56-Goûter français

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Je me réveillais de mon profond sommeil. Je redressais la tête et vis que Katsuki et mon amie étaient éveillés, ils regardaient le paysage, la route dans un calme agréable, seul le bruit de la voiture qui filait sur la route nous berçait. Je regardais aussi le ciel, une teinte bleutée apparaissait devant sans aucun nuages à l'horizon. Je me rendis soudain compte que j'avais dormi sur l'épaule d'Eijiro. Mon visage vira au rouge, j'espérais ne pas l'avoir gêné. Je regardais discrètement son épaule, j'avais peur d'avoir bavé... heureusement non, sauvée ! J'avais tellement bien dormi, son épaule était beaucoup trop comfortable. Je détournais vite les yeux et essayais de retrouver une teinte normale sur mon visage.

-"Il... il est quelle heure ?" Dis-je en me tournant vers mon amie qui avait son téléphone sur les genoux, le mien était dans les mains de Katsuki pour le GPS.

-"Oh t'es réveillée ! C'est bon Eijiro tu es enfin libre !" Elle souriait beaucoup trop dès le matin.

-"..." Eijiro se contenta d'un hochement de tête en regardant par la fenêtre.

Pourquoi avait-elle dit un truc aussi gênant ? Je l'avais vraiment dérangé tant que ça ? Je me sentais mal.

-"Désolée je ne m'étais pas rendu compte... la prochaine fois n'hésite pas à me dire que t'aime pas..."

Il répondait toujours d'un hochement de tête. J'espérais qu'il était pas trop énervé...

-"Au fait notre trajet va durer combien de temps ?" Demanda mon amie à Frédéric.

-"On va avoir le temps de chanter beaucoup de chanson ! Bordeau est à 8h de route ! Enfin là comme il est 7h30 et nous sommes parti vers 6h fais le calcul."

-"Ça nous laisse encore plein de temps pour jouer à des jeux !" S'exclamait-elle.

-"En revanche je sais pas pour vous mais moi je meurs de faim !" Mon ventre criait famine au moment même où je formulais ma phrase dans le silence du véhicule et fît rigoler toute la troupe. "Hé ! Je vous interdit de vous moquer vous êtes dans la même situation que moi !"

En effet, à l'évocation de nourriture tous nos ventres signalèrent leur présence. On s'arrêtait alors sur une aire d'autoroute pour prendre notre petit petit-déjeuner. On installait des serviettes et des verres et on sortait les gâteaux et boissons  de la glacière. C'était pains au chocolat de grande surface pour tout le monde. Ça ne valait clairement pas ceux de boulangerie mais on devait économiser au maximum l'argent que nous avions. Tout le monde appréciait le repas sur une table de pique-nique en bois entourée d'arbres immenses, ils étaient assez espacés pour laisser passer la lumière jusqu'à nous à travers de belles feuilles d'un vert éclatant. Autour de nous, des petits oiseaux se disputaient les quelques miettes qu'on leur jetait. Leur chant était relaxant, rythmé par une légère brise dans le feuillage. J'avais l'impression de faire une sortie en voiture comme les autres alors que rien n'était normal depuis 2 semaines. Je regardais vers les intéressés qui se dégourdissaient les jambes en s'étirant non loin des moineaux qui mangeaient. Je ne pouvais pas m'empêcher de sourire en les regardant, ils étaient plus qu'une source d'inspiration pour moi, ils avaient participé à tous mes états d'esprit depuis 4 ans mais tout ce temps ne valaient rien à côté de ces deux semaines en or. Deux semaines que je chérirai jusqu'à mon dernier souffle. J'avais l'impression de vivre, de réellement vivre depuis ces deux semaines. Je sentais l'herbe sous mes pieds, le bois sous mes doigts, le vent sur mon visage quand je les regardais, je voyais de nouveau briller un monde en moi qui manquait de s'effondrer dans mon manque de confiance en moi.

-"On a tellement de chance de pouvoir être avec eux encore un peu..." fît remarquer mon amie à côté de moi, un sourire doux sur son visage.

-"Au fond... j'avais peur qu'on décode l'énigme et qu'ils partent comme ils étaient venus... sans un au revoir." Avouais-je à moitié.

-"En tout cas ils sont bien tombés ! Pile quand tes parents n'étaient pas là !" Se réjouit-elle.

-"Alors... ça je crois que c'est un peu de ma faute..." Fred qui était en train de ranger la glacière nous interrompit. "Tu te souviens de quand je te demandais si ton cadeau te plaisait ? Eh bien je parlais d'eux, j'ai réussis à savoir quand tes parents ne seraient pas là et je les ai invité..."

-"Quoi ?!! Tu as eu droit a un si beau cadeau !? La chance !" Se plaignait mon amie.

-"Hé j'ai rien demandé moi ! Comment vous avez su que mes parents partaient !? Vous nous espionnez depuis combien de temps !?"

-"Enfin bref on va reprendre la route !" Lançait-il en interpellant nos deux héros.

Il était toujours aussi imprévisible ! Comment connaissait-il l'emploi du temps de mes parents ? Est-ce que j'avais raison de lui faire autant confiance ?

-"Attendez pourquoi vous avez fait ça !? Vous ne m'avez toujours pas répondu ! On ne se connaissait pas avant l'attaque de lundi, si ?"

-"Je te répondrai en temps voulu, pour le moment on doit fuir le plus loin possible avant que la police remarque ma disparition et avant que les trafiquants ne retrouvent votre trace." Dit-il en montant dans la voiture.

J'en avais marre de ces cachoteries ! Il disait ne pas aimer mentir mais il avait parfaitement joué la comédie face à l'employé ! Jusqu'à où me mentait-il aussi ? Je n'avais aucune raison de le croire depuis le début !

Je m'approchais de Katsuki pour demander conseil.

-"Il est énervant ce gars ! Pourquoi il ne veut rien dire !? Je lui fais pas confiance !"

-"Lâche pas ta colère sur moi ! Depuis le début je te dis que je l'aime pas et toi tu nous pousse à le croire pour finalement retourner ta veste ? En plus d'être maladroite t'es très indécise !" Me lançait-il avec une petite expression de fierté d'avoir eu le dernier mot.

Encore plus agacée, je m'approchais de la voiture pour reprendre la route, après tout il était notre seule piste pour que les garçons rentrent chez eux...
Eijiro qui nous avait entendu parler m'approcha.

-"Dooonc, tu lui fais confiance finalement ?"

-"NON ! Il cache des choses ça m'énerve !"

-"Pourtant tu étais prête à reprendre la route avec lui."

Je soupirais un bon coup pour me remettre les idées au clair.

-"Oui, il m'énerve mais... je lui fais vraiment confiance... peut-être que c'est parce que j'ai envie que ce qu'il dise soit vrai..."

-"Il a dit quoi pour que tu espères ça ?"

Je baissais les yeux et détournais la tête. Je n'avais pas vraiment envie de lui dire que s'ils étaient là c'était en partie de ma faute car Fred voulait me faire un "cadeau".

-"Si tu ne veux pas le dire c'est pas grave mais... regarde." Me dit Eijiro en regardant en direction de Katsuki. "Il ne cessait de répéter qu'il n'aimait pas le vilain et pourtant il est en train de monter dans la voiture de ce gars à qui il ne fait pas confiance, parce qu'il te fait confiance, toi."

Mon cœur râta un battement.

-"Tu n'as pas assez confiance en toi-même pour remarquer que tu es celle qui a mené notre troupe jusque là où on est, tu nous as beaucoup aidé depuis deux semaines. On sait que tu es capable de discernement, de savoir qui est de ton côté ou non mais tu en prendra conscience que quand tu décideras de t'écouter." Sur ces mots il parti rejoindre Katsuki à la voiture.

Étais-je réellement capable de faire la part des choses ? Depuis le début je croyais cet homme de plus en plus effrayant je ne savais pas vraiment si c'était une bonne chose mais il était notre seul piste...
Je suivais donc à contre cœur le groupe dans la voiture et on repartit dans les alentours de 8h pour encore 6h de trajet.




~~~~~~~Fin du chapitre 56~~~~~~~

L'énigmatique Voyage [ Mha X reader ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant