Chapitre 25 - 1

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I

Dès le lendemain, alors qu'il faisait à peine jour, Kal chevauchait déjà son fidèle compagnon. Il s'était levé quand la nuit recouvrait encore la région, quand l'obscurité permettait l'éveil d'un deuxième monde...
Connaissant très bien la région, il savait par où il allait cheminer. Mais la carte que lui avait annoté Evrard était une sécurité qui pouvait se révéler être forte utile. Dans un voyage tel que celui-là, il valait mieux être trop prudent que pas assez. Un rien pouvait changer le cours de sa mission.

Le jeune homme avait quitté la ville depuis quelques temps déjà. Il retrouvait peu à peu un certain calme, et une harmonie avec la nature. Être entouré de monde presque à longueur de journée pouvait devenir assez dur à supporter. Écho, lui, se trouvait être en pleine forme, et moins rouillé que Kal ne l'aurait pensé. Il marchait d'un bon pas, et semblait volontaire à parcourir ce voyage, même s'il prendrait plusieurs jours.

Le calme ambiant était un réel bonheur. Seuls les crépitements de la nature accompagnait le duo. Cela faisait à présent plusieurs semaines, qu'il n'avait eu ce ressenti. Qu'il n'avait pas pu se retrouver seul avec la nature, en tête à tête avec ses pensées. Ses pensées qu'il ruminait sans cesse, pour trouver des réponses qu'il ne pouvait avoir seul...

Le Chasseur chevauchait dans de grande plaine, où le vent fouettait sa peau et soulevait la crinière du cheval. Les herbes hautes, malgré la sécheresse qui les rendait rigides, se balançaient au gré du vent. Mais dans un paysage qui pouvait paraître parfait, un ciel nuageux prenait peu à peu la place du bleu. Il allait pleuvoir. Une lourde averse allait tomber. Le jeune homme savait qu'un des bosquet qui peuplait la plaine n'était plus très loin. Il fallait y accéder au plus vite, à moins de finir détrempé. Kal se mit à galoper. Les sabots de sa monture écrasaient les sols et ses plantes mortes, à toute vitesse, tandis que le vent se levait encore. Quelques gouttes se jetèrent sur la peau du jeune homme, au début, lentement, puis leur fréquence s'accéléra. Tout en continuant de galoper, il perçut à sa droite une fleur des vents. Elles étaient assez rares, et illustraient par leur simple présence la pureté des lieux. À sa gauche, on pouvait voir un troupeau de vaches blanches, guidé par plusieurs cavaliers. Elle devait certainement rentrer dans la ferme, pour éviter la grosse pluie qui s'apprêter à tomber.

Les minutes passées à galoper dans une allure rapide et constante, prirent fin lorsque le duo arriva trempé jusqu'aux os, dans le bosquet. Il y faisait sombre, mais ils purent s'abriter de la pluie et se reposer après ces heures de chevauchée.
Kal scruta les environ pour trouver un gros arbre sous lequel il pourrait patienter. S'il continuait sous ce temps, en sortant du bois, sa monture pataugerait dans la boue, et les petits monstres qui vivaient dans cette dernière étaient fort désagréables. Se faire mordre par l'un deux était douloureux, mais se les retirer était encore une autre épreuve. On les appelait les Mangeroue. Ils étaient tout petits. La taille d'un ongle de pouce pour les plus gros, mais leur morsure était puissante, et les toxines qu'ils injectaient, l'était plus encore. Par chance, ils ne vivaient que dans des régions tempérées, où des pluies fréquentes s'abattaient en fonction des cycles et des saisons. Par conséquent, on ne trouvait ces monstres que dans les régions de Minara et Scall, dans les endroits où il y avait un sol propice à leur développement. Les autres régions ayant un climat et une géographie plus atypique, ne pouvait accueillir que certaines espèces de créatures.

Quand les pieds du jeune hommes cognèrent le sol, il prit le temps de détailler cette zone boisée. Elle bordait un petit lac, ce qui était assez surprenant au vu du paysage dans lequel cela était installé. Néanmoins, il avait aperçu quelques autres coins comme celui-ci, ce qui lui permit de ne pas trop s'inquiéter. Il marcha quelque pas à côté de son cheval, et finit par s'asseoir sur une grosse pierre. Les rennes dans une main, il observait fixement une feuille qui égouttait de l'eau. Il réfléchissait. La discussion qu'il avait eut avec cet étranger lui restait en tête. Ils ne s'étaient jamais rencontrés. Ils ne se connaissaient pas. Kal n'avait pas la moindre idée de qui pouvait être cet inconnu, et pourtant ce dernier lui avait débité une phrase énigmatique avant de partir en fusillant Evrard du regard. On aurait dit que cet étranger savait pertinemment que Kal comprendrait ce qu'il voulait dire. Pourtant, ce n'était pas le cas.

Une goutte. Deux gouttes. Trois gouttes. Quarte gouttes. Elles s'écoulaient dans un rythme régulier.

Le corps de Kal était immobile. Seul son esprit s'agitait. Sa respiration et les battements de son cœur étaient lents.

« Méfie-toi, et va trouver les deux. »

Cette phrase, le jeune homme la tournait et la retournait en boucle dans sa tête. Il ne comprenait pas son sens.

Qu'est que : les deux ? Qu'est-ce que cela peut bien signifier ? pensait-il.

Il ne trouvait aucune réponse. Les deux quoi ? Rien était moins sûr.

La pluie dura plusieurs heures. Pendant ce temps, il conclut qu'il irait faire un tour chez Lélia. Même si elle n'avait pas été parfaite, peut-être pourrait-elle lui apporter des réponses. Elle était tout de même une Chasseuse d'Ombres, comparé à Evrard, malgré ses connaissances, et cela n'était pas négligeable. Il irait lui rendre visite après sa mission. Cela allongerait de huit jours son voyage. Son périple allait donc durer plus de deux semaines, pour l'allée. Il serait long, mais certainement utile. Le jeune homme n'avait qu'à espérer qu'il ne ferait aucune crise...

Bonsoir !
On continue à avancer dans le récit ! J'espère que ça vous plaît toujours autant, malgré des chapitres plus ou moins bien, comme celui là.

À lundi !

Nominé : Préambule du ChaosOù les histoires vivent. Découvrez maintenant