Chapitre 7 - 2

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II

Le soleil commençait à peine à dévoiler ses premiers rayons, que Kal voyait déjà les grandes murailles de la ville de Montaunin. Ce village avait été assailli par plusieurs guerres, d'où ses immenses et épaisses remparts qui l'entouraient.

Après sa course poursuite avec le Géant, et une fois bien éloignés des spécimens, Kal et son coéquipier avaient fait une pause, mais elle n'avait duré que quelques heures à peine. Le Chasseur n'avait pas dormi, trop occupé à réfléchir aux événements étranges qui s'étaient déroulés un peu plus tôt. En temps normal, ces individus ne prenaient jamais forme mouvante, sauf en cas de menace grave. Sachant cela, il en avait conclu que quelque chose de dangereux agissait dans l'ombre. Mais Kal aurait du mal à comprendre ce qu'il se tramait sans pouvoir communiquer avec eux. Il devait donc trouver un moyen d'établir un contact. Seulement, comment allait-il débuter ses recherches ? Il ne connaissait ni les lieux, ni personne pour lui indiquer la voie à suivre.

Sur le dos d'Écho, toujours en plein milieu d'une forêt dense, Kal arrivait aux portes de la ville. Les murailles en pierres de pierres étaient séparées par une grande porte en bois, gardée par deux hommes. En arrivant à leur hauteur, Kal s'arrêta, et affronta leur regard lourd de préjugés.

- Que veux-tu étranger ? brailla l'un d'eux.

- Je veux rentrer dans la ville. Je ne perturbais pas le calme de la cité.

- Vous êtes un Marcheur noir. Vous avez déjà suffisamment massacré notre village.

- Que voulez-vous en échange de mon passage ?

- Laisse-le. Plus personne ne remarque leur présence, et cela fait bien des décennies qu'il n'y a pas eu d'incident. Le règlement n'est plus à jour.

- Tu as raison...

- Merci, répondit Kal, soulagé de ne pas avoir eu à négocier quoi que ce soit en échange de son séjour ici.


Il devait absolument se rendre dans l'enceinte de la ville, pour obtenir de quoi comprendre la situation. Il trouverait à coup sûr une solution, cependant, le repos l'appelait. La nuit avait été éprouvante, et il avait perdu une quantité conséquente de sang.

Quand il eut franchi les grands mûrs qui entouraient les nombreuses maisons, il arpenta les rues afin de trouver une auberge où se loger. Kal dénicha sans soucis de quoi satisfaire ses besoins. Il paya sa chambre et la pension de son cheval, et avant de monter dans sa chambre, il se chargea de s'occuper de sa monture, et de la caresser d'une main aimante.

La chambre qu'il occuperait était assez étroite. Le lit paraissait inconfortable, et une odeur d'humidité planait dans l'air. En face de l'entrée, sous la fenêtre, se trouvait un petit bureau. Il y déposa les quelques affaires qu'il avait récupéré de la selle, puis tout en boitillant, il s'allongea sur le lit où il plongea dans un profond sommeil.

Il ne se réveilla que lorsque son ventre commença à crier famine. Certes, il avait l'habitude de sauter les repas, mais comme tout être vivant, le besoin de se nourrir lui était inévitable. Alors il descendit, le visage fermé, dans la partie restaurant de l'auberge. Il s'assit à la table du fond, celle que personne ne voulait. Au passage, il alpagua une jeune servante pour lui commander une pinte de bière, et le plat que leur chef avait cuisiné pour le jour. Cette dernière le regarda sans rien répondre, et continua de servir ses autres clients. Le Chasseur, quant à lui, observait la foule d'homme ivre, qui raillait et débitait des phrases plus incohérentes les unes que les autres. Certains jouaient aux cartes, ou à divers jeux. D'autres pariaient. Mais la plupart étaient bien imbibés. Le jeune homme détestait ce genre d'endroit. Tout le monde était collé, et l'odeur qui en résultait l'incommodait plus que de raison.

- Hé toi, là-bas ! l'interpella soudainement un homme.


Kal tourna la tête pour découvrir qui lui adressait la parole. Il le fixa d'un regard peu commode, qui faisait fuir tous ceux qui avaient, ne serait-ce qu'un peu d'intelligence. Néanmoins, l'homme à la barbe rousse persista :

- T'es un Chasseur pas vrai ?


Kal serra les dents. Que voulait-il ?

- Je ne sais même pas pourquoi je pose la question. Des vêtements sombres, des armes, aucune politesse... Enfin, tu sais quoi ? J'm'en tape de qui tu es Je suis pas comme les autres qui sont resté sur leurs vieilles peurs. Tout ce que je veux c'est ta tête !

Puis tous les hommes se mirent à crier, à hurler, à frapper la table et tout ce qui pouvait faire du bruit. Directement, une bagarre éclata, sans aucune raison apparente. Kal ne bougeait pas d'un pouce. Or, quand le rouquin se mit à avoir comme projet de le bouger de sa chaise, il se leva. Comme il s'en doutait, l'état dans lequel était son homme, ne lui permettait pas de prendre les sages décisions qu'il aurait dû. Alors, premièrement, il intercepta le poing qui se dirigeait maladroitement dans ses côtes. Ensuite, il le regarda, et lui expliqua d'une voix posée :

- Écoute-moi, je n'ai aucune envie de me battre avec toi. Mais tu vas quand même m'expliquer pourquoi tu me provoques.

- Pourquoi ? Vous avez entendu les gars ? Il me demande pourquoi !


Il rigola.

- C'est bien simple ! Depuis ton arrivée, aujourd'hui, la fille que tu vois là-bas au fond, n'a d'yeux que pour toi ! Alors que c'est ma promise. Donc je n'sais c'que tu lui as fait, mais tu vas me le payer ! Si t'es défiguré, peut-être qu'elle reviendra à moi !

- Si tu veux mon avis, elle n'a pas besoin d'un chiabrena de ton genre.

- Un chiabrena tu dis ! J'vais te faire voir c'qu'il en pense le chiabrena !


L'homme essaya de se détacher de l'emprise de Kal avec la grâce d'un cochon. Si le Chasseur n'avait pas eu si faim il serait parti. Il ne comprenait pas que l'on puisse être aussi ridicule.

Un de ses acolytes arriva à la gauche de Kal, qui évita de justesse son poing.

- Je viens de vous dire que je ne me battrais pas, vous êtes sourds ?

- Je fais ce qu'on me dit. Alors maintenant j'vais te saigner.


Pendant deux ou trois minutes, le jeune homme passa son temps à éviter les coups qui lui étaient destinés, et à serrer les poings de l'autre ivrogne qui se débattait toujours.

- Tu comptes esquiver jusqu'à quand ? T'as peur de te mouiller ?

- Si tu veux vraiment savoir, j'ai vu bien des choses dans ma vie, et vous voir vous traîner comme des moucherons me fait plus rire qu'autre chose.

- Bon ça suffit ! cria faiblement une voix féminine. Je suis désolée, c'est à cause de moi tout ce remue-ménage... Je vous demande pardon. Geortol, vient, partons maintenant. Rassure-toi, je suis tienne.


L'homme arrêta directement de se battre. Kal lâcha prise. L'ivre, fit quelques pas vers celle qu'il aimait et lui dit :

- Jamais tu ne l'approches, c'est compris ?

- Oui.

- On y va.


Puis ils sortirent, suivis de quelques autres hommes.

Kal, quant à lui, en se rasseyant sur sa chaise, se promit de retourner la voir. Il y avait quelque chose de suspect chez elle.

Peu de temps après, sa commande arriva, et il put enfin se rassasier, la tête remplie de questions.

Hey !

Je suis désolée pour la baisse de qualité je vais retoucher à sa chapitre, c'est certain!

Sur ce, je vous dis soit à demain, soit à mercredi :)

Nominé : Préambule du ChaosOù les histoires vivent. Découvrez maintenant