Chapitre 21 - 1

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I

La nuit avait été courte. Dès que les premiers rayons du soleil avaient pointé le bout de leur nez, Evrard avait jeté un coussin à la figure de Kal. Ce dernier, déjà peu aimable, s'était retenu de peu de lui enfoncer la tête dans le mur. La taverne restait constamment ouverte, ce pourquoi ils pouvaient prendre leur dernier copieux repas.

Evrard prit la parole :

- Tu prends une bière et du café tous les matins ?

- Ça te pose un problème ?

- Toujours aussi aimable soupira l'homme à la capuche.

- Dois-je te rappeler que tu m'as réveillé avec un coussin dans la tête ?

Le plus âgé leva les mains, en signe de paix. Il ne voulait pas prendre le risque de se fritter avec Kal maintenant, au risque de passer le pire trajet de toute sa vie. À la place, il l'informa sur le voyage qu'ils entreprenaient :

- Revenons à nos moutons. Le voyage durera entre cinq jours et une semaine, en fonction de la rapidité à laquelle on avance.

- Et surtout des créatures que l'on va croiser.

- Et aussi des créatures que l'on va croiser, oui On dormira chez un ami.

Un silence commençait à s'installer, avant qu'Evrard ne demande :

- Je ne suis jamais allé là-bas, mais j'ai entendu dire que la température était assez élevée.

- La région de Minara est assez chaude, ou du moins le Nord-Ouest, puisqu'elle est juste à côté de Targhon. Donc, à Martimilar, il fera entre trente et quarante degrés.

- J'ai l'impression que ça n'a pas l'air de te déranger

- Dans ma région natale, Targhon donc, en hiver, le plus bas que l'on peut atteindre, c'est vingt degrés. Et encore, c'est dans le Sud de la région. Ce sont les vents venant de Drung qui refroidissent l'air. Au final, pour moi, quarante degrés c'est assez habituel.

- Je vois Je suis originaire du Sud de la région Drung, à la frontière de Fiara.

Aucun des deux ne laissa échapper un mot durant un moment. Le jeune homme voulait laisser le temps au Possèdeur de s'exprimer, puisque ce n'était pas tous les jours qu'il se confiait sur son passé. Non, en vérité, c'était la première fois.

- Quelqu'un derrière toi nous observe. On s'en va, si tu as fini.

- J'ai fini, mais j'espère que ce n'est pas une excuse pour changer de conversation.

- Non. Si cela avait été le cas, je t'aurais clairement dit que je ne voulais pas.

Kal ne pouvait dire le contraire.

Après avoir traversé toute la ville, ils rejoignirent leur chambre, où les deux hommes ne prirent que des vivres préparés au préalable par la femme qui les logeait. Kal avait constamment sur lui ses armes. Il n'avait donc rien à prendre, hormis une carte (sur laquelle il annotait des indications) et un couteau de rechange, qu'il glisserait dans les pochettes d'Écho.

Ce fut Kal qui rejoignit son cheval en premier, étant donné que son camarade voulait dire un dernier mot à son amie. Écho, comme toujours, demeurait calme, mais quand il aperçut son maître, il ne put s'empêcher de s'agiter. À peine la porte du box était ouverte que Kal reçut un petit coup de tête de la part de son compagnon. Il fallait bien avouer que le jeune homme ne s'était pas préoccupé de sa monture ces derniers temps. Alors pour se faire pardonner, il prit plusieurs minutes pour bichonner sa monture. Il s'appliqua à prendre soin de bien le brosser, puis vérifia si tout était en ordre au niveau de sa santé, et enfin le sella. Evrard, qui avait pourtant débarqué dans l'écurie après Kal, avait déjà préparé son cheval depuis plusieurs minutes déjà, et l'attendait impatiemment.

- Enfin prêt ? lui demanda-t-il, avec une pointe d'énervement dans la voix.

- Oui, on peut y aller.

- Dans ce cas, en route. Surtout, soyons prudents.

Bonjour !

Voici le nouveau chapitre. Vous a-t-il plu ?

Bonne soirée :)

Nominé : Préambule du ChaosOù les histoires vivent. Découvrez maintenant