— Tu m'as coupé plus court là ! se plaint Théo en désignant le haut de son oreille droite.
Merde ! C'est vrai.
— Ah oui, effectivement...
— Tu as une tronche de cake ! se moque Melvin.
— C'est toi, la tronche de cake !
— On se calme les mômes et t'inquiète Théo, je vais reprendre ce côté.
— Mais, je vais avoir les cheveux tout courts.
— Tronche de cake ! Tronche de cake !
Melvin me tape sur le système. Ça ne m'aide pas à me concentrer sur la coupe de mon petit frère.
— Tron...
— Encore une fois, Mel, et je te tonds la boule à zéro.
— Comme une tronche de cul ? me questionne Théo.
Je lève les yeux au ciel. Et c'est reparti...
— Tronche de cul ! Tronche de cul !
— Papa ! Théo a dit que j'avais une tronche de cul.
Melvin quitte la salle de bains en trombe et je l'entends dévaler les escaliers pour aller se plaindre. J'ai les nerfs en pelote et si cette journée ne se termine pas très vite, je sens que mon self-control ne tiendra pas.
— Voilà !
Je retire la serviette des épaules de Théo avant de la secouer par la fenêtre. Il descend du marchepied et rouspète :
— Mais, c'est plus court que toi.
— Je t'ai coupé au-dessus des yeux, tu ne voyais plus rien.
— C'est plus court, c'est tout, boude-t-il en croisant les bras.
— Eh, t'es mignon, je t'assure.
Je lui tapote sa petite tête brune.
— J'veux pas être mignon, j'veux être comme toi.
— Sympa !
Je ris, mais lui, continue de bouder.
— J'ai jamais rien de ce que je veux !
— Arrête, tu as déjà tout ce que l'on peut te donner.
Ça fait plus d'un mois qu'il me casse les pieds avec « sa » télé dans la chambre.
— Bah, c'est nul !
Évidemment, en les inscrivant dans une école privée, je me doutais qu'ils ressentiraient rapidement l'écart de classe sociale. Par exemple, je passe les récupérer à pied, alors que leurs potes rentrent chez eux en grosses berlines, tablettes devant leurs nez.
Les avantages salariaux, négociés lors de l'embauche de mon père, se cantonnent aux frais d'inscription et de cantine. C'est déjà une chance énorme.
— Cam'eon ?
— Ouais ?
— Je veux travailler.
— Qu'est-ce que tu racontes ?
— Je n'ai plus envie d'aller à l'école.
— Arrête, ça va vite pousser.
— Ce n'est pas à cause de mes cheveux. Je ne veux plus y aller, c'est tout.
Alors que Mel a rapidement su se faire une place dans un groupe de rebelles, Théo, lui, a eu beaucoup plus de mal à s'intégrer.
— Ça ne se passe pas bien ? m'inquiété-je.
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Under Your Appearance - S. 1 : How a good boy becomes bad
RomanceDisponible en version complète sur Amazon Mannequin depuis le berceau, Brooklyn n'a que six ans lorsqu'elle est élue la "plus jolie petite fille du monde". Sous son apparence parfaite et l'indifférence du monde adulte, son trouble autistique est fac...