42-Portée disparue

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PDV de t/p

J'observais les alentours, la pièce était plutôt petite, il n'y avait aucune fenêtre. Seuls des tables et des chaises se trouvaient au milieu occupés par quatre personnes en train de jouer à un jeu de cartes. Ils m'avaient laissée là, les mains attachées, allongée sur le sol froid, je reprenais petit à petit possession de mon corps mais je ne bougeait pas, j'avais trop peur qu'ils s'énervent, qu'ils deviennent violents, je préférais rester à supporter la douleur en silence. Je me demandais tout de même combien de temps je m'étais endormie, il faudrait attendre 8h du matin pour qu'ils se rendent compte de ma disparition. Est-ce que j'allais tenir jusque là ? Je m'étais endormie vers minuit avant d'être kidnappée mais je n'avais aucune idée de l'heure à laquelle il m'avait réveillé. Je fermais les yeux, j'avais peur. Dans ma tête, je tentais de faire baisser mon rythme cardiaque en chantant des chansons, et pour la première fois, mes cours étaient une bénédictions ! J'avais contrôle d'histoire à la rentrée... qu'avais-je vu dans le cours précédent ? Quel vocabulaire avais-je appris en anglais ? J'essayais tant bien que mal d'oublier tout ça mais la forte odeur de métal mélangée au sol rocailleux et froid me ramenait à la réalité. Je faisais des exercices de respiration pour calmer mon envie de hurler de peur, j'inspirais... le plus longtemps possible... et j'expirais toujours dans le même rythme lent. Je ne pensais qu'à eux, que feraient-ils à ma place ? Ils auraient confiance en leur classe, ils attendraient car ils auraient foi en eux. Moi aussi j'avais foi en eux ! Peu importe le temps, je devais tenir ! Je me rappelais quand Katsuki avait été kidnappé, il avait tenté de rester calme. En pensant à lui, des souvenir de ses pétages de plombs à répétition me réchauffèrent le cœur, l'imaginer faire mordre la poussière à mes kidnappeurs me faisait bêtement sourire et je pensais "bien fait !". Puis je m'imaginais les mots réconfortant d'Eijiro, son sourire me manquait, son regard rassurant... je voulais le voir. Est-ce que j'allais seulement le revoir ? Puis, dans toutes cette cacophonie de pensées, je me sentais apaisée. Pour la première fois je pensais l'inverse de ce que je ne cessais de répéter depuis leur arrivée : heureusement, c'était moi.
Mes parents allaient bien. Ils étaient sûrement tout sourire en se baladant dans la ville qu'ils avaient aidé à bâtir aujourd'hui. Ma meilleure amie allait bien. Elle qui semble si affirmée, j'étais contente que cette étincelle de vie ne disparaisse pas avec cet incident. Heureusement que c'était moi, je savais que je pouvais trouver la force de supporter la douleur des plaies ouvertes, les jambes totalement engourdies, le nez qui gratte... bien sûr que j'étais capable de supporter, c'était ce que je faisais depuis plusieurs heures sûrement et je trouvais même de quoi faire de l'humour. Je prenais mon énergie de chaque situation critique devant lesquelles la classe 1A s'était confronté. Parfois il fallait agir comme si on savait à l'avance l'issue des événements : la vistoire du bien. Car le positif entraînait le positif non ? En tout cas c'était le moment pour appliquer cette idée. Pour m'occuper davantage, je visualisais l'énigme, autant faire de ce temps quelque chose d'utile. Je m'impregnais de cette énigme depuis une semaine. Je la connaissais sur le bout des doigts, je coupais les mots, les lignes, les lettres, j'essayais encore et encore des méthodes de déchiffrage. Peut-être que les lettres devaient être modifiées ? J'utilisais la méthode César sur chaque mot... toujours rien...
En réalité, une chose encore plus importante que l'énigme me faisait tenir : clarifier les choses avec Katsuki. Je ne voulais pas que la dernière image dont il se souvienne de moi soit une perception biaisée de mes sentiments. Je voulais le lui dire en face.

Retour en arrière

PDV de Eijiro

Alors que je dormais, j'entendis une voix mélodieuse dans mon oreille.

-"Tête d'orties reveil toi ! La gamine a des problèmes !!"

À ces mots, je me levais d'un bond.

-"QUOI !? Qu'est-ce que tu racontes !?"

-"On a laissé ça sur le meuble du couloir."

Je prenais le papier et lisais en anglais.

ON DÉTIENT LA FILLE
NE PRÉVENEZ PAS LA POLICE !
SI VOUS VOULEZ LA REVOIR ALLEZ AU COMMISSARIAT OÙ VOUS AVEZ EMMENÉ NOS AMIS ET FAITES LES SORTIR ! C'EST DE VOTRE FAUTE SI LA GAMINE A DES PROBLÈMES. ON SAIT QUE VOUS FEREZ LE BON CHOIX."

J'écarquillais grand les yeux. Je me précipitais dans la chambre de t/p-san croyant à une blague, mais non ! Elle n'était pas là ! Une peinture accrochée au dessus de son mur avait été au trois quart déchiré, qu'est-ce qu'on lui avait fait !? Paniqué, je regardais Bakugo, je ne savais pas par où commencer.

-"Partons de ce qu'on sait déjà ! Ils sont amis avec le couple de ce matin ! On n'ira certainement pas voir la police et aider des criminels ! Où est-ce qu'ils auraient pu l'emmener !?" M'exclamais-je.

-"L'entrepôt. Le couple avait une entreprise de voitures, ils doivent bien avoir des entrepôts utilisables en dehors des heures de travail."

-"Très bien alors commençons par ça !"

Nous allions dans le salon pour chercher sur l'ordinateur l'adresse de l'entrepôt le plus proche. Pendant que Bakugo cherchait, je regardais l'heure : il était 1h du matin. Depuis quand avait-elle été kidnappée ? Est-ce qu'ils l'avaient agressé ? Est-ce qu'elle allait bien ? Malgré ma peur, j'avais confiance en elle. Elle ne le voyait pas mais elle était capable de supporter beaucoup ! Nous étions ses héros, à présent nous devions nous en montrer digne !
Une fois l'adresse trouvée, nous partîmes très vite après nous être changé. Nous avions copié le trajet sur un papier et suivions dans la nuit noire le chemin éclairé de lampadaires. Les rues étaient vides, aucun bruit, on pouvait entendre le moindre moteur de voiture à des kilomètres, j'espérais qu'on entende celui des kidnappeurs mais ç'aurait été trop simple. Je repensais sans cesse au papier sur le meuble, quels lâches ! Au lieu de se confronter directement à nous, ils ont kidnappé. C'était un coup bas ! D'ailleurs... le message était en anglais ? Comment avaient-ils su qu'on ne parlait pas français ? Ils nous espionnaient depuis combien de temps ? Et comment le couple avait fait pour les contacter ?... soudainement, les images de cet après-midi me revinrent, nous étions passé à la télé, la tête de t/p, l'arrestation du couple, nos vêtements. Ils avaient très bien pu nous suivre après avoir découvert leur arrestation. Je m'en voulais. Comment avait-on raté qu'on était suivis ! Si on les avait remarqué plus tôt !... Comment pouvoir sauver des vies si on ne pouvait pas voir le danger arriver !

-"Eh ! Reste concentré si tu veux la retrouver !"

Bakugo avait remarqué que je me perdais dans des idées noires, il me rassurait à sa manière. Mais sa détermination m'aida à reprendre la main sur mes émotions, ce n'était pas le moment de se plaindre ! Nous avions encore toutes les chances de la retrouver et nous avions une piste !

En parlant de cette dernière, nous arrivions devant une immense bâtisse. Haute comme 4 étages et large de plusieurs dizaines de mètres. Les vitres qui longeaient tous les murs étaient dans le noir total, l'endroit semblait vide mais nous devions entrer pour en avoir le cœur net.










~~~~~~~Fin du chapitre 42~~~~~~~

L'énigmatique Voyage [ Mha X reader ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant