36-Plus que 2 jours

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Le soleil illuminait lentement la pièce au travers de mes volets et me réveilla doucement. Nous étions mercredi, deux jours avant le procès. Je me levais avec une certaine crainte et un stress grandissant, nous n'avions toujours aucune piste et j'avais peur d'être de nouveau rejetée par le vilain au poste. Il était 9h quand je me dirigeais dans la cuisine pour prendre le petit-déjeuner, les garçons aussi, c'était la première fois qu'ils se réveillaient si tard mais la veille avait été épuisante... juste avant de nous installer, Katsuki se mit aussitôt à cuisiner un plat avec de la viande. C'était sa façon à lui de se faire pardonner, il avait très bien remarqué les efforts d'Eijiro pour nous rassurer et voulait le remercier. Moi qui mangeais d'habitude sucré, je me retrouvais dans l'obligation de changer mes habitudes alimentaires car Katsuki m'avait aussi préparé un plat, c'était, j'imagine, une façon de s'excuser par rapport aux propos qu'il avait tenu la veille, j'eus un grand sourire devant cette attention et le remerciais. Puis je me préparais et mis mes chaussures la boule au ventre pour aller voir le vilain.
Je me demandais sur la route s'il accepterait de me voir, je repensais à toutes nos conversations jusqu'à lors sans trouver la moindre raison à son comportement la veille. Je repensais à son alter, à ses propos, il avait forcément donné des infos... mais rien ne me venait à l'esprit pour déjouer l'énigme... puis me revînt en tête l'histoire du créateur de My Hero Academia, mon amie m'avait dit qu'il avait disparu il y a de cela deux semaines... je décidais d'aller alors sur internet et chercher plus d'informations.

-"Alors... Horikoshi.... disparu... pourquoi il n'y a rien ?"

Perplexe de ces résultats je décidais de changer le moteur de recherche mais toujours rien... quelqu'un avait peut-être fait taire la nouvelle... ou mon amie s'était trompée de personne tout simplement. Pour en avoir le cœur nette, je tapais 'disparition' mais aucun journal ne parlait de disparition de cette date à propos de qui que ce soit.

-"C'est pas grave je lui demanderai quand on se verra."

Entre-temps, j'arrivais devant le comissariat, je poussais un grand soupir puis entrais.

-"Bonjour c'est pour voir le... en fait je ne connais même pas son nom..."

Un autre policier que la veille m'accueillit.

-"Ah j'ai bien cru que vous ne viendriez plus ! Il ne nous parle toujours pas mais je suis sûr qu'il ne vous rejettera pas cette fois vu que vous êtes sa seule amie." Me répondit le policier.

-"Je ne suis pas son amie ! Je ne le connais pas !"

-"Bien sûr, bien sûr, bon je vais lui demander s'il accepte de vous parler."

Le policier revînt quelques minutes après me faisant un signe 'oui' de la tête. Tout mon stress s'estompa à vitesse grand v à cette réponse. Je me rendis donc dans la salle habituelle bien déterminée à lui tirer les vers du nez.

-"Bonjour mademoiselle ! Tu n'as pas amené de croissants ? C'est bien dommage... la nourriture qu'ils donnent ici est infecte !"

-"Bonjour Monsieur. J'en prendrais la prochaine fois."

Je me disais que s'il avait refusé de me voir la dernière fois c'était peut-être dû à mon manque de familiarité qu'il réclamait depuis le début donc j'essayais d'être plus réceptive.

-"Je devine que vous n'avez toujours rien... bon je ne peux pas être étonné il m'a fallu moi aussi du temps."

-"Au fait, pourquoi vous avez refusé de me voir hier ?"

-"Moi ? Mais je n'aurais jamais refusé ta présence voyons ! Au contraire on m'a dit que c'était toi qui n'était pas venue !"

-"Quoi ?! Mais pourtant je suis venue vers 8h et le policier m'a dit que vous ne vouliez pas me voir !"

-"À 8h ? Tu es bien matinale, mais je dormais à ce moment là. Il semblerait que ce policier ne te fasses pas confiance."

-"Je vois ça en effet mais tu ne simplifie pas la tâche ! Pourquoi vou... tu ne veux pas parler aux professionnels ?"

-"Parce que ça ne sert à rien que je leur parle, je n'ai rien a leur dire. Et toi aussi tu ne veux pas que l'existence des alters s'ébruite je me trompe ? En revanche toi tu as besoin de mon aide !"

-"Mais tu peux au moins blablater, dites votre plat préféré votre passion pour la peinture. Car en ne parlant qu'à moi, ils croient que je suis de votre... hum ton côté..."

-"Mais ne sommes nous pas du même côté ? Après tout nous sommes dans le même bateau et nos destins semblent donc liés..."

-"... Je ne crois pas non, mais je me demande ce qui v... te fais dire que nous sommes liés..."

-"Ça ne te saute pas aux yeux ? Deux peintres attirés par un monde auquel ils n'appartiennent pas, deux enfants uniques qui se démènent pour vivre dans une réalité ennuyeuse sans jamais pouvoir toucher du bout du doigt leur rêve. Quand je t'ai vu, j'ai tout de suite pensé à moi à ton âge et c'est pour ça que je t'ai offert ce dont tu rêvais tant, car moi je n'avais pas eu cette chance..."

-"Pourquoi vous...tu as des idées si sombres ? Et ma vie n'est pas si triste que ça ! En plus vous vivez justement dans le monde qui me fait rêver !"

-"Ce monde n'est pas tout rose tu sais, quand j'étais petit, les moqueries autour des alters étaient monnaie courante, même si je pense que ça l'est toujours aujourd'hui. Alors imagine un gamin qui ne peut que faire disparaître des trousses vides, des crayons, dès qu'un enfant perdait quelque chose j'étais le premier accusé, nombre de fois je me suis retrouvée chez le directeur pour des injustices sous les rires de mes camarades. Pourtant, comme eux, j'aimais sortir, j'aimais les glaces aux chocolat, faire du foot, faire du vélo mais chaque activité engendrait encore plus d'insultes et de critiques sur mon alter. Tous les soirs j'en voulais à mes parents pour cet alter que je haïssais mais eux ne trouvaient qu'à répéter cette fichue énigme, ils me disaient que la résoudre réglerait tout mais personne dans ma famille n'avait su la déjouer hormis le créateur de l'énigme lui-même. J'ai grandis avec cette seule idée et je m'acharnais sans relâche sur cette dernière en vain. Arrivé dans la trentaine, je n'étais plus qu'une coquille vide, je voyais mon seul espoir m'échapper sans que je ne puisse rien y faire. Je n'étais plus qu'un informaticien raté qui n'avait plus l'envie de rien. Je perdis aussi vite mon appartement tandis que ma famille me tournait le dos car je n'avait pas repris l'affaire familiale. Ne devient pas comme ça je t'assure qu'on ne voudrait pas mener cette vie. Personne."

-"... Vous êtes sûr que votre famille ne voudrait pas vous accueillir ?"

-"C'était une affaire familiale de plus de 5 générations et j'étais leur seul enfant. Je pense qu'ils m'en veulent énormément."

Je ne savais pas quoi répondre. J'avais réussis à le faire parler mais est-ce que cela serait si utile que je raconte tout ça à Eijiro et Katsuki ? Je me sentais mal pour lui.

-"En tout cas... merci d'avoir fait que ce ne soit pas mon cas en les amenant à moi."











~~~~~~~Fin du chapitre 36~~~~~~~

-"POURQUOI IL SE PLAINT LE MOULIN À PAROLE ?!"

-"Calme toi Bakugo, on nous verra dans le prochain chapitre..."

L'énigmatique Voyage [ Mha X reader ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant