40-Une glace au goût amer

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BIIIIP BIIIIP

La sonnerie de mon téléphone me fît sursauter, je décroche.

-"Allô ? Aaaaah pas si vite !"

C'était ma meilleure amie qui venait de voir les infos. Je lui racontais tout en détail.

-"Pourquoi il se passe toujours pleins de choses quand je ne suis pas là !!!" Se plaignait-elle.

-"Je te signale qu'on s'est mit en danger !" Riais-je, elle avait visiblement omis ce détail...

Au même moment, le vieil homme à qui nous avions emprunté le bateau apparu à l'écran.

-"Ils se sont même excusés ! Ces jeunes gens n'ont pas abîmé mon bateau et ont en plus sauvé des vies ! Quelle belle jeunesse !" Disait-il tout content.

-"Et s'ils vous regardaient, quels mots voudriez vous leurs adresser ?" Demanda le journaliste.

-"Merci beaucoup ! Vous êtes de vrais héros et vous rendez fière la France !"

Ce vieil homme ne savait même pas le poids de ses mots.
Eijiro avait presque les larmes aux yeux, content d'avoir pu accomplir une bonne action tandis que Katsuki se contentait d'écouter, il ne laissait rien transparaître et ses lunettes de soleil n'arrangeaient rien ! Malheureusement, les personnes dans la brasserie avaient aussi regardé les infos et de plus en plus de monde nous fixait dans la salle, nous fûmes bien obligés de partir après avoir mangé une glace offerte par la maison, même le patron de la brasserie nous avait reconnu mais qui dirait non à une glace gratuite ?
Dans la rue, les regards nous suivaient toujours, certains étaient simplement curieux ou contents de voir des mini justiciers et d'autres pensaient à une imposture, peu importe les raisons, les regards appuyés sur nous quand on essaye d'être discret étaient plutôt dérangeants. Nous décidions donc de rentrer à l'appartement pour nous remettre à l'énigme. 30 minutes plus tard, mon amie nous rejoignit pour nous aider.

-"En tout cas, on va beaucoup parler de toi à la rentrée !" Rigolait mon amie.

-"Tout ce qui me rassure c'est que le groupe d'idiots de samedi n'a pas parlé d'Eijiro et Katsuki !"

-"De toute façon ils ne pourraient rien faire de cette information, personne ne les croiraient !"

-"Sauf s'ils cherchent un moyen d'obtenir des preuves..." suspicieuses, nous regardions alors les immeubles par la fenêtre.

-"Faudrait quand même un sacré coup de chance !" Remarquait-elle.

-"Maiiiis... j'ai pas envie de prendre trop de risques... " Dis-je en tirant les rideaux. "Avec tous les problèmes qu'on a faillit avoir depuis deux semaines, je n'ais pas envie qu'on en subisse encore."

-"Arrêtez avec votre psychose ! On n'y voit plus rien !" Se plaignait Katsuki.

-"Oui t'inquiète j'allume la lumière..."

Je retournais à ma place toujours déprimée de ne rien comprendre à l'énigme. Je commençais à m'en vouloir, peut-être qu'on n'avait pas pu y passer assez de temps à cause des activités que j'avais proposé... perdue dans mes idées noires, je posais ma tête sur mes bras croisés et regardais les trois personnes que j'aimais le plus au monde se concentrer sur leurs feuilles. Peut-être qu'à ce moment précis, Eijiro et Katsuki s'inquiétaient de ne pas revoir leurs famille, ça faisait presque 2 semaines qu'ils étaient partis, comment les autres élèves de la classe avaient réagi... et leurs parents... Peut-être qu'à ce moment précis, pleins de héros pro étaient en train de sillonner le pays à la recherche de l'indice le plus infime pour les retrouver. Je voulais savoir comment fonctionnait leur monde dans les moindres détails, est-ce que leur Japon était si différent du nôtre ?
Je tournais ma tête vers les deux intéressés, j'étais tellement contente de pouvoir voir leurs visages de si près que je pensais encore il y a peu à un mirage, mais il n'en était rien. Un grand sourire se dessina sur mon visage les observant méticuleusement.

-"À cause du masque, je ne pouvais pas voir ton sourire et ça m'a bien manqué !" Dis-je à Eijiro.

Surpris, il fit des yeux ronds à ma remarque et détourna les yeux avec un sourire gêné.

-"M-merci..."

-"Ton sourire encourageant et ton regard chaleureux sont une véritable source d'énergie pour beaucoup de gens dans ce monde et je suis sûre que le Japon de votre monde partagera bientôt mon avis !"

Encore plus gêné, il cacha son visage dans ses mains, on voyait ses oreilles aussi rouges que ses cheveux dépasser.

-"C'est quoi ces remarques niaises !" S'offusquait Katsuki.

-"T'es jaloux ?" Riais-je.

-"Pfff tu peux te garder tes remarques je m'en fiche !"

-"Alors je vais te le dire à toi aussi !"

-"JE T'AIS DIT QUE JE M'EN FICHAIS !"

-"Et moi je m'en fiche que tu t'en fiches, donc... toi aussi tu es incroyable !

-"Tais-toi !"

Pour moi, ses remarques étaient plutôt entendues comme des 'Je suis gêné' ce qui me faisait comprendre que mon but était atteint. Je ne faisais que commencer et je voulais vraiment lui dire tout ce que je pensais avant qu'il ne soit trop tard.

-"Tu es super fort et même si tu fais sans cesse la tête comme maintenant tu restes super attachant parce qu'on voit la manière dont tu traites les gens que tu juges égaux à toi, tu es incroyablement courageux et tu fais toujours des efforts pour tes objec-"

-"JE T'AIS DIT DE LA FERMER !" Il tapa le poing sur la table en me regardant d'un air d'un noir effrayant et partit s'enfermer dans leur chambre.

Sa voix avait été sanglante, je restais pétrifiée. Moi qui pensais lui faire plaisir en lui disant ça, je n'avais fait que le mettre dans une colère que je n'avais encore jamais vu. Mes larmes montaient... il doutait de ma sincérité ? J'avais dit quelque chose de mal ? Je m'étais trompé dans mes paroles ?
Mon visage était livide, sa colère habituelle ne me gênait plus, mais celle là... j'avais au fond senti mon cœur éclater. Il m'avait dévisagé d'un regard rare, mais ce n'était pas celui qu'on espérerait. Une personne que j'aimais plus que tout m'avait crié dessus parce que j'avais partagé mes sentiments les plus profonds.
Eijiro et mon amie qui avaient observé la scène restaient bouchées bée. Ils étaient silencieux pour la première fois tandis que je fondais en larmes sur la table.
La soirée était un franc succès.

Puis le moment de manger arriva, ma meilleure amie avait du rentrer chez elle pour diner avec sa famille. Eijiro et moi nous installions à table après avoir préparé le repas.

-"Il ne veut pas venir ?"

-"Non... il dort..."

Nous mangions dans un grand silence suite à la scène qui s'était déroulé il y a trois-quarts d'heure.

-"Je suis désolé je ne sais pas ce qui lui a prit..."

-"Ne t'excuse pas... j'ai dépassé les bornes et pourtant je savais qu'il était comme ça..."

Toujours dans un calme accablant, Eijiro partit prendre sa douche et moi je partais me coucher. Dans le lit, les sanglots reprenaient. J'avais gâché le peu de temps qu'il nous restait ensemble... ma plus grande angoisse était qu'il ne prenne pas au sérieux ce que j'avais dit. Je n'avais aucun moyen de savoir ce qu'il pensait... c'était le seul pouvoir que je voulais avoir à ce moment.
Après deux longues heures sans trouver le sommeil, vers minuit, je finissais enfin par tomber dans les bras de Morphée.

Mais ma nuit n'allait pas être de tout repos...










~~~~~~~Fin du chapitre 40~~~~~~~

L'énigmatique Voyage [ Mha X reader ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant