62-Guet apens

10 1 0
                                    

Dans la maison vide, ils nous attachèrent les mains dans le dos avec des cordes. Agenouillés face à quatre hommes armés et dos à un mur. Katsuki gardait de moins en moins son calme mais ne faisait rien, s'il décidait de foncer dans le tas, vu leur nombre, une balle perdue pourrait atteindre Fred ou moi et être fatale. Eijiro, lui, pourrait se défendre mais, sans savoir d'où viendrait le danger, impossible de tous nous protéger. Puis on entendit des cris de douleur dans la pièce à côté.

-"DIS NOUS OÙ EST LA CLÉ !"

-"*tousse* Mais... je sais pas... je l'ai pas."

Nos têtes tournées vers l'origine du bruit, on ne pouvait qu'écouter ce qui allait probablement nous arriver juste après. Trois autres personnes arrivèrent du bois.

-"Leur caisse est vide ! Y a juste des sacs de tente et de bouffe."

Au moins ils n'avaient pas trouvé mon porte-monnaie que j'avais pris soin de bien cacher car c'était le seul argent que nous avions.

-"Pff y a juste un peu de thunes." Dit-il en tendant à quelqu'un mon porte-monnaie. Et merde.

-"Toute façon y a une fille et les trois gars on pourrait soit appeler le monstre soit les laisser aux chiens."

Je restais figée face à ce qu'ils disaient avec autant de calme et de mépris dans leur regards. On entendait des chiens aboyer non loin. Heureusement que Katsuki ne parlait pas français, soupirais-je intérieurement, il n'aurait pas tenu 10 secondes de plus. Un gars armé s'approcha de Katsuki et Eijiro.

-"C'est quoi ces dégaines ! Vous vous êtes pris pour des agents secrets !" Riat-il. "On va vous débarrasser !"

Alors que sa main droite tenait fermement son arme tournée vers le torse de Katsuki, il enleva de sa main gauche la casquette et ses lunettes. Le garçon d'abord fier, fronça les sourcils quand son regard croisa celui de Katsuki, lui aussi sourcils froncés et ses yeux rouges transperçaient le gars le faisant frissonner. L'homme rassuré par son arme se redressa, de nouveau méprisant mais son sourire s'était effacé.

-"T'es ridicules avec tes lentilles de couleur !" Lâcha-t-il avant de s'approcher d'Eijiro. "Toi aussi t'es aussi chelou que ton pote ?" Dit-il en enlevant les lunettes de ce dernier. Cette fois ci il rigola. "Mais vous êtes pas possible ! Pourquoi vous faites autant la tronche vous deux avec vos yeux rouges ! Vous avez l'impression d'avoir du style pour draguer les meufs avec ça ?" Un blanc plana à sa question, ni l'un ni l'autre ne flanchaient. Alors l'homme se tourna vers les gens autour de lui. "Dites, vous pensez pas qu'ils pigent que dalle ?"

Ils ne comprenaient rien car il déblatérait ses paroles affreuses en français, c'était ce que j'avais envie de lui dire mais rien ne sortait de ma bouche par peur. Il braqua son arme vers eux.

-"Oh vous allez dire quelque chose putain ? Vous avez l'air de deux idiots !"

À ce moment, tous deux comprenaient bien qu'il s'adressait à eux mais, l'un comme l'autre, s'ils devaient parler ce serait avec leurs poings. La colère mêlée à une situation où ils ne peuvent pas comprendre tout ce qui se passe aurait raison d'eux dans très peu de temps mais il était indéniable que ces gars avaient l'avantage. Du moins, parce que Fred et moi étions là.

-"Regarde mieux c'est des chinois !" S'écria un autre homme du groupe.

-"C'est vrai, vous êtes pas d'ici ! Faut que je parle le chinois pour que vous compreniez ?"

-"Il parlent anglais." Lâcha Fred d'une traite.

L'homme plaça le canon sur sa joue.

-"Oh le p'tit pote qui vient à leur rescousse. T'as pas des yeux rouges toi aussi ?" Cette blague - si c'en était une - fit rigoler les autres gens dans la salle. Il se mit à parler en anglais. "Vous avez de la chance que je doive connaitre cette langue pour mon marché ! Les british sont fadas d'mes drogues vous pouvez pas imaginer." Il s'accroupit devant eux tout en jouant avec son arme. "Maintenant qu'on parle enfin la même langue je vais vous la faire courte. Vous aller servir de donneur d'organe que vous le vouliez ou non pendant qu'on s'occupe gentillement de votre copine. C'est d'accord ?"
Un blanc résonna dans la pièce.

-"Parfait votre silence est la seule réponse que je veux. Et toi enlève cette merde." Dit-il sèchement en retirant violemment le masque d'Eijiro. "Tu caches quoi pour mettre ce truc ? T'as rien dans la bouche ? Hein qu'est-ce t'as ? Ouvre là !"

-"Pff tu veux qu'il cache quoi on les a pris par surprise !" Remarqua un homme derrière.

-"Ferme la toi !"

Il se tourna de nouveau vers Eijiro, pointa son arme vers lui, le canon au niveau de la tempe. Mon coeur s'arrêta à cette image. Je voulais que tout cesse, c'était trop. Mes larmes montaient tandis qu'Eijiro s'exécuta faisant reculer l'homme qui s'attendait sûrement à tout sauf à ça. Il fit une mine dégoûtée.

-"C'est affreux qu'est-ce t'as fait ? J'y crois pas ce que t'es prêt à faire pour avoir un peu de personnalité."

Toute cette situation était horrible. On étaient agenouillés déjà sans défense et ils continuaient de nous enfoncer six pieds sous terre. Je sanglotait dans mon coin. Je n'aimais pas qu'il se moque de ceux que j'aimais le plus au monde. Ça me mettait hors de moi mais toute cette rage ne pouvait que lâchement sortir par des pleurs.

-"Oh non merde je fais pleurer la princesse !" Il s'approcha de moi.

-"Arrêtez de les insulter." Dis-je d'une faible voix.

-"Tu protèges tes petits amis. Tu sais si tu en veux plus on peut faire parti de tes contacts nous aussi. Avec mes potes on sait comment réconforter les femmes."

Ces mots me dégoûtaient. J'avais été bête d'attirer l'attention, je ne savais pas quoi faire ensuite. L'homme marqua une pause en m'observant, sévère.

-"Bon on commence par toi."

-"Qu-"

-"Quoi ?!" Eijiro se leva mais fût arrêté dans son action par un homme à côté qui braqua son arme dans son cou.

-"T'es sûr de toi ?" Lui lança-t-il avec mépris.

Fred et Katsuki s'étaient agités à ses propos mais l'un se sentait trop impuissant pour faire quoi que ce soit et l'autre observait et attendait le bon moment pour enfin leur faire mordre la poussière. Pendant ce temps, l'homme m'attrapa par le bras et me força à me lever me faisant presque trébucher. Je commençais à paniquer et regarder partout autour de moi. Je lançais ce qui me semblait être un dernier regard sur les garçons tandis que l'homme me faisait mal au bras en me traînant dans une pièce à côté. Le lieu ressemblait à une ancienne cuisine dans laquelle se dégageait une odeur immonde. Tous les meubles étaient poussiéreux et abîmés, on ne saurait dire de quelle couleur ils étaient à l'époque. En regardant autour, mes yeux s'arrêtèrent sur quelque chose qui me donna envie de vomir. Un homme était allongé au sol, il était recouvert de sang et se tenait le ventre avec les forces qui lui restaient. Toujours en me tirant le bras, il me fit m'asseoir sur une chaise qui menaçait de céder à tout moment.

-"T'inquiète tu finiras pas comme lui. Si tu fait tout ce qu'on te dit. Bon t'arrêtes de chialer maintenant ?"

J'hésitais à parler, et je savais au fond que la réponse n'allait pas me plaire, mais une question me chatouillait les lèvres depuis un moment. Finalement ma bouche bougea sans que je m'en rende compte.

-"C'est qui le monstre ?..."

Il ricana à ma question.

-"Dis donc t'as pas froid aux yeux ! Si tu veux vraiment savoir c'est un ami à moi docteur. Il sait parfaitement où se trouve quel organe et sait aussi très bien comment les extraire. Malgré son talent il n'a été pris dans aucune école de médecine ! Que les gens sont cons à gâcher un tel talent ! Alors on l'a accueilli. Maintenant il nous aide avec plaisir quand on a besoin de fric, il fait... tu sais quoi."

Pourquoi j'avais posé la question. Mon envie de vomir était encore plus forte. J'avais beaucoup trop mal au ventre. Il annonçait une chose aussi horrible comme s'il parlait d'un métier quelconque, il en était limite fier. Je suffoquais dans cette atmosphère, j'ettouffais beaucoup trop, comme si des poids beaucoup trop lourds me compressaient de tous les côtés, j'avais du mal à respirer.





~~~~~~~Fin du chapitre 62~~~~~~~

L'énigmatique Voyage [ Mha X reader ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant