et Zack passent la journée ensemble, ils ne te répondront pas.

    — Kimberly est pire qu'eux.

    Je me tourne dans sa direction en me demandant quand est-ce qu'elle arrêtera de m'emmerder. Je ne veux vraiment pas voir Kim, ni aujourd'hui ni demain ou dans la semaine.

    — Tu me fais chier, je capitule.

    — Ça veut dire oui ? se réjouit-elle.

    — Ça veut dire que t'es une putain d'emmerdeuse.

    Elle se met à sourire et je la suis dans l'entrée en ignorant son enthousiasme. Une fois dans la voiture je conduis et réalise à quel point je fais des choses insensées depuis qu'elle est ici. Je suis en train d'accepter d'acheter une robe à une meuf, je suis tombé bien bas.

    On arrive devant le centre commercial et elle se dirige vers l'entrée avec ce sourire triomphant débile affiché sur son visage. Si je devais être sincère, venir ici avec elle aujourd'hui ne me dérange pas tant que ça. J'ai besoin de sortir, ça fait trop de jours que je suis enfermé et énervé, ça va me rendre dingue à la longue. Alyssa aussi risque de me rendre dingue mais je dois avouer que je commence à y prendre gout. Cette fille a un tempérament de feu et une répartie qui concurrence presque la mienne, elle arrive à me distraire.

    — Arrête de sourire, je lance ne supportant plus sa joie débordante.

    Elle me regarde étonnée et sourit de plus belle volontairement.

    — J'ai réussi à te faire sortir de ton appartement, c'est miraculeux, je ne peux pas m'empêcher de sourire.

    — Dis plutôt que  t'es contente parce que je vais t'acheter quelque chose.