huit

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mathieu ;

J'entre dans l'appartement en étant plus qu'en retard et j'enlève rapidement ma veste pour rejoindre les gars.

Ces derniers temps j'ai trop mis de côté mes amis à cause de mes entraînements intensifs, sous l'excuse du combat maintenant passé et surtout vaincu. Mais là on a décidé de se réunir à l'appartement qu'on a acheté tous ensemble il y a déjà quelques mois, histoire de fêter ça.
Plus j'avance, plus j'entends ma fine équipe qui elle, ne me remarque pas, même quand j'me retrouve au milieu de la pièce.

Tout le monde mange ou rigole, regarde la télé ou bien discute. Alors comme d'habitude, je m'assois à côté de l'un d'eux et je me fonds dans le décor, simplement.

Après un bon moment à être resté affalé sur le canapé à parler avec mes gars, je souffle et bascule ma tête en arrière en passant ma main sur ma nuque qui me tire.

Une musique de fond se fait entendre depuis plusieurs heures mais je remarque que le volume a été légèrement baissé, et je fronce les sourcils lorsque j'entends un bruit inhabituel. Celui de talons qui claquent contre le sol.

Je tourne la tête même si j'ai pas trop besoin de ça pour reconnaître la personne car l'effluve du parfum de cette dernière a soudainement prit possession de l'environnement.

Elle passe d'abord par la cuisine où est éparpillés certains de mes amis. De là où je suis, je la vois. Je l'observe dire bonjour à tout le monde, avec le sourire et la bonne humeur qui la caractérise uniquement quand elle n'est pas accompagnée.

Pour une fois elle est apprêtée, ses cheveux sont lâchés, son corps vêtue d'une robe, et elle porte même des talons.

J'ai pas l'habitude de la voir comme ça.

Leena tourne sa tête vers moi avant de s'approcher.
Je souris brièvement quand qu'elle se retrouve devant moi et se penche pour que son visage soit proche du mien. Machinalement on se fait la bise.
Ma main retrouve la sienne, comme pour la serrer, et elle s'éloigne de quelques centimètres sans faire attention à ce qui nous entoure, sans lâcher ma main.

- Salut

- Salut

Elle regarde le matériel devant moi avec de grands yeux et un sourire enfantin qui provoque le mien.
Sur la table basse est étalé toutes sortes de bonbons, un micro de karaoké branché à une enceinte, des clés usb, un ordinateur portable et d'autres futilités avec lesquels on passe notre temps, quand on a rien à faire de mieux.
À l'aide de sa main qui est toujours contre la mienne, elle m'entraîne sur le côté pour prendre place à mes pieds, par terre, puis elle saisit le micro en riant, lâchant définitivement mes doigts.

Elle tapote dessus en rigolant plus fort et je vois que mes gars sont à l'affût de ce qu'elle fait en se retenant de rire.

- Genre, ça marche là ?

Elle tourne sa tête vers nous et sourit d'avantage lorsqu'elle a la confirmation du groupe, pendant que je penche ma tête sur le côté et que je l'observe.

Elle ferme les yeux, je crois qu'elle se concentre pour se conformer au son qui passe, et chante :

- On se voyait par la zer, on s'voyait travailler, à obtenir la villa sous les palmiers. Adversaire en échec, on a paniqué, à écouter les autres, les rêves sont calcinés, le magnum sur la ble-ta va me neutraliser, on a dit si l'un perce on va tous s'agripper

Je plisse les yeux et secoue doucement la tête, elle chante pas faux, mais pas juste non plus, mais c'est pas désagréable à entendre.

- Péte sa mère non ?! Je l'ai écouté en venant en plus !

uppercut ; 𝐭𝐨𝐦𝐞 𝐝𝐞𝐮𝐱Où les histoires vivent. Découvrez maintenant