quatorze

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leena ;

- LA PORTE !

Je grogne et soupire avant de lever ma tête du matelas en essayant de déterminer qui est la connasse qui a laissé la porte ouverte.

Et qui en plus de ça, à ouvert les volets.

Je me tourne pour faire face à la porte et me fige complètement lorsque je vois que celle d'en face, soit la chambre de Juliette de Mathieu, s'ouvre.

La blonde sort de la pièce et laisse également la porte ouverte. Apparemment c'est répandue cette pratique de merde.

Pourtant cette fois ça ne me déplaît pas, parce que j'ai une vue direct sur le polonais allongé sur le ventre, torse nu.

Je le vois froncer les sourcils face à la luminosité et comme moi quelques minutes plus tôt, il lève sa tête avec un air énervé.

Il regarde devant lui et je perçois un temps d'arrêt dans ses mouvements lorsqu'il me remarque.

Lentement, sa joue retrouve l'oreiller sans pour autant rompre ce qui nous lie. Notre regard.

Mon ventre se remet à me faire mal et cette fois-ci je sens même ma gorge se serrer, et mon souffle devenir bien plus court.

Je ferme les yeux un quart de seconde.

Est-ce qu'il m'attire parce qu'il m'est interdit ?

Est-ce que je le vois comme le moyen de pimenter ma vie ?

J'ouvre à nouveau les yeux et quitte mes draps pour sortir de la chambre, afin de retrouver le couloir et crier :

- JE SOUHAITE UNE MORT TRAUMATISANTE, DOULOUREUSE, PRÉCÉDÉE D'UNE LONGUE AGONIE À CELLE QUI A LAISSÉ LA PORTE OUVERTE !

Je souffle, et rajoute :

- C'EST LE MATIN BORDEL !

J'entends de l'agitation en bas avant que la voix d'Aya résonne.

- IL EST SEIZE HEURES !

Je claque ma langue contre mon palais.

- C'EST BIEN C'QUE JE DIS !

Je souffle une énième fois et j'entends un rire léger venant d'à côté. Je tourne ma tête pour apercevoir Mathieu qui me sourit.

Je ne réagis pas et m'avance vers la salle de bain pour me laver le visage et les dents, et évidement c'est à ce moment-là qu'il décide de me rejoindre.
Il se place derrière moi pour attraper sa brosse à dent et j'ai envie de mourir en sentant son torse contre moi.

Je sais qu'il le fait exprès.

Il se recule pour se placer à côté, c'est à dire face à la deuxième vasque, mais chacun regarde l'autre à travers le miroir, tout en se brossant les dents.

Mes yeux me piquent et je ne tiens pas plus de trente secondes avant de détourner le regard pour fixer un point imaginaire devant moi. Puis je crache négligemment dans l'évier et me rince la bouche avant de partir de la salle d'eau, sans un mot.

Je descends ensuite et ignore le monde présent pour me précipiter vers la machine à café.

Et encore une fois Mathieu suit mes pas sans pour autant avoir enfilé un t-shirt.

Je fais mon possible pour paraître sereine, je vais à l'entrée pour me vêtir de ma parka et de mon bonnet avant de récupérer ma tasse contenant le liquide torréfié.

uppercut ; 𝐭𝐨𝐦𝐞 𝐝𝐞𝐮𝐱Où les histoires vivent. Découvrez maintenant