Chapitre 4 - 5

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V

En rentrant un peu plus tard dans la chambre, il la trouva assoupie. D'ailleurs, il fut très étonné qu'elle ne ronfle pas.

Kal rassembla tout le courage dont il pouvait faire preuve à cet instant et s'assit doucement sur le lit. Chacun de ses muscles était contracté, et sa respiration était haletante. L'idée de passer une nuit avec elle le dégoûtait au plus profond de son être. La femme sentait horriblement mauvais. Sa maison était une pure puanteur. Puis, la laideur de la Hag avec qui il s'apprêtait à partager sa nuit dépassait tout ce qu'il avait pu imaginer. Rien ne pouvait l'inciter à rester, hormis le fait de se débarrasser de sa dette. Ce qui le perturbait d'autant plus, puisque pour la première fois, ce n'était pas son rôle de Chasseur qui le motivait.

En s'allongeant, un frisson de dégoût lui parcourut le dos. Le jeune homme se sentit instantanément sale. Il avait beau ne pas se laver tous les jours, il ne s'était jamais senti aussi mal propre de sa vie. Kal avait beaucoup traîné dans le salon pour éviter ce moment, mais à présent, il ne lui restait qu'à peine vingt minutes pour s'endormir. Pour arranger le tout, ce n'était pas le genre d'individu à s'endormir dès qu'il se couchait, bien trop habitué à veiller pour être certain qu'il n'y ait aucun danger dans son campement.

Toujours aussi crispé, le jeune homme fermait les yeux, faisant en sorte de respirer lentement dans le but de ralentir ses battements cardiaques. Kal entendait son cœur cogner avec plus ou moins de régularité, et il sentait son sang pulser à ses tympans. Bien entendu, ce fut un échec ; il ne s'endormait pas. C'était même presque le contraire. Le Chasseur avait le sentiment que, plus il cherchait le sommeil, plus cet état s'éloignait de lui. Ses pensées divaguaient dans tous les sens. Il pensait et réfléchissait à chaque issue possible. Rien ne le mettait en condition. Puis d'un coup, il sentit une main se poser sur son épaule. Son cœur rata un battement, et son teint déjà bien blanc, dû devenir livide. Il se retourna vivement, avant de voir que ce n'était que dans son sommeil que la sorcière bougeait. Mal à l'aise, il fixa sa main, et dégagea son épaule comme il le put, pour éviter tout contact.

Bien vite, il conclut sans aucun doute, qu'il échouerait s'il continuait dans cette agitation. C'est alors, qu'enfin lui vint une idée. Il aurait certainement une cicatrice, mais ce n'était pas une de plus ou de moins qui allait changer la moindre chose à sa vie.

Il se leva donc et sortit en vitesse de la maison. Il courut jusqu'à son cheval et y récupéra le flacon que Phi lui avait donné un peu plus tôt. Kal prit aussi un bandage qu'il avait confectionné lui-même, à base de plantes et de tissus. Puis il retourna le plus rapidement possible sur le lit, où avec la même envie, il se coucha. D'un geste vif, Kal baissa son pantalon. Mais malheureusement pour le grand brun, son geste rapide lui rappela qu'il était encore convalescent, et sa blessure se mit à suinter. Ses vêtements allaient être tachés, mais peu importait.

Kal attrapa le poignard de sa manchette, et dessina une grande et large entaille dans sa cuisse. À ce moment, le jeune Chasseur se retint d'hurler en se mordant le bras, ou plutôt sa manchette toute trouée, et fit couler la lotion sur la plaie, tout en prenant garde à ne pas en verser à côté. Le Chasseur attrapa le bandage et l'appliqua à tire-d'aile, ignorant la douleur de son bras.

Quand il eut terminé, il posa sa tête sur l'oreiller. La lotion faisait effet et limitait les dégâts. Néanmoins, ça n'empêcha Kal de commencer à perdre connaissance, à cause de l'écoulement trop important de sang. Sa vision devenait floue. Il avait mal, et n'avait rien avalé depuis une douzaine d'heures. L'absence d'énergie et la perte de sang le fatiguait, mais c'était bel et bien le but. Quelques minutes plus tard, à la limite du temps imparti, sa conscience s'évapora.

Hey

Comment allez-vous ?

J'espère que vous avez aimé cette partie, et n'hésitez pas à me donner votre avis :)

Sinon, on se retrouve vendredi !

Nominé : Préambule du ChaosOù les histoires vivent. Découvrez maintenant