1.29 : Problemes 🥺

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CAMERON

Lundi matin, j'ai les cheveux en pétard, deux épis et un trou dans une de mes chaussettes.

Mauvais signe... en général, ça présage une journée de merde.

Je les retire et les balance dans la corbeille de ma chambre, puis me dirige vers mon placard.

Qu'est-ce que je vais mettre ?

Quoi ?! C'est quoi cette question débile ? D'habitude, je ne m'en pose aucune. Je prends un t-shirt à manches longues et enfile mon uniforme du lycée, point.

Mais ici, c'est différent. J'ai envie de plaire à quelqu'un. C'est nouveau pour moi.

Brooklyn occupe absolument toutes mes pensées. Je m'imagine un tas de trucs. La retrouver, la sentir près de moi, lui prendre la main, l'embrasser. J'en ai tellement envie. Goûter ses lèvres. Toucher sa peau et...

Arhhhh !!!!!!

Calme-toi, Cam ! Tout doux ! Tu vas trop vite. Comment puis-je aller plus lentement ?!

Pourquoi je me parle à moi-même !?

Allez, c'est décidé. Je vais l'embrasser !

Ouais ! Je suis un homme ou pas !?

Mais comment m'y prendre ?

— Came'on ! Tu descends !

J'ai frôlé la crise cardiaque. C'est Théo qui m'interpelle depuis la porte de la chambre.

Je réponds en criant dans sa direction :

— Came[R]on, Théo ! Un R comme Ramer, Rater, Résolument fRustRé !

— Quoi ?!

— Rien, j'arrive !

Je chope un t-shirt, puis ma chemise et m'habille en descendant. Mon père est déjà debout et prépare une omelette. J'ai un moment d'arrêt en bas des marches. Décidément, plus rien ne tourne rond dans cette maison. Ça fait très longtemps qu'il n'a pas fait ça. D'habitude, je mange seul avec mes petits frères les matins de semaine.

— Tu as bien dormi, mon garçon ?

Mon garçon ?

— Euh, oui...

— J'accompagne les petits à l'école, ce matin.

Théo est super content. Mel hausse les épaules.

— OK.

Sur mes gardes, j'approche de la table et m'assieds. Nous mangeons le petit-déjeuner et j'ai l'impression d'avoir atterri dans une autre dimension.

— La fin du lycée est dans trois mois ?

Je lève un œil de mon assiette.

— Oui.

— Que comptes-tu faire ensuite ?

C'est quoi cet interrogatoire ? Je ne veux pas en discuter devant Melvin et Théo.

— On verra.

— On verra ?

— Oui, on verra.

— Il y a cette université à côté...

— On peut en parler plus tard ? Si tu amènes les garçons, j'aimerais partir plus tôt. Je dois passer à la bibliothèque pour rendre un bouquin.

— Si tu veux.

Je quitte la table et monte pour me brosser les dents, mettre des chaussettes et récupérer mon sac. Je saisis ma casquette accrochée à la chaise devant le bureau et prends le temps de l'examiner.

Under Your Appearance - S. 1 :  How a good boy becomes badOù les histoires vivent. Découvrez maintenant