8-Ô mal de cœur quand tu nous tiens !

38 7 2
                                    

Eijiro prit le sac à dos et nous partîmes en fermant derrière nous. Une fois hors de la résidence un véhicule était arrêté ;

-"C'est vous le petit groupe que je dois emmener ?" Nous demanda le chauffeur.

-"Euh..." Je fus coupée par Katsuki.

-"Oui c'est nous, on y va !"

-"Alors c'est parti, en voiture tout le monde !" Répondit le chauffeur avec une bonne humeur inhabituelle pour un dimanche matin.

Il était encore tôt, il n'y avait pas un chat dans les rues sombres, j'étais encore tellement fatiguée qu'au bout de quelques minutes de trajet je me posais sur l'épaule de Eijiro qui était à ma gauche, étant la plus petite, j'avais été naturellement posée au milieu de ces deux êtres de lumière. Le trajet se termina enfin après plusieurs longues minutes de virages, nous ne fûmes plus dans la ville et je ne reconnaissais pas l'endroit.

Nous étions au début d'un sentier sur une montagne.

Oh non.

Oh non non non.

Je rêve ! On va pas faire ce que je pense !?

Nous commençâmes à marcher l'un après l'autre à la lueur de nos torches qu'ils avaient trouvés dans le placard dans l'entrée de mon appartement.

-"C'est pas un peu dangereux de faire ce qu'on fait ? Si ça se trouve c'est interdit de venir ici à cette heure !" Dis-je un peu effrayée.

-"C'est pas interdit." Répondit Katsuki.

Même s'il se voulait rassurant ,ses mots étaient aussi tranchants que des lames de rasoirs.

L'ascension était épuisante, faire ça dès 5h du matin c'était de la torture ! Je savais qu'il se moquait de moi ! Heureusement que j'avais le sourire rayonnant de Eijiro pour me redonner espoir !

Nous nous enfonçions encore dans la forêt silencieuse, seuls nos pas résonnaient, pas une voiture, pas une lumière de ville, seulement la nature ! Ça faisait un bien fou d'entendre les oiseaux se reveiller et le bruit des feuilles. Je sentais la fraîcheur légère de la montagne, le mouvement du feuillage. Une vie entière nous entourait, l'air était pur et reposant. La forêt d'habitude si verdoyante était plongée dans le noir comme pour laisser de la place aux autres sens pour la ressentir autour de nous. Tout était calme. Le vent effleurait assez les joues pour les rosir sans nous faire grelotter de froid.

Le chemin était plutôt facile mais quand il fallait passer par des endroits plus délicats je pouvais compter sur Katsuki et Eijiro, l'un, devant, me montrait où poser les pieds, enfin je suivais plutôt ses pas, et le second surveillait que je ne tombe pas. Au bout de 30 minutes de marche semblant une éternité nous arrivâmes à destination, comment j'avais deviné la destination ? Parce que devant moi se produisait un spectacle fabuleux ! Une vue panoramique et en hauteur sur la mer et la ville derrière laquelle le soleil commençait à montrer ses éclats. Ébahie par le spectacle je m'assis sur un rocher en regardant la vue à couper le souffle.

-"Wouah c'est magnifique !" S'exclama Eijiro.

Katsuki s'approcha de moi et me tendit une thermos, je la pris et bus une gorgée ; c'était du chocolat chaud parfaitement préparé. Mon cœur fît un bond, il avait vu qu'il n'y avait ni thé, ni cafetière chez moi quand il préparait le repas d'hier midi, il avait même vu où était le chocolat en poudre et avait tout préparé ce matin sans que je ne vois rien ! Il était sur l'ordi pour chercher cet endroit et comment s'y rendre...

Un sourire se dessina sur mon visage sans que je ne puisse le contrôler.

-"Qu'est-ce qui te fais sourire ?" Demanda-t-il sur la défensive.

-"Je pensais simplement que c'est la première fois que je vois un lever de soleil. Merci beaucoup Katsuki !!! C'est magnifique !"

Je comprenais pourquoi il aimait tant les hauteurs, il y avait certaine choses qu'on ne pouvait voir qu'en prenant du recul.

-"Tu ne fais que te plaindre ! Toi qui ne sais pas peindre de lever de soleil t'as intérêt à bien regarder
celui-là ! Je savais que t'en avais jamais vu, ça n'a rien a voir avec un coucher." Me dit-il d'un ton légèrement plus doux que d'habitude, même si on n'avait pas la même notion de douceur. "Pff tu admires notre détermination mais tu n'as jamais vu de lever de soleil. Pourquoi tu tiens tant à peindre ça ?"

Je baissais la tête timidement

-"Rien. T'es agaçante ! Écoute si tu veux savoir ce que t'aimes ou ce que tu veux faire dans la vie y a pas mille moyens ! Tu essayes et c'est tout ! Le chemin qu'on a pris pour arriver jusqu'ici on va le reprendre pour repartir tu peux faire demi-tour à tout moment ! Mais ne reste pas sur la ligne de départ c'est complètement idiot !"

Je regardais l'horizon sur la mer alors que les premières lueurs des rayons du soleil apparaissaient faiblement.
"C'est vrai, pourquoi je veux faire cette peinture ? Je ne cherche pas à devenir peintre." Cette constatation s'accompagna d'une goutte salée tombant sur le coin de mes lèvres.

-"Il a raison, c'est bien d'avoir conscience de ses défauts mais toi tu ne vois que ça." Reprit Eijiro. "Tu as autant de capacité que les autres mais tu ne les mettras pas au profit des mêmes choses."

-"Mais comment je fais pour savoir ce qui me plaît ?"

-"Bakugo l'a dit ; tu dois tenter ta chance ! À Yuei, on a trouvé notre voie très tôt mais chacun évolue à son rythme ! Et le plus important est de connaitre ses qualités et pour ça tu dois te retrouver dans des situations inconnues comme ce matin !"

-"Merci, vraiment merci du fond du cœur !!!" Dis-je en essuyant mes larmes.

-"Mais faut vraiment que t'arrêtes de pleurer tout le temps !" Grogna Katsuki.

Ses mots me firent rire, c'est pour ça que j'aimais tant Eijiro et Katsuki ! Afin de reprendre des forces, j'avalais entièrement le chocolat chaud soigneusement préparé. Katsuki en donna aussi à Eijiro, il en avait fait pour nous trois. Le soleil eût un aspect bien différent de tous ceux que j'avais vus durant ma courte vie, il y avait ce sentiment étrange mélangé aux doux rayons orangés. Les propos chaleureux d'Eijiro m'avaient réconforté. Bien que quelque chose au fond de moi m'échappait, je ne voulais pas rester seulement sur du négatif. Sinon comment pourrais-je avancer ? En même temps que ces pensées me submergeaient, la lumière éblouissante du soleil m'enveloppait entièrement. Je voulais que ce moment dure, qu'il ne s'arrête jamais, je me sentais si bien.

Nous étions restés là un moment à admirer la vue sans un mot, une brise fraîche passait sur mon visage. Au bout d'un temps, je ne savais pas vraiment quelle durée, nous décidâmes de repartir, j'étais étonnamment plus énergique.



~~~~~~~Fin du chapitre 8~~~~~~~~

L'énigmatique Voyage [ Mha X reader ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant