uppercut ; 𝐭𝐨𝐦𝐞 𝐝𝐞𝐮𝐱

cinquante-trois

leena ;

- Bébé en six mois t'as changé au moins dix fois de place les meubles...

Je soupire et me retourne pour lui faire face.

- Mais ça me plaît plus...

Il rit.

- C'est quoi qui te plaît plus ? Les meubles ou l'appart' ?

J'hausse les épaules.

- Ni l'un ni l'autre c'est juste que j'aime bien changer

Il hoche la tête pour ensuite la baisser afin de consulter l'écran de son téléphone.

- Tu viens avec moi ce soir, hein ?

Je fronce les sourcils.

- Où ça ?

- À la fête

Je grimace.

- Nan... je peux pas, je travaille demain

Il soupire et s'installe sur le canapé en reposant ses yeux sur moi.

- Allez, s'il te plaît...

- Je serais venue tu le sais très bien, mais là c'est pas possible, en plus je commence à sept heures...

J'entends qu'il soupire encore une fois et je le vois passer sa main sur son visage.

- Vas-y ça va être nul si t'es pas là

- Les gars seront avec toi ?

- Oui

- Bah voilà, tu vas pouvoir profiter avec eux

Il hoche la tête puis me regarde un moment, pendant que moi je me baisse pour débrancher la télé.

- Tu touches pas à la play hein !

Je souris.

- T'inquiètes

- Leena ?

- Mh

- Leena...

Je fronce les sourcils et me retourne pour lui faire face. Sa tête est toujours en arrière, posée sur le dossier du canapé, et sa posture est toujours aussi détachée.
Il m'adresse un sourire avant de tapoter à plusieurs reprises la place vide à ses côtés.

- Viens

- Mais Mathieu je t'ai dit, je peux pas moi, demai-

- J'te parle de t'assoir à côté de moi là...

Je plisse mes lèvres pour contenir mon sourire alors que lui ne se gêne pas pour se foutre ouvertement de ma gueule en m'imitant :

- Mais Mathieu gneugneu je t'ai dit gneugneu demain je commence tôt

Je ris et me redresse pour m'approcher de lui, avant de m'assoir à ses côtés.

- Viens-là plutôt !

Il pose ses mains sur ses cuisses et je plisse les yeux.

- T'es relou

- Allez wesh...

Je soupire en faisant mine d'être embêtée alors que ce qu'il fait me plaît.
Malgré les jours, les semaines et les mois qui sont passés, entre nous, rien n'a changé.