73-Lundi à nouveau

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Lundi, 5 jours plus tôt, alors que Katsuki et Eijiro sont dans le monde sans alter depuis une semaine. D'autres avaient aussi déjà des plans prévus pour la semaine. Plans qui se retrouveraient confrontés aux deux héros bien malgré eux.

Ça se passe toujours de la même manière ici ; on connait quelqu'un qui connait quelqu'un et c'est comme ça qu'on se retrouve sur un bateau aussi grand que les maisons au bord de mer qu'on pourrait même pas rêver. Soulevant des putain de cartons lourds d'objets, de trucs qui coûtent un an de salaire ou encore de papiers sur lesquels un type a balancé de la peinture dans tous les sens et qui le revend au prix d'une formule 1. Honnêtement, je m'en fichais de tout ces trésors, je ne savais même pas pourquoi on devait faire ça, mais je retenais simplement que ça pouvait m'offrir un avenir - ou au moins un présent - plus glorieux que ce qu'on m'avait offert avant. Alors je portais, je déplaçais, et déposais ces choses où on me disait de les mettre.

-"Hé l'aveugle ! J't'ai ramené ta bouteille préférée !"

-"Génial mec !"

Mon surnom, c'était la faute à cette cicatrice à mon œil gauche. J'avais fait y a longtemps une bagarre avec un type pour des raisons débiles et voilà ce que ça m'avait coûté : un œil. Mais je réussissais à m'en sortir très bien avec un seul. C'était d'ailleurs cette bagarre qui m'avait fait découvrir la garde à vue, j'avais 16 ans, j'avais des potes qui acceptaient mes coups de colère et mes excès de violence, ils m'encourageaient même à faire encore pire chaque jour. Cette soirée pleine en cris et coups de poings était la dernière que j'avais partagé avec eux.

-"Hé ! T'es mort ?" Le nain me ramenait à moi.

-"Nan, merci en tout cas ça fait des lustres que j'avais pas sentie son odeur trop addictive !"

-"Pourquoi vous vous reposez ?! J'ai jamais dit qu'on en avait terminé !"

On se faisait reprendre par le patron Chris. Je savais pas vraiment si c'était son vrai nom mais je m'en fichais. On devait mettre certaines de ces choses dans une pièce spéciale qui allait être ouverte une fois au point de rendez-vous pour des acheteurs, éloigné de toute police et mauvais regards. Le reste on le triait et rangeait pour préparer l'arrivée d'un gros pactole mercredi, dans deux jours. Je savais pas qui étaient les acheteurs mais c'étaient des malades, pratiquement tout ce qu'il y avait dans les cales des bateaux pour la livraison était déjà vendu à des gens, ils avaient payé avant même d'avoir leur bijoux, statue ou peinture. J'avais hâte de cette livraison mercredi pour nous remplir les poches, je pensais déjà à tout ce que je pourrais faire avec la thune qu'on allait amasser.

-"Haha ça c'est pour toi !" Le nain me montrait un tableau en bas duquel il y avait un truc écrit en italien.

-"T'es con je sais pas lire ça !"

C'était toujours la même blague qui résonnait dans le lieu avec les autres aussi mais ça me gênait pas, c'était pas méchant. Ils savaient tous que je venais d'Italie, j'étais comme un gosse de rue, la classique, mes parents et ma sœur morts dans un incendie quand j'étais tout petit et moi, un gosse au milieu de tout ça, j'avais été jeté dans un orphelinat miteux aux reflets de films d'horreur. À présent, j'étais avec des gens qui avaient la même chose que moi, un passé de merde. Je me rendais compte à quel point c'était banal ce que je vivais en rencontrant tous ces gars avec les mêmes problèmes d'addiction, de blagues sales qui nous empêchaient d'avoir du succès avec les filles et nos intérêts pour chercher les problèmes et surtout le blé. On s'était enfin retrouvé, loin des grandes gueules qui promettent toujours des jolies choses pour au final ne rien faire, loin du regard de pitié des minettes qui en sont déjà à leur 3e portable cette semaine. Tout ça me donnait envie de vomir, leurs faux regards, leurs paroles en l'air, leurs vêtements dégueulasses si bien soignés. Je ne me sentais et m'étais jamais senti à ma place, mais je m'était rendu compte très tard que le problème venait pas de moi ; les autres, la société, tous ces types détestables qui dévisageaient et critiquaient en se croyant supérieur, c'était eux qui me rejetaient. Comme le gars qui s'occupait de notre orphelinat, un pourri comme les autres qui n'hésitait pas à nous frapper quand il le voulait. Voilà où ce foutu parcours m'avait mené. J'avais finalement rencontré des gens qui me comprenaient, qui avait vécus les mêmes choses. J'étais un petit jeune dans le groupe, j'étais là depuis 2 ans et l'affaire marchait bien mais c'était pas le plus important parce que la livraison par bateau de mercredi allait asseoir encore plus notre position. La porte de la cale du bateau s'ouvrit dans un grand bruit.

-"T'es en retard t'étais où ?"

-"Pas tes oignons..."

Je détournais la tête à la vue du mec qui était entré ; on l'appelait Duke mais je préférais l'appeler Dick. C'était le seul que je pouvais pas supporter dans tout le groupe. Il me cherchait toujours des noises quitte à fouiller dans mon passé et j'appréciais pas vraiment ça. Le nain qui me connaissait bien depuis 2 ans tenta de passer son bras autour de mon cou comme pour m'éviter de croiser le regard de l'autre. Il était là quand notre grosse engueulade a éclaté. Duke ne m'aimait pas depuis le début et me l'avait bien montré ce soir là quand il m'a rappelé l'accident de mes anciens et seuls amis, ceux avec qui j'avais partagé la dernière bagarre qui m'avait fait cette cicatrice, étaient morts quelques jours plus tard dans une voiture volée qui avait explosé. On ne savait toujours pas ce qui avait causé l'explosion et cette enflure avait osé dire que je les avais laissés tomber délibérément et les avais abandonnés à leur sort. Un sale type lui aussi qui me faisait remonter des putains de sentiments que je ne voulais pas revivre, j'étais pas comme ces bourgeois fragiles ! À force de me chercher il m'avait finalement trouvé ce soir là, moi et mes poings. J'étais pas du genre à me coucher devant quelqu'un qui se foutait de moi. Mais ma bonne humeur, grâce à la livraison mercredi, devait rester intact pour que tout se passe bien alors je décidais de l'ignorer pour ce soir. On était pour beaucoup seulement de la main-d'oeuvre, les plans pour échapper aux contrôles et tout le reste était réservés à Chris et 3 autres gars parmi lesquels y avait l'autre idiot. Le nain avait 5 ans de plus que moi et il était dans ce réseau depuis 3 ans de plus que moi, en gros il est entré dedans au même âge que moi. C'est pour ça qu'on s'entendait bien, il avait pas vécu les mêmes choses mais il me comprenait.
Le nain s'était quand même trouvé une femme ce traître ! Et c'était avec ces deux répugnants que je devais faire le voyage jusqu'en france. Enfin, eux et aussi Dick. On avait quitté par plusieurs bateaux les rives du Brésil après avoir volé plusieurs œuvres d'arts il y a quelques jours. Plus que deux et on arrivait en France pour rencontrer les tous acheteurs. C'était ma première grosse livraison, je retrouvais l'excitation de quand je volais dans des maisons de vieux. Heureusement, le nain savait piloter ce genre d'engins, lui et sa femme étaient presque des riches. Grâce aux prêts du réseau, ils avaient créé une société de construction de voitures pour avoir plein d'entrepôts à portée de main pour cacher la marchandise.
Bref, la journée passa sans vrais problèmes et, bien que les couchettes étaient pas du tout comfortables et ajoutées aux mouvements du bateau qui me donnaient envie de vomir, je réussi à m'endormir dans la hâte de recevoir le pactole.







~~~~~~~Fin du chapitre 73~~~~~~~

L'énigmatique Voyage [ Mha X reader ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant