Under Your Appearance - S. 1 : How a good boy becomes bad

1.12 : Un cadeau pour moi ? 🎁

CAMERON

— Eh, ça sent bon ici ! s'enthousiasme Driss.

Tous mes amis se sont précipités en suivant l'odeur comme une bande d'ogres affamés. J'ai vraiment très faim aussi. Ça me met de sale humeur.

— Tu ne te sers pas, Cam ? me demande Ethan. C'est délicieux.

L'îlot est bien fourni. Les filles ont pris soin de faire des parts pour que l'on puisse se servir sans assiette.

— Non, merci.

Je remarque que Brooklyn a relevé la tête et je décide de tourner la mienne vers la fenêtre.

Avec son tablier, ses cheveux attachés, elle est plus craquante que jamais. Ça la rend encore plus irrésistible et tout le monde lui porte un intérêt nouveau. Ils tombent sous son charme et ça me perturbe encore plus. À sa droite, mon meilleur pote a l'air saisi par les détails de son visage.

Il la bouffe littéralement des yeux.

— Je peux goûter ? lui demande-t-il alors qu'il vient se placer juste derrière elle.

Il se penche au-dessus de son épaule. Moi, je ne desserre pas les dents.

— Euh, oui.

Eth saisit le poignet de Brooklyn et croque dans la part qu'elle avait prise en main pour elle. La surprise qui se lit sur son visage est désarmante. Je comprends qu'elle n'a que très peu été touchée par un garçon dans ce contexte, et il est clair qu'elle n'a jamais eu de mec. En tout cas, pas un du genre d'Ethan. Je ne peux empêcher la jalousie de me dévorer et fixe le contact de mon meilleur ami sur elle.

— Tu as de très jolies mains, la complimente mon ami qui les examine sous toutes les coutures.

Elle rougit et je serre les poings. J'avais aussi remarqué ce détail et j'ai mal de constater que j'aurais voulu être le premier à le lui dire. Je déraille.

Les joues roses, elle le contemple et je ne peux supporter cette scène. Il se passe exactement ce qu'au fond de moi je redoutais. Brooklyn s'épanouit au centre de ma bande de copains. C'est une bonne chose pour elle, j'en suis heureux, pourtant...

Elle sourit et tous sont obnubilés par sa beauté. Pour ma part, j'en perds le souffle. Sur les photos, elle ne sourit jamais, ce qui la rend très mature aux yeux du monde. Dans le cas présent, elle paraît plus... abordable.

Suis-je un salaud si, au fond, ça me dérange ?

Je recule et quitte discrètement la cuisine. Je me rends dans le salon déserté. Je m'assieds sur l'accoudoir d'un des canapés en cuir et regarde défiler l'écran de veille du jeu vidéo.

Je devrais rentrer. Les jumeaux dorment depuis deux heures maintenant. Chaque minute passée ici raccourcit ma nuit. D'ailleurs, je ne me souviens pas à quand remonte ma dernière grasse mat'.

Les autres reviennent dans le salon, l'air repu. Ils regagnent les fauteuils, bavardant et riant sous mes yeux désenchantés. Seul Ethan m'observe, trop perspicace.

— Pourquoi tu n'es pas resté ? On s'amusait bien.

Je me masse la nuque, mais je suis loin de soulager la tension dans mes épaules. J'ai mal aux muscles tant je suis tendu. Je devrais me calmer. C'est vrai, Brooklyn est une camarade de classe, rien de plus. Elle ne m'appartient pas.

— J'ai eu une semaine un peu longue, je suis crevé. Je vais rentrer.

— Je te ramène ? me propose mon ami.

— Non, ça va. Je vais marcher.

Mon ventre crie famine et je me traite de con. Le temps de mettre au lit mes petits frères, les gars avaient déjà avalé les trois pizzas avant que j'arrive. Je suis bon pour dormir le ventre vide et dans ces cas-là, la nuit se passe très mal. Si je fais du bruit dans la cuisine à cette heure-ci, je risque de réveiller les jumeaux et une nuit blanche de plus, non merci.