78-Preuves

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-"Ça ne dit toujours pas que c'est pas toi qui a balancé notre position aux flics et qui a trafiqué notre bateau."

-"Laisse moi tranquille, je sais pas ce que tu cherches en faisant ça mais va chercher des suspects ailleurs. On était 12 à faire ce voyage, ça va t'occuper."

-"Alors comment le câble du bateau s'est décroché ?"

-"Et toi, on a vu le nain évanoui au port, tu lui as fait quoi ?"

-"Tu étais toute la journée à côté de la radio et tu t'y connais en câblage."

Le ton montait entre nos accusations.

-"Et tu es resté plusieurs minutes en dernier sur le bateau tu as fait quoi dessus ?"

-"J'ai pas de compte à te rendre."

-"Ha... maintenant c'est toi qui fais le muet." Je riais amèrement. Il agissait de la même manière que moi alors qu'il n'aimait pas quand je le faisait.

-"Bon j'ai plus rien à te dire." Il commençait à partir, cet acte me fît péter un câble.

-"C'EST MOI QUI DÉCIDE QUAND C'EST TERMINÉ ! DEPUIS QUE JE SUIS ARRIVÉ ICI TU ME CHERCHES ET JE DEVRAIS ME LAISSER FAIRE !? TOUT LE MONDE S'EST RENDU COMPTE D'À QUEL POINT TU VOULAIS M'ACCUSER MAIS PERSONNE N'OSE TE SUSPECTER EN RETOUR ALORS MOI JE VAIS LE FAIRE !" Rouge de colère, je partis en direction de la porte et la fît claquer derrière moi. Je comptais me rendre au bateau pour chercher des preuves de ses actes durant ces quelques minutes. La police n'était pas au courant de notre présence alors j'avais l'avantage de savoir ce que je devais chercher.

Je pris ma voiture et fonçais sans les rues vides et sombres jusqu'à la plage. Je me garais et sortais de ma voiture rapidement. Arrivé au bateau je vis les bandeaux de la police pour interdire d'entrer mais au lieu d'être rappelé à l'ordre par ces derniers, je fus accueilli par deux corps allongés au sol, inertes. Ce n'était pas la première fois que j'en voyais et pourtant mon corps ne pouvait s'empêcher de se pétrifier à cette vue. Je les évitais et entrais dans le bateau, je me dirigeais vers la salle des commandes pour chercher une preuve de ses actes. Je fouillais sous la radio, mon bras allait aussi loin que possible entre les câbles pour finalement toucher un petit objet que je reconnu aussitôt ; c'était l'attache qui tenait le câble de la radio. Ce n'était qu'un accident. Tout ça juste à cause d'un accident. Je me doutais que si c'était intentionnel il n'aurait jamais laissé aucune trace mais j'étais venu avec un faible espoir et aussi comme excuse pour ne plus le voir pendant quelque temps. Je comprenais donc très vite que c'était purement un accident. Je continuais tout de même de fouiller le reste du bateau à la recherche d'une œuvre qui aurait été oubliée par la police ou cachée, je voulais aussi retracer ce qui s'était passé sur le bateau pendant mon absence mais des tas de policiers étaient déjà montés avant moi et donc impossible de savoir ce qui était à sa place ou non et je n'avais pas de quoi étudier des empreintes. Je tentais d'imaginer ce qu'il avait pu se passer, pourquoi le nain s'était retrouvé évanoui, mais rien, pas une trace d'usure ou meuble abîmé prouvant qu'une bagarre avait eu lieu. C'était un peu bredouille et frustré de ma trouvaille que je repartais dans ma voiture 1h plus tard pour retrouver tout le groupe et leur annoncer l'accident. Une trentaine de minutes, dans le noir silencieux des rues, plus tard j'arrivais devant l'entrepôt étonnement éteint, je m'attendais à ce qu'on entende les voix portantes du groupe mais non. Ils préparaient quelque chose en cachette ? Je me penchais discrètement à une fenêtre, mon instinct imposait le silence dans ma voix, un souffle sourd et des pas légers quand j'approchais cette dernière. Avant d'habituer mes yeux à la noirceur de la pièce un son survint. Un bruit fort qui me fît rater un battement. Un écho qui vibrait dans tout mon être et me glaçait le sang. Il recommença, encore et encore une fois. Tremblant, je me forçais à regarder ce qui se passait pour m'assurer que c'était bien réel. Un groupe d'hommes se penchait sur les corps inanimés de mes potes. La scène était macabre, tous étaient là, d'aussi loin que je pouvais voir. Je vis l'autre Duke se faire descendre comme tous les autres, celui dont j'avais souhaité la mort tant de fois avait fini par exaucer mon vœu. Le groupe les déplaçait dans des camionnettes sûrement pour les emmener dans un lieu où on ne les trouverait plus jamais. Je brûlais de rage, mes jambes tremblaient mais cette fois par colère, par fureur, je voulais leur sauter dessus pour les arrêter, je voulais leur hurler de partir mais je savais très bien que je ne pouvais rien faire seul. Toujours caché, je retenais le plus d'informations sur eux même si leurs tenues noires et identiques les rendaient inidentifiables. Peut-être que quand je les croiserais plus tard mon instinct se souviendrait de leurs têtes. Je me demandais comment et pourquoi un groupe ennemi voulait notre mort mais ces questions restèrent sans réponse quand l'un d'eux remarqua ma présence. Ma colère se transforma en force pour m'enfuir au plus profond de la forêt suivis par un certain nombre d'entre eux, ma respiration devint vite forte malgré une bonne condition physique, mes émotions ne m'avaient pas facilité la tâche. J'étouffais, je devais rester conscient et en vie pour les venger mais malgré ces promesses ma colère ne me lâchait pas et je me perdais encore dans les bois. Petit à petit, j'entendais moins les bruits de pas des mecs du clan et je pu me cacher en haut d'un arbre avec les forces qui me restaient. Sans difficultés après toutes ces agitations je m'endormis en promettant de trouver le boss dont Chris parlait. Il ne se laisserait pas insulter par ces ordures.

Le soleil frappait mon visage avec force. Je pris un moment pour comprendre pourquoi j'étais en haut d'un arbre puis une fois que mes yeux s'étaient habitués à la lumière aveuglante, je me posais de nouveau pleins de questions en sachant à l'avance que je n'aurais pas les réponses. Je ne savais pas si je pouvais descendre de l'arbre, retourner à l'entrepôt, prendre ma voiture. Je ne trouvais pas mon téléphone, j'avais sûrement dû le faire tomber dans la course poursuite. Peut-être qu'ils étaient là a quelques mètres attendant de me faire disparaître pour qu'il n'y ait plus aucune preuve, plus aucun témoin. Je n'entendais que le bruit des feuilles dans le mistral et le bruit incessant des oiseaux autour de moi. Ce calme écrasait mes oreilles et me forçait à entendre toutes mes pensées les plus infimes, tous les doutes, toutes les incertitudes et repassait en boucle les images de la veille pour me rendre fou. Le temps passait, je m'en rendait compte grâce au soleil parfois caché par les nuages qui passait à une vitesse folle dans le ciel, j'espérais pouvoir en être un à ce moment là et partir retrouver au plus vite le boss de Chris. Le temps passait lentement, je comptais les oiseaux qui passaient en restant à l'écoute du moindre bruit de pas. J'avais soif, puis faim mais je ne voulais pas descendre. Ils n'allaient pas laisser s'enfuir un témoin. Alors j'attendais encore et encore. Puis, quand la couleur du ciel laissait paraître les lueurs du soir, peut-être par folie, je décidais de descendre. Je prenais la confiance puisqu'ils n'avaient pas montré signe de vie depuis 24h et je ne voulais pas m'éterniser ici quand je savais ce qui se passait. Si je devais être tué je le serais alors autant essayer tant que je respirais encore, c'était une sorte de signe qui me disait qu'il fallait que j'y aille et je ne pouvais de toute façon pas rester ici ou je mourrais de soif. Alors je descendais en silence dans le calme de la forêt et je me mis à courir, je tentais de retrouver mon chemin avant le noir complet. Au bout de plusieurs longues minutes j'aperçus enfin un fine lumière, celle d'un lampadaire. Je retrouvai enfin la ville et l'usine. Les camionnettes n'étaient plus devant la porte et seul un vide encombrait   la pièce si vivante il y avait seulement un jour. Ils m'avaient visiblement oublié ou plutôt ignoré s'ils étaient seulement motivés par l'émotion ils n'en n'auraient alors rien à faire que des gens soient au courant, au contraire. J'étais devenu le messager de leur avertissement. Puis une chose attira mon attention dans le coin de ma vision.






~~~~~~~Fin du chapitre 78~~~~~~~

L'énigmatique Voyage [ Mha X reader ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant