79-Appel

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Toujours debout devant l'entrepôt silencieux et sombre, je tournais la tête en direction de ce qui attira mon attention. Une sonnerie de téléphone. Je m'approchais du buisson d'où elle venait et plongeais mon bras pour rattraper le portable, un certain N tentait d'appeler le propriétaire du portable. Je décidais de décrocher sans rien dire, sans donner quelconque information ne sachant pas si le tel venait de mon groupe ou du clan ennemi mais je devais en avoir le cœur net.

-"T'es où ? Ça fait 4 fois que je t'appelle."

Je ne répondais rien.

-"Je te parle. T'as vu Chris ?"

-"Vous connaissez Chris ?" Mes mots étaient partis sans que je puisse les retenir.

-"T'es pas Raph. T'es du groupe de Chris ? Donc tu sais où il est ?"

Je ne savais pas vraiment comment lui annoncer.

-"Il est mort. Un groupe ennemi les a tous buté la nuit dernière, je les ai vu."

-"Quoi ? Putain je lui avais dit de faire attention quand il viendrait vous voir."

-"Vous êtes...?"

-"Oui c'est moi le boss comme dit partout Raph mais j'aime pas qu'on m'appelle comme ça, ça fait ridicule. Je savais que vous aviez des ennemis mais je ne m'attendais pas à ce qu'ils vous trouvent."

-"Monsieur je veux les venger, je suis prêt à tout ! Ils les ont massacrés sous mes yeux ! Je vais leur faire payer !"

-"J'aime beaucoup ton esprit petit tu veux les venger avec moi ? Je suis à Bordeaux je te donne mon adresse alors ne jette pas ce téléphone. Ils ont tué trop de mes hommes pour ne pas en subir les conséquences et tu vas m'y aider."

J'avais enfin pu parler au boss, il partageait le même sentiment que moi après la disparition de tous les miens je retrouvai enfin un tempérament familier. Il ne manquait plus qu'à me rendre là-bas. Mais comment ? Le boss m'expliqua qu'il n'avait plus personne dans la région puisque c'était mon groupe qui tenait les environs et il n'avait plus personne de libre aux alentours. Je décidais de m'y rendre par moi-même, j'étais prêt à tout pour gagner sa confiance pour qu'il m'aide à les venger tous et il fallait donc que je prouve ma détermination. Je raccrochais sûr de moi, je n'avais plus besoin que d'une voiture pour m'y rendre. J'aurais pu prendre le train mais tout mon argent était resté dans ma veste dans l'entrepôt et je n'étais pas certain qu'ils avaient laissé la moindre trace de présence humaine. Pour n'avoir aucun doute, je décidais de pousser la porte du hangar. Mes yeux balayaient la grande pièce rapidement dans l'espoir d'un infime signe de vie mais rien. Je retournais dans une pièce où j'avais laissé ma veste après avoir ouvert toutes les portes du lieu. Comme je l'attendais, elle n'y était plus, ça m'aurait rendu les choses plus simple mais ce n'était pas vraiment un obstacle, avec le casier judiciaire que je devais avoir c'était pas un vol de plus qui allait m'arrêter, surtout pour la bonne cause. Je regardais le téléphone que j'avais récupéré, je tapais le mot de passe donné par le boss, pour fouiller un peu. J'étais curieux de la vie que menait le bras droit du chef suprême mais rien sur le téléphone ne satisfaisait mon imagination, seulement des messages échangés avec des gens que je ne connaissais pas se donnant des rendez-vous tous déjà dépassés. Quelques photos de lieux inconnus et aucunes notes. Rien d'intéressant.

Le temps passait vite alors que je tentais de trouver une voiture à voler. Un modèle ancien dont je pourrais crocheter la serrure, mais comment la faire démarrer ? Il était déjà 4h du matin sans que je le remarque et je commençais à m'impatienter de ne pas pouvoir prendre de voiture quand je reçus un signe du destin ; un viel homme sortait de sa maison et se dirigeait vers sa voiture de l'autre côté de la rue, il triturait quelque chose dans son coffre et le ferma. Je sautais sur l'occasion, je courrais vers lui et le frappais assez fort pour qu'il retourne dans les bras de Morphée. Je cachais son cours évanoui, enfin je n'avais pas pris le temps de prendre son pou, derrière un buisson à côté de son jardin de sorte à ce que personne ne le voit sans devoir le chercher avant, je pris ses clés et partis aussi vite que possible dans sa voiture sûrement aussi vielle que lui. J'avais déjà perdu assez de temps, je ne devais plus m'éterniser ici. Je rejoignais l'autoroute à toute vitesse à travers les rues vides à une ou deux voitures près. Seulement éclairé par mes phares et réveillant tous les oiseaux sur mon passage, je n'étais concentré plus que sur la route et comment me rendre à Bordeaux. Le temps que je rejoigne l'autoroute en partant de l'autre bout de la ville, il s'était bien sûr déjà écoulé une bonne heure et elle se remplissait déjà de monde qui se rendait je ne sais où aussi tôt. Dans le calme des rues, mes pensées se multipliaient avec mon impatience d'arriver à Bordeaux. Bientôt une autre heure passait, puis encore une autre, il était déjà 8h passé, je roulais toujours sur la voie de gauche au maximum de ma vitesse tandis que l'autoroute se remplissait de monde qui parfois me ralentissait, mais cette foule n'aurait pas été si problématique s'il n'y avait pas eu avec ça un grand accident impliquant des camions plus loin devant comme l'expliquait la femme à la radio. Énervé, je prenais la première sortie pour passer par les petites routes je pris le gps du téléphone pour m'indiquer le chemin à travers les villes puis je continuais mon chemin cette fois ci, je ne pouvais plus aller aussi vite que sur l'autoroute et le temps indiqué sur le portable finissait de m'agacer, au bout d'une bonne heure et demi d'attente en poursuivant les mêmes routes, en voyant les mêmes arbres et en entendant les mêmes oiseaux, mon ventre et ma tête me faisait affreusement mal, en effet, cela faisait un jour et une nuit entière que je n'avais ni bu ni mangé et mon corps me le faisait comprendre avec des douleurs aiguës. Ne pouvant plus attendre, je m'arrêtais dans un village, à côté d'une maison devant laquelle il n'y avait ni voitures ni lumières. Je passais au dessus de la barrière qui protégeait le jardin et dans un grand silence je m'approchais de la porte arrière. Je crochetais plutôt aisément la serrure et entrais pour prendre de quoi tenir durant le trajet. Comme je savais le faire depuis toujours, je prenais soin de ne pas laisser d'empreintes, avec mon tee-shirt j'ouvrais la porte puis je pris un mouchoir dans la maison. Toujours sans un bruit, j'ouvrais les placards et trouvais une bouteille d'alcool ouverte dans le frigo, je ne me fis pas prier et la sortie pour en boire. Je m'étais rendu compte qu'il n'y avait vraiment pas un bruit dans la maison et sûrement aucune présence alors je prenais mes aises. Je ne voulais pas laisser de traces de ma salive non plus alors je voulais sortir un verre car il se nettoyerait plus facilement que la bouteille. Je le sorti du placard et le posais sur le plan de travail. Mais en voulant servir, la bouteille m'échappa des mains et éclata en mille morceaux sur les plaques de gazon juste à côté et un feu se lança d'un coup, m'expulsant en arrière. La chaleur de la maison devint vite étouffante sans que je puisse faire quoi que ce soit. Je restais là, paralysé par la puissante flamme dont je ne pouvais détourner le regard malgré ma peur ggrandissante.je reprenais enfin mes esprits mais le feu était déjà trop grand pour tenter de l'étouffer avec un torchon. Je ne voulais pas m'approcher et risquer ma vie pour une maison vide et pas à moi alors je prenais rapidement quelques vivres et repartis aussitôt par là d'où je venais. Je remontais dans la voiture et démarrais le plus vite possible, tournant le dos aux ravages que causait une fois encore le feu.







~~~~~~~Fin du chapitre 79~~~~~~~

L'énigmatique Voyage [ Mha X reader ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant