Chapitre 33 - 3

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III

    Le Chasseur d’Ombre se réveilla en sursaut, dégoulinant de sueur, et encore plus pal que d’habitude. Il avait encore une fois cauchemardé. Il avait vu Elaïa mourir encore une fois sous ses propres yeux, l'entendant hurler, sans qu’il ne puisse y faire quelque chose.

- Ce n’est qu’un rêve, rien de plus… murmura-t-il.

    Le jeune homme se leva doucement, et constata que des vêtements autres que les siens lui avait été déposé sur la commode. Kal prit d’une poignée les vêtements, et vêtu seulement d’une espèce de pantalon en toile qui lui servait pour dormir, il se rendit dans la salle de bain. La première chose qu’il fit, en entrant dans la pièce, fut de se regarder dans le miroir. Ses cheveux commençaient à l’exaspérer. Pour remédier à cela, prit un seau d’eau que Lélia avait déposé dans la pièce, et e' déversa le contenu dans une bassine plus large. Il y plongea la tête pour se la mouiller, et attrapa à l’aide de sa main gauche un flacon d’un liquide que Lélia préparait pour nettoyer sa belle chevelure. Il frotta énergiquement, la tête dans l’eau, ses cheveux, sans prêter attention à l’eau qui giclait partout. Quand il sortit la tête de la bassine, il s’ébouriffa la tignasse avec une serviette propre, et empoigna des ciseaux qui servaient souvent pour découper les pansements.
Quand Kal coupa la première mèche, il revit le doux visage de sa mère en train de lui attraper une mèche de cheveux et de la lui couper. De sa rassurante voix, elle lui expliquait comment il devrait faire quand il serait seul, puis il s’exerçait sous l’œil aussi attentif qu’exigeant de sa mère. Chaque mèche qui tombait était suivi d’un lourd regard. Il passait petit à petit aux mèches de derrière, qu’il coupait plus court. Coup de ciseau après coup de ciseau, les cheveux rétrécissaient petit à petit. Quand il eut fini, le jeune Chasseur avait retrouvé sa coupe habituelle. Ses cheveux tombaient de nouveau juste en-dessous de ses sourcils, et semblaient revivre.
Ensuite, il changea l’atèle que lui avait confectionné Lélia. Ce dernier semblait être quasiment guéri, même s’il ne pouvait pas encore le tourner sans avoir mal. La crème qu’elle avait acheté à un marchant ambulant était réellement efficace. Il banda son bras et son poignet à partir du coude, et remit en place les deux morceaux de bois, à partir du dos de sa main, jusqu’au coude. Enfin, il attrapa les vêtements que Lélia lui avait déposé dans sa chambre, et les enfila. Le haut gris, à manche courte, ne laissait pas apparaître les marques le long de son épaule. Le bas, de même couleur, n’avait rien de spécial, mais dérangeait fortement Kal qui détestait les tissus qui le grattaient.

    En descendant rejoindre celle qui l'hébergeait, il ne prit pas la peine de prendre la parole pour lui adresser une salutation, mais plutôt pour :

- C’est quoi ces vêtements ? Ils sont aussi moches qu’inconfortables. Il grattent de partout. Tu veux que je m’entraîne avec ça ?

    Mais contre toute attente, elle fut prise d’une crise de fou rire.

- Alors toi tu m’étonneras toujours, réussit-elle répondre entre deux rire. Tu combats de la main gauche avec ton poignet droit blessé, mais l’idée de t’entraîner avec des vêtements peu confortables te dérange ?

    Il la regarda, le visage neutre, les bras croisés, et le dos appuyé contre le mur qui dessinait la cuisine et qui donnait ensuite dans la pièce qui menait à l'étage avec pour décoration une étagère remplie de livres.

- Mais pour ta réponse, oui, tu vas devoir t’entraîner avec ces affaires. Pour être même plus exacte, tu vas même devoir rester assis sous l’eau le plus longtemps possible. Une fois que tu ne peux plus retenir ta respiration, tu sors directement de l’eau, tu escalades les rochets, puis tu plonges et réitères l’exercice.

- J’enlève mon haut. C’est hors de question que je travaille avec ça.

- Enlève ton haut si tu veux… soupira la femme.

- Merci bien.

- Allons seller les cheveux.

    Le jeune Chasseur acquiesça.

    Quand les cheveux furent prêts, les deux compères leur grimpèrent sur le dos, et commencèrent à galoper sur le chemin de terre. Quand ils arrivèrent à une patte d’oie, ils bifurquèrent à gauche, où un peu plus loin ils trouvèrent à leur droite la rivière. Elles semblaient assez agitée. L’hiver serait dur...

    Quelques minutes passèrent, quand enfin Lélia repassa au trot puis s’arrêta.
- C’est ici que tu vas t’exercer. Là où la rivière est la plus profonde.

- Je plonge directement, ou je rentre dans l’eau d’abord ?

- Le plus dur pour toi ?

- Rien.

- Alors tu vas y aller une première fois comme ça, tu n’auras pas le temps de comprendre comment tu vas t’y prendre pour escalader les rochets le plus rapidement possible.

- Très bien.

    Il enleva son haut et fonça tête baisser dans l’eau. Une fois dans l’eau, et se mit accroupie où il se retrouva, yeux ouvert, la tête immergée. Les vagues le déséquilibraient, mais il tenait bon.

    Au bout de quelques minutes, il sortit immédiatement la tête de l’eau et escalada la paroi qu’il devait grimper. Les prises n’étaient pas solides, et il manqua de tomber à plusieurs reprises. L'attelle de son poignet le bloquait dans ses mouvements, ce qui n'arrangeaient rien. Tout en escaladant, le jeune homme étudier les pierres qu'il pouvait utiliser ou non. Mais, en voulant toujours tout prévoir, il en oubliait parfois de bien serrer une prise ou de placer son pied sur un pierre qui n'allait pas s'effriter, ce pourquoi il manqua de peu la chute à plusieurs reprises. Néanmoins, en arrivant en haut, il constata que cela n’avait pas été si difficile, et en vint même à se demander pourquoi lui avait-elle fait faire une chose pareille… Cependant, il ne tarda pas à replonger, pour réitérer l’exercice.

    Ce ne fut qu’après environ une heure, qu’en arrivant en haut de son plongeoir, qu’il se rendit compte de la véritable nature de cet exercice. En plus d’être totalement essoufflé, il s’était rendu compte durant sa dernière montée, qu’il n’utilisait presque que son bras gauche, ce qui lui permettait de développer des techniques de survies… De plus, après être tombé quelques fois, en plus d'avoir déchirer son pentalon et s'être écorché, il savait bien mieux comment grimper une surface était trempée de la tête au pied sans glisser, ce qui n'était pas négligeable dans un voyage où la survie était un point de premier ordre.

    Alors qu’il allait plonger à nouveau, il sentit Lélia arriver derrière lui.

- Bien. Assis toi.

    Il s’exécuta, tandis qu’elle prit, de la même façon, place face à lui.

- Il ne faut pas que tu retournes voir cette enflure. Il ne va t’apporter que du mal, et-

- Je ne t’ai pas demandé ton avis. Je fais ce que je veux, quand ça me chante.

- Je te le dis sérieusement Kal.

- Mais je suis très sérieux Lélia. On a dit que c’est ensemble qu’on irait décimer ce que tu crains. Mais là, c’est quelque chose de personnelle. Tu n'as pas à me dire où non ce que je dois faire.

La femme tiqua, s'apprêta à négocier, mais n'en eu pas le temps.

- Soit tu me formes encore quelque jours, soit je pars maintenant. C'est non négociable.

- Très bien, capitula-t-elle a contrecœur en grimaçant. Dans ce cas nous allons continuer pendant quatre jours, ensuite tu pars, et tu cherches des monstres ou je ne sais quoi pour continuer ton entraînement. Tu dois absolument continuer ton entraînement.

    Le jeune homme acquiesça, ravi d'avoir gagné cette joute verbale. Il avait hâte de continuer son expédition, d'en apprendre plus sur lui-même...

Bonsoir !

Comment allez vous ?
Chapitre pas très intéressant... Je suis désolée ^^ il va y en avoir quelques uns comme ça x)
Promis, je vais me rattraper par la suite !!!

Bonne soirée à tous !!

Nominé : Préambule du ChaosOù les histoires vivent. Découvrez maintenant