Chapitre 6

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Le lendemain, dans l'après-midi, il arriva enfin à Oxiwhalls, devant la demeure de la famille royale. La capitale se surnommait aussi la Grande Ville, du fait qu'elle soit la plus importante cité du Royaume. Lorsqu'il mit pied à terre, sa jambe le rappela à l'ordre, et il esquissa une grimace. Kal boitilla donc jusqu'aux deux gardes qui protégeaient l'entrée à la cour avec lassitude si on se fiait à leur attitude. Il s'annonça :

- Messieurs, je viens voir le Roi.


Les deux hommes se regardèrent, mais ne dirent rien. Ils se contentèrent de le fixer, leur main crispée sur leur arme, prêt à l'embrocher à son moindre faux pas.

- M'avez-vous entendu ? répéta-t-il.


L'un des deux hommes, après un long silence, prit la parole :

- Le Roi ne reçoit pas de visiteurs sur simple demande de leur part. Il faut avoir une autorisation.

- Et mon poing dans vos face, il faut aussi une autorisation ? répondit Kal de sa voix rauque agrémenté d'un regard noir lourd de sens.


Étonnement, ils s'écartèrent.

En arrivant devant le souverain, il trouva plus utile de se planter devant lui sans rien prononcer, que de le saluer. Une nouvelle fois, le maître des lieux le regarda de haut en bas, avec un regard méprisant, avant d'entamer, hypocritement, la conversation, tandis que les servantes quittèrent la pièce.

- Bien le bonjour, cher ami.

- Bonjour, renchérit le grand brun avec une voix fausse et mielleuse.


Puis, sans passer par quatre chemins et six détours, il entra sans la moindre délicatesse, dans le vif du sujet.

- J'ai remboursé ma dette.

- Je ne vois pourtant pas sa tête. Où est-elle ?

- Sur son corps.

- Avais-tu entendu ma demande ?

- Oui.


Outré, le roi faillit s'étouffer avec sa salive, et demanda :

- C'est un échec de plaisanterie, ou bien tu es sérieux ?


Kal lui adressa un petit sourire suffisant.

- Tu as de la chance que je sois de bonne humeur. Sinon je te ferais jeter au cachot !

- Elle ne vous causera plus de problème. Elle a retrouvé son apparence originelle.

- Si je vérifie et que ce n'est pas le cas, fais tes prières et reste tapis dans l'ombre jusqu'à ce que je te trouve !


Menacer Kal n'était pas chose courante, et cela lui déplaisait fortement. Il n'était pas habitué à ce genre de manœuvre.

Les deux hommes se dévisagèrent. Aucun des deux ne portait l'autre dans son cœur. Leur regard était noir, on pouvait y lire toute la rencoeure qu'ils éprouvaient l'un pour l'autre. Kal avait toujours haï la royauté depuis son plus jeune âge. Il avait une tout autre vision de la hiérarchie, du à son éducation, ce qui ne plaisait pas à tout le monde.

Après un moment de lourd silence, le roi lui dit :

- Tu peux disposer.

Kal ne se fit pas prier, et lui tourna le dos, le visage vidé de toute expression. En dévalant les escaliers, Kal croisa deux jeunes femmes, vêtues de somptueuses robes. Il les détailla un instant, mais ne prit pas la peine de les saluer. A vrai dire, cela ne lui avait même pas effleuré l'esprit. C'est alors qu'il sentit une main lui attraper sèchement le bras. Kal releva la tête en se retournant et posa les yeux sur l'homme qui lui faisait face. Ce dernier lui ordonna :

- Incline-toi ! Tu as face à toi les deux jumelles royales.

- Jumelles royales ou jumelles paysannes, je ne fais pas de différence.

L'homme resserra sa prise, tandis que Kal plongeait son regard dans ses yeux. Heureusement pour lui, ce n'était pas son bras abimé.

- Incline toi, pouilleux.

- Je m'incline face à quelqu'un pour qui j'éprouve du respect. Je n'en ai pas le moindre soupçon pour ces deux bourges.


Cette affirmation suscita des exclamations de la part des deux concernés. Elles le fusillaient du regard. Personne ne les avait encore traité ainsi. L'homme, qui devait être un des hommes de leur garde rapprochée, frappa Kal au visage, avec une force maîtrisée. Il était bien entraîné. Le jeune homme ne rendit pas le coup. Il préféra se munir de son expression indéchiffrable, qui eut le don d'irriter un peu plus le garde. Puis, sa jambe lui faisait déjà suffisamment mal. Le seul geste qu'il eut fut d'essuyer le sang qui coulait de son nez.

- Je t'emmène voir le Roi. Tu vas finir pendu et ça sera un bien pour tous.

- J'en sors, justement. Le grison va être ravi de me retrouver, rétorqua le jeune Chasseur avec ironie.


L'homme émit un petit ricanement, avant de relancer :

- Tu lui as parlé sur ce ton à lui aussi ?

- Oui, répondit Kal accompagné d'un petit sourire faux et insolent.


Soudain, un garde de la porte du Roi fit son entrée dans cette joute verbale.

- Laisse le Larys. Juste avant que je prenne ma pause, il s'est pris la tête avec le Roi. Pourtant il s'en est tiré. Il doit être quelqu'un d'utile, sinon il aurait déjà la tête détachée du corps.


Le prénommé Larys lâcha finalement le Chasseur qui grogna, avant d'ajouter :

- Je ne suis pas quelqu'un d'important. Il n'a juste aucun intérêt à le tuer. Sur ce, je m'en vais de ce pas quitter cette sphère de faux sourires.


Alors que les deux hommes allaient rajouter quelque chose, Kal s'engouffra dans un nouvel escalier. Il se sentait mal à l'aise dans cet univers de faux-semblants. Il ne retrouvait pas les valeurs qui lui avaient été enseignées. Ajouté à cela, le Conseil Royal et sa famille avaient quelques différents...

En sortant du château, la première chose qui lui vint à l'esprit, fut de trouver cette fameuse rivière et d'en profiter pour se laver.

Hey ! désolée pour l'absence de poste hier, donc j'en poste deux aujourd'hui :)

Sinon personnellement, je suis en vacances, et j'en suis ravie !

Comment allez-vous, vous ?

A demain !

Nominé : Préambule du ChaosOù les histoires vivent. Découvrez maintenant