80-Invité surprise

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Le trajet repris comme s'il ne s'était rien passé. Je roulais sans prêter attention à la route, perdu dans mes pensées, je n'arrivais pas à enlever ces images de ma tête j'avais l'impression de sentir encore cette chaleur étouffante me brûler la gorge, la lumière aveuglante me piquait toujours les yeux. J'allais sans réfléchir comme me disait la voix du gps pour m'éloigner autant que possible du feu qui semblait me suivre, se rapprocher de moi, frôler l'arrière de la voiture de sorte que je ne réussisse jamais à lui échapper. J'avais besoin d'air d'autant plus qu'avec tout ça je n'avais pas pris le temps de me poser et de manger ce que j'avais volé. Quand je reprenais conscience de se qui se passait autour de moi, j'entendis un bruit venant de la voiture, dans le coffre puis d'un seul coup, un aboiement. Je comprenais soudainement ce que faisait cet homme si tôt le matin. Il emmenait son chien quelque part, chez le véto ou peut-être en balade, en tout cas il n'avait fait aucun bruit depuis le début sûrement parce qu'il avait été endormi pour supporter le voyage et je comprenais pourquoi, dès son réveil il gémissait, aboyait et secouait la voiture dans tous les sens. Ses bruits aigües et répétitifs terminaient de m'énerver et je décidais de changer de direction pour une forêt. Il était près de 9h, j'arrivais sur une route non goudronnée et loin du village que je venais de quitter, je sortais de la voiture et ouvrais le coffre pour tomber sur un bébé berger allemand dans une cage. Il gémissait toujours c'était agaçant, je prenais la cage et il se mit à aboyer encore plus fort qu'avant. En me bouchant une oreille, je m'enfonçais dans la forêt en espérant qu'il n'y ait aucun garde forestier dans les parages. Je posais la cage derrière un buisson en espérant que le chien la fermerait à un moment quand je fus interpellé par une voix derrière moi.

-"Vous faites quoi ?" Une voix d'enfant résonna entre les chants d'oiseaux. "Pourquoi vous mettez votre chien en cage ?"

-"T'es tout seul ?"

-"Et vous ?"

-"Esquive pas les questions des grands, tes parents sont avec toi ?"

-"Non-"

Je m'agenouillais face à lui, mes mains sur ses épaules.

-"Ne répète à personne ce qu'il s'est passé d'accord ? Ça restera un secret entre toi et moi."

-"...Pourquoi vous êtes agité ? Vous avez peur dans les bois ? Vous savez je connais le chemin je peux vous ramener vous et votre chien à la sortie de la forêt."

-"Non c'est bon j'ai pas besoin de toi, tu me promets que tu vas rien dire ?" Derrire le buisson, le chien braillait de plus en plus, lui qui me mettait sur les nerfs depuis plusieurs minutes, je n'avais plus aucune patience après ce que j'avais enduré ces deux derniers jours. " Ta geule !" Criais-je au clébard.

-"Pourquoi vous êtes méchant avec le chien ? Je vais le dire à la maitresse !"

-"Non tu ne vas rien dire du tout d'accord ? Tu as pas besoin de dire des choses inutiles et d'embêter ta maitresse pour rien."

-"C'est pas rien ! Vous avez mis en cage votre chien !" Il s'énervait lui aussi et montait sa voix aussi aigüe et stridente que le cleb. Il ne savait rien de tout ce qui était en jeu et se permettait de me faire la leçon du haut de ses... genre 7 ans !?

-"Vous êtes méchant ! Votre chien a mal !" Il se dégagea de mes mains sur ses épaules avec la violence d'un gosse. Il allait partir et prévenir ceux avec qui il était venu, il était certainement pas seul ici.

Dans la panique qu'il m'attire des ennuis je le rattrapais, je voulais pas qu'un gosse ruiné tous mes plans j'aurais l'air ridicule devant le patron.

-"Hé tu vas écouter tes aînés !"

-"Lâchez moi !"

-"No-"

-"Aaaaah"

Il m'avait échappé des mains. Son cri avait seulement duré une seconde, il avait dû se cogner la tête, mais cette seconde allait me faire repérer. Je ne pouvais que constater, je ne pouvais pas descendre la pente si raide qu'il venait de dévaler. Je regardais sans pouvoir penser à quoi que ce soit, il m'avait échappé des mains, pourquoi il avait gesticulé, il ne serait pas tombé. Je reprenais enfin mes esprits, je ne pouvais rien faire, je retournais vers la cage et avec mon tee-shirt j'effacais mes empreintes sur la poignée. Je partais ensuite très loin du lieu de l'accident de peur que sa maitresse n'arrive. Je reprenais la voiture pour reprendre la route, cette fois plus rien ne m'empêcherait d'atteindre mon but, je ne m'arrêterai plus pour un rien.

J'avais parlé un peu vite. Je manquais bientôt d'essence alors que 11h approchait. J'en profitais pour m'arrêter et manger les gâteaux que j'avais pris dans les placards, ça ne remplaçait pas un bon repas mais au moins ça remplissait mon estomac. Prochaine étape : voler de l'essence. Je devais pour ça avoir un tourne vis et un tuyau d'un mettre environ, heureusement, le vieux avait un bidon, bien que vide. Je me garais sur le parking d'un magasin de bricolage, j'entrais dans le magasin et cherchait les outils, des tournes vis étaient exposés et j'en pris un quand personne ne se trouvait dans le rayon, ensuite le rayon des tuyau, pareil quand personne ne se trouvait dans les alentours, je le glissais sous la veste du vieil homme que j'avais empruntée. D'un pas tranquille, je ressortait du magasin après avoir pris soin de vérifier la présence d'antivols. Le secret de ce genre de coups était de paraître le plus innocent, de vouloir cacher son visage, ou de paraître pressé ou stressé, tout se jouait dans la confiance. Je me dirigeais vers la caisse fier et victorieux pour repartir vers un autre magasin au parking plus grand et plus stratégique. Il en fallait un grand mais pas assez pour avoir une route qui en faisait le tour ou alors il y aurait du passage toutes les minutes, il en fallait un où personne n'irait jusqu'au fond, ceux qui avaient plein de végétation étaient aussi parfait car ils bloquaient une bonne partie de la vie des curieux. J'en trouvais un et me rendit le plus au fond de celui ci. Je restais dans ma voiture aux aguets d'une cible facile et avec la bonne essence pour la lui voler. Au bout d'une dizaine de minutes, une jeune femme dans la vingtaine se garait non loin de moi. Je sortais de ma voiture tant qu'elle s'éloignait pour le magasin, je regardais les alentours et je m'approchais de sa caisse et sorti le bidon du coffre du vieux pour le mettre à côté, je préparais le tuyau et je sorti le tourne vis pour forcer la trappe, je ne savais pas si la voiture allait sonner au moment ou je l'ouvrirais alors il fallait pouvoir faire vite. J'utilisais le tourne vis comme un pied de biche et l'ouvris, heureusement rien ne sonna. Je plongeais le tuyau dans le réservoir et je pris l'autre bout en bouche, je m'apprêtais à faire une chose que j'allais peut-être regretter, j'aspirais autant que possible pour faire remonter l'essence, je prenais des inspirations rapides à m'en essouffler quand sorti enfin le produit bien sûr en me prenant dans la bouche au passage me donnant l'envie immédiate de vomir. Le liquide descendait dans le bidon en quelques minutes grâce au tuyau légèrement plus petit que l'entrée du réservoir de la voiture. Quand le bidon était rempli, je crachais le chewing gum que j'avais pris après avoir bouffé du pétrole pour recoller à la trappe étant donné que la fermeture était pétée. Je pouvais enfin reprendre la route cette fois ci sans plus aucuns soucis. J'avais mangé et la voiture pouvait rouler pendant plusieurs heures, il ne me restait plus qu'à, comme au début, regarder le temps qui passe sur le gps du téléphone.








~~~~~~~Fin du chapitre 80~~~~~~~

L'énigmatique Voyage [ Mha X reader ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant