22-Après la pluie, le beau temps

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Elle m'énervait, elle ne pouvait pas embêter quelqu'un d'autre ? Certains professeurs regardaient discrètement de loin, je ne risquais pas de compter sur eux pour régler mes problèmes, ils préféraient se dire que ce n'était qu'une simple dispute plutôt que de gâcher leur seule heure de repos. Dans un sens je les comprenais, si je devais me coltiner de tels élèves toute la journée, moi aussi je fuirais le plus loin possible dès qu'il m'était autorisé de ne plus supporter ça.

-"TU PRENDS VRAIMENT LES AUTRES POUR DES IDIOTS SI TU CROIS QU'ILS ONT PAS VU CLAIR DANS TON JEU !"

Bon sang sa voix stridente me fatigue, elle pouvait bien penser ce qu'elle voulait.

-"Je l'ai quand même eu ce contrôle, tu n'étais pas là ?" Je répondis sèchement, je ne pouvais plus tenir, les autres autour me regardaient comme si c'était de ma faute si elle criait, pourquoi fallait-il que l'être humain soit si stupide ? Le guépard avait une grande force dans les pattes pour courir vite, les lions une mâchoire acérée pour attraper leurs proies et ça marchait, alors si le cerveau était l'attribut qui définissait l'Homme, pourquoi diable ne savait-il pas s'en servir ?

-"C'est normal ! Tu voulais gagner du temps !"

Je me levais et la regardais droit dans les yeux, le regard froid, les sourcils à peine froncés, c'était un subtil mélange entre la pitié et le mépris, et ma voix suivit.

-"C'est incroyable ce que les gens sont prêt à dire pour attirer l'attention." Je pris soin de parler assez clairement pour être entendue de tous, cela faisait depuis tellement d'années que je rêvais de dire aux gens de cette école leurs quatre vérités. Mais c'était peine perdue...

À court d'arguments, elle se jeta sur moi en criant, heureusement ma meilleure amie réussit à la séparer de moi et c'est enfin là qu'ont décidés de réagir les enseignants. Je pleurais, à chaude larmes je pleurais. Mais ce n'était pas à cause de ce qu'elle avait dit, je me sentais mal de l'avoir fait s'emporter, j'avais fait naître chez elle un sentiment d'hostilité tel qu'elle n'avait pas hésité à réagir par instinct primitif, la violence. Et pourtant je traînais depuis plusieurs jours avec Katsuki... mais cette violence n'était pas la même. Moi qui avait tout fait pour toujours éviter les conflits, je me retrouvais pour la première fois face à un tel comportement. Je n'aimais pas ça.

Nous fûmes emmenées toutes les deux chez le directeur ou la sanction fût donnée, comme je n'avais pas attaqué ni contre attaqué et suite aux récents évènements traumatisants pour moi, je sortis sans aucune punition, mais ce n'était pas la même chose pour l'autre fille... autant dire que ses vacances s'annonçaient plutôt gâchées et que ses parents seraient certainement fâchés en apprenant la nouvelle. Heureusement, le directeur était de mon côté, après qu'elle soit partie il vint même me féliciter pour mon sang-froid et me rassura en disant savoir qu'elle était une fille à problème et que je ne devait prendre en compte aucun des propos qu'elle avait dit.

Après ça, je retournais en cours comme si rien ne s'était passé, elle était rentrée chez elle. Depuis ce moment je ne faisais que fixer l'horloge, j'entendais des murmures d'élèves, je n'écoutais pas ce qu'ils disaient, ils devaient ce moquer de moi. Dans ce genre de situation, on se range toujours du côté du plus fort car on ne veut pas attirer ses foudres et clairement ce n'était pas moi la chef dans cet événement.
Dès qu'on pouvait se parler, mon amie me rassurait en insultant la fille de tous les noms, cela me fît rire, ensuite elle faisait tout pour que j'oublie et qu'on se change les idées. Je voulais rentrer, je voulais rentrer tout de suite les voir, je voulais me sentir rassurée dans leurs bras, par leurs mots, ils me manquaient.

Par je ne savais quel miracle, la cloche annonçant la fin des cours sonna enfin ! Après 4h qui me paraissaient interminables. Je m'empressais de partir, toujours en évitant d'écouter les ragots et les remarques à mon passage. Mon amie dû rentrer chez elle pour voir de la famille mais elle me jura revenir le lendemain pour me faire un autre gros câlin dont elle seule avait le secret !

En chemin, je me demandais ce qu'ils avaient bien pu faire de la journée, ils avaient dit qu'ils nettoyeraient l'appart, ils étaient du genre à tenir leurs promesses alors je me demandais comment Katuki avait pu ressentir cette corvée. Je voulais me changer les idées.

J'entrais, accueillie par Eijiro et vit Katsuki concentré sur l'énigme, je regardais soudain tout autour de moi, tout était brillant ! Ils n'avaient pas fait les choses à moitié ! Tout était magnifique, comme neuf !

-"Pardon je crois que je me suis trompée d'étage ce n'est pas mon appart !" M'exclamais-je, un grand sourire aux lèvres.

-"On a fait ce qu'on a pu..." il rougissa au compliment et passa sa main derrière sa tête, il était si mignon quand il faisait ça est-ce qu'il en avait conscience ?

Puis soudain les événements du midi me revinrent en tête, mes pleurs reprirent de plus belles et je couru dans les bras d'Eijiro complètement largué par ce changement d'humeur sorti de nul part. Je le serait fort et lui rougissait à cause de la proximité, mais il ne me fît pas reculer, il compris qu'il s'était passé quelque chose et, au bout d'un moment, il posa sa main contre mon dos.

-"D-dés... désolée..."

Juste sa main me rassurait à un point tel. Il attendit gentillement, là, debout, pendant que je tentais de me calmer. Au bout d'un temps que je ne saurais compter, je réussis à m'éloigner.

-"Il..je... je te rachè..terai un autre tee-shirt..." dis-je entre deux sanglots.

Il me guida jusqu'au canapé du salon pour que je puisse me calmer et expliquer ce qui c'était passé.

-"Alors on nettoie tout ton appart et c'est comme ça que tu réagis ? J'espère que c'est de la joie...?" Katsuki prononça ces paroles avec moins d'assurance que d'habitude, il ne savait pas comment réagir et ça se comprenait, je leur avais offert un accueil plutôt surprenant.

Je leur racontais tout en séchant mes larmes ce qui s'était passé plus tôt dans la journée.

-"MOI JE L'AURAIS REMISE À SA PLACE SUR LE CHAMPS !" Katsuki me rassura de la même manière que mon amie l'avait fait et ça me faisait beaucoup rire. Ils avaient un beau point commun.

-"Tu as super bien réagit moi je ne sais pas si j'aurais eu ton courage de lui faire face."

-"Mais regarde comment ça termine... je suis dans un tel état et elle est encore plus énervée contre moi..."

-"Je ne suis pas d'accord, tu ne t'es pas laissé faire et c'est le plus important peu importe ce que les autres pensent et regarde tu n'as eu aucune punition !"

-"Oui parce que ce directeur était gentil, mais qui sait ce qui ce serait passé si ça avait été n'importe qui d'autre."

-"Tch ! Àquoi ca sert de parler si c'est pour regretter après." Reprit Katsuki.

Ces remarques étaient toujours cinglantes mais je ressentais une tentative de réconfort dans cette phrase.

-"C'est vrai, et tu es tout autant en droit qu'elle de dire ce que tu penses indépendamment de ce que ça peut faire aux autres, pas vrai Bakugo ?" Il se tourna vers l'intéressé, il savait qu'il avait un expert dans ce domaine en face de lui.

Je posais ma tête sur l'épaule d'Eijiro qui était assis à côté de moi. Je retrouvais le sourire. Ils avaient raison, je changeais donc de point de vue sur cette scène afin de ne plus avoir d'amertume, j'avais fait les bons choix. Toute cette semaine avait été épuisante et je pensais que mes larmes étaient en partie dû à cette fatigue. Sans m'en rendre compte, je m'endormis sur son épaule.









~~~~~~~Fin du chapitre 22~~~~~~~

L'énigmatique Voyage [ Mha X reader ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant