1.25 : Chez toi 🌓

844 159 37
                                    

BROOKLYN

Être dans les bras de Cameron, c'est avoir l'impression de brûler. Pourtant, ce sont bien des frissons qui s'éparpillent sur ma peau.

Ses muscles sont tendus contre mon dos, comme s'il n'était pas près de me libérer. Pourquoi ?

J'ai l'impression de devenir folle. Qu'il n'y a plus d'équilibre. Comme une chanson dont les paroles ne sont que non-sens. Des notes sans véritable harmonie.

— Viens, souffle-t-il. Tu veux ?

Ses bras se relâchent. Je tourne le visage vers lui. Son regard est gris noir, comme le ciel au-dessus de nos têtes. Est-ce si difficile de cerner les gens ? L'instant d'avant, je pensais que lui et moi ne pourrions plus jamais être proches. Encore moins de cette façon. Physiquement.

— Tu veux ? redemande-t-il.

Je fais oui de la tête.

Sa main gauche récupère la mienne. Il pivote et tire légèrement sur mon bras pour que je le suive sur le chemin.

Nous nous arrêtons sur le côté de sa maison, en face du garage. Sous le bec formé par le toit, il s'appuie contre le mur, comme s'il peinait à rester debout.

Il me rapproche et nos corps sont à peine à un centimètre l'un de l'autre.

Je regarde son pouce faire des allers-retours sur le dos de ma main. C'est aussi léger qu'une plume. Ça me détend, mais peu à peu, je me focalise sur une tout autre sensation. Celle qui naît au creux de mon ventre et vient me réchauffer la poitrine.

— Brooklyn, regarde-moi.

La voix de Cameron a tant d'assurance que j'obéis, même si mon cœur bat vite et fort.

— Comment ai-je survécu sans toi ? s'étonne-t-il en me dévisageant.

Une bouffée de chaleur me prend au dépourvu, me faisant fuir le contact visuel.

— Attends, regarde-moi, me supplie-t-il. Je veux que l'on se parle, les yeux dans les yeux.

Je remonte le regard sur lui. D'habitude, on ne se regarde pas. Enfin, pas comme ça : d'aussi près, aussi longtemps. Aussi intensément.

Il se rapproche encore, tire sur mes mains afin que mes bras entourent son corps. Mon dieu ! Ma poitrine frôle son torse !

J'ouvre à demi la bouche pour mieux respirer, car mes poumons sont en feu. Il laisse tomber sa tête et son front frôle le mien.

— Tu comptes pour moi et je vais te le prouver.

Suis-je dans un rêve ?

Je suis trop perturbée pour réagir et je me laisse guider lorsqu'il me tire à nouveau par la main. Nous longeons le mur de briques jusqu'à la porte. Il fouille dans sa poche, déverrouille la porte avec une clé et nous entrons chez lui.

Il referme derrière nous et l'obscurité à l'intérieur nous englouti.

— Reste-là, murmure-t-il.

Sa main quitte la mienne et il s'éloigne. Je l'entends actionner une chaînette et une microseconde plus tard, une lampe sur pied éclaire un salon.

— Désolé, c'est un peu le foutoir.

Cameron débarrasse les affaires du canapé, puis va les entasser sur l'assise d'une des chaises de la cuisine.

Il ramène une serviette et essuie la table basse, récupère les bouteilles de bière avant de les déposer doucement dans l'évier. Il revient au milieu du salon avec un verre d'eau.

Under Your Appearance - S. 1 :  How a good boy becomes badOù les histoires vivent. Découvrez maintenant