trente-cinq

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leena ;

Je lâche un juron en me retournant une énième fois dans mon lit, puis je soupire avant d'entendre Azalée bouger à côté de moi.

Je tourne ensuite ma tête pour la regarder et souris quand je constate qu'elle dort toujours, mais les sourcils froncés.

Comprenant que je ne vais finalement pas réussir à m'endormir et en me rendant compte de l'heure avancée de la matinée, je me redresse pour me lever et me rendre dans le salon, puis enfin dans la cuisine.

Aujourd'hui, ça fait deux ans.

Jour pour jour.

Je me coule un café avec l'espoir qu'il me donne assez d'énergie pour pouvoir affronter ma journée qui débute dans même pas trois heures, puis je m'assois sur mon canapé en laissant mon regard se perdre face à la vue de la baie vitrée, avant qu'ils soient attiré par l'écran de mon téléphone qui s'allume.
Je lis le prénom de la personne qui essaie de me joindre, ce qui me glace le sang, et me rend incapable de bouger.

Je reste immobile, toujours sans bouger, sans décrocher.

1 appel manqué de Mathieu

Je déglutie douloureusement avant de prendre en main mon cellulaire, et j'écarquille les yeux quand je remarque que j'ai un message.

Mathieu :
Tu dors ?

Leena :
Non

Mathieu :
Moi non plus, j'y arrive pas

Leena :
Ça va pas ?

Mathieu :
J'sais pas

Leena :
Tu veux que je t'appelle ?

Mathieu :
Tu veux pas qu'on se rejoigne plutôt ?

Je bloque ma respiration et me lève brusquement du canapé pour faire les cent pas avant de répondre :

Leena :
Où ça ?

Mathieu :
- À la salle ?
- J'ai envie de boxer

Je souris en mordant ma lèvre, une main posée sur mon ventre.

Leena :
Dans vingt minutes ?

Mathieu :
C bon

Je jete mon téléphone sur la table basse et cours pour me rendre dans le dressing afin de prendre de quoi me changer et me doucher pour que je puisse me rendre au travail lorsque je quitterai Mathieu.
Je me regarde dans le miroir un moment avant de me brosser les dents et me laver le visage, puis je m'habille avec précipitation, et sort de l'appartement pour descendre les escaliers en gardant la même allure.

Et quand je me gare sur le parking quelques minutes plus tard, mes mains deviennent moites quand je remarque la voiture allemande déjà présente.
Mes lèvres s'étirent en me faisant la réflexion que le temps où le blond roulait en 307 est bel et bien révolu.

Je sors de l'habitacle et avance jusqu'à la porte de la salle qui comme avant, est grand ouverte.
Une fois à l'intérieur, je me racle la gorge en posant mes yeux sur la silhouette de Mathieu qui est dos à moi.

Il se retourne, et mes iris en profitent pour prendre le temps de le regarder de haut en bas, en fixant un peu trop la cigarette coincée entre ses lèvres. Puis je m'avance pour me retrouver près de lui.

uppercut ; 𝐭𝐨𝐦𝐞 𝐝𝐞𝐮𝐱Où les histoires vivent. Découvrez maintenant