Chapitre 33 - 2

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II

    Kal avait couru pendant presque deux heures, avec des pierres sur le dos. Il avait fini sa course rouge pivoine, et essoufflé comme jamais il ne l’avait été. Lélia ne l’avait jamais vu dans cet état. Mais il avait dépassé ses limites, et cela était une très bonne chose.

    Le Chasseur était à présent en route vers la Colline, qui était à moins d’une heure à pied. La forêt était calme, et les oiseaux chantaient. Ses pieds frappaient le sol avec régularité et force. Il était déterminé à aller méditer. Cela le reposerait un peu… Les pierres avaient frappé son dos durant plusieurs longues minutes cet après-midi. Il avait même des traces.
    En continuant sa route, il se mit à réfléchir sur la marque qu’il avait eue sur le flanc, et la trace de sang qu’il avait retrouvé sur la table. à force de se triturer l’esprit, la douleur qu’il avait ressentie avant de s’évanouir lui revint en tête. Evrard l'aurait-il blessé pour empêcher sa force de prendre le dessus ? Mais alors comment ? Avec une lame ? Il ne l’avait jamais vu manier un couteau, puis la coupure n’était pas assez nette… Evrard descellait décidément plus d’un secret.  Ce qui était une motivation de plus pour Kal de rester aux côtés d’Evrard. Surtout qu’ils avaient encore un combat à faire.

    En arrivant au sommet de la colline, il se mit en tailleur, profitant de la vue. En réalité c’était une falaise, mais elle se faisait appeler ainsi en hommage à un jeune garçon qui la nommait « Coline ». L’herbe était verte, en face de lui se trouvait un petit village de paysans, dont le relief était très joli. Après ce village, se dessinait la mer, avec un beau ciel rose orangé et un soleil touchant l’horizon. Sur sa droite, il y avait un autre pan de pierre, puisque deux falaises étaient collées l’une à côté de l’autre. De la deuxième, tombait une cascade, dont le bruit était fort agréable. Une petite brise caressait les cheveux de Kal qui avait poussé depuis qu’il était parti. Sa chevelure n’avait pas une longueur uniforme… Les cheveux implantés sur le devant de son crâne lui arrivait au début du nez, entre les yeux. En les touchant du bout des doigts, il se rendit d’ailleurs compte qu’il avait tendance à les mettre derrière ses oreilles. Tandis que ses cheveux situés plus en arrière, lui arrivait aux épaules. Pour ce qui était de sa barbe, elle ne risquait pas de grandir, puisqu’il avait toujours été imberbe.
    Le Nominé prit une grande inspiration et ferma les yeux. Il se concentra sur tout ce qui l’entourait. Le bruit, et la sensation du vent sur sa peau. L’herbe humidifiant son pantalon. Les cris des oiseaux. Le bruit de l’eau tombant dans la rivière, en bas des falaises. Sa respiration. Kal se sentait en harmonie avec ce qui se trouvait autour de lui. La méditation était quelque chose de bien différent de ses dernières prières. Là, il se trouvait être en parfaite cohésion avec son esprit et son corps. La douce chaleur du soleil en train de se coucher était d’une douceur apaisante. Il sentait son cœur battre à rythme régulier, et son cerveau se reposer. Il ne pensait plus à rien. Le jeune homme profitait de l’instant présent, des sensations qu’il ressentait.
    Tout était vide. Plus de pensées s’entrechoquant, plus de questions lui bourrant le crâne. Le calme lui procurait le plus grand bien…
    Toutes les tensions que le jeune Chasseur d’Ombres avait pu ressentir ces derniers jours, semblaient peu à peu s'évaporer dans le vent. Ses muscles se détendaient. Tout son être se décontractait.

    Quand le jeune homme ouvrit les yeux, la nuit était déjà tombée. La lune, brillante, trônait dans le ciel. Alors il se releva, et retourna dans la forêt pour redescendre et se rendre chez Lélia. Il se sentait reposé, presque léger. Il savait pertinemment que le poids qu’il portait sur ses épaules lui retomberait bien vite dessus, mais il profitait de ces instants de légèreté. Un Noonka passa au-dessus de la forêt. C’était un magnifique être volant. Il possédait de grandes ailes blanches avec de jolis reflets bleus sur les plumes. Son pelage était d’un bleu nuit, d’une magnificence rare. Sa tête se constituait d’un gros bec blanc, avec des plumes ornant son sommet. Ses yeux, noirs, lui procurait une excellente vue. C’était une créature que l’on pouvait qualifier d’imposante. Son corps se composait de grosse pattes, avec de petites plumes entre chaque doigt, et de grosses griffes blanches. Son pelage, bleu nuit, possédait, étonnement un long et épais poils qui le protégeait du froid. Elle faisait partie des créatures à ne pas tuer, comme toute créature ne nuisant pas aux habitants de Drakaë.
    Kal l’observa s’éloigner dans le ciel, puis reprit sa marche. L’air était plus frais qu’à l'aller, et, bien qu’il préférait les températures chaudes, le petit venti lui était agréable.

    Quand il fut de retour dans la petite clairière, il passa par le box ou logeait Écho. Ce dernier l’accueillit avec un petit hennissement et un coup de tête. Le jeune homme fit aussi une caresse à la jument qui lui tenait compagnie. Kal gratta le garrot de son cheval, qui sembla apprécier la démarche. Puis au bout de plusieurs minutes, le jeune embrassa son compagnon de voyage, avant de refermer la porte pour partir se coucher. Il en avait bien besoin. La journée avait été encore rude.

    Une fois sur son lit, il se mit en tailleur, et prit son épée qu’il caressa du bout des doigts. Il y avait des résidus de sang, et d'autres déchets désagréables. Demain il la nettoierai. Le jeune homme replaça l’épée dans son fourreau pour ôter ses vêtements, puis se glissa sous les couvertures avant de rapidement sombrer dans le sommeil.

Bonsoir !
Comment allez vous ?
J'espère que la suite du chapitre vous plaît :)
Bonne soirée !

Nominé : Préambule du ChaosOù les histoires vivent. Découvrez maintenant