Chapitre 2 : Tu as un rêve ? (1/2)

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Mardi 31 aout 2010.

Mary était allongée depuis une bonne petite heure au soleil, dans le grand jardin des Mathis. A vrai dire, elle avait passé sa journée à s'ennuyer, tout comme la journée de la veille. Elle allait bientôt péter les plombs à force de ne rien faire, mais elle ne faisait rien pour l'éviter, elle se laissait aller, totalement.

Seul dimanche avait été un peu plus animé. Le retour des parents Mathis avait causé une dispute, avec Mina. Ils avaient vu le nombre de bouteilles d'alcools vides dans la poubelle. Mina leur avait répondu, Mary elle, n'avait pas été mise en cause, ce qui avait énervé sa cousine. Mina avait, du coup, été punie. Elle était désormais obligée de rentrer directement après les cours, elle n'avait plus le droit de voir son Nico chéri. Quelle horreur pour elle, ça ne lui suffisait pas du tout de ne le voir que pendant les heures de cours ou les pauses, non... il fallait qu'elle passe du temps avec lui encore en fin d'après-midi. La petite peste avait donc passé la fin du week-end à bouder, comme une gamine, espérant que ses deux parents cèdent, en vain... Mary avait cherché à la faire sourire par tous les moyens. Pas dans le but de consoler ou rassurer Mina mais plus pour elle-même, car quand Mina allait bien, Mary allait un peu mieux.

Le lundi allait rester une très mauvaise journée aussi. La psychiatre de Mary en faisait des tonnes, beaucoup trop, et le courant ne passait pas, pas du tout. Rentrant plutôt chamboulée et énervée, Mary avait tout de suite proposer à son oncle et sa tante, avant le dîner, de changer de psy, ils avaient refusés. Il s'agissait, de toute évidence, de "la meilleure psychiatre pour les jeunes adolescents à problèmes du centre Alsace", que dire face à ça. Il la considérait comme une "ado à problèmes", elle détestait ça.... mais elle n'avait pas le choix. Seulement Mary ne voulait qu'une seule chose, qu'on la laisse seule.

Aujourd'hui, Mary était passée de sa chambre à somnoler, au salon à regarder la télé, au jardin à faire bronzette et à lire, ou bien de sa guitare à composer des mélodies, en boucle. Elle n'avait vraiment rien d'autre à faire. Et comme personne n'était rentré à midi, elle n'avait même pas manger, voyant ça comme une perte de temps.Voilà une bonne petite heure qu'elle se faisait dorer au soleil, ou plutôt cramer au soleil. Mais ça elle ne l'avait pas encore remarqué. Elle s'étonnait même d'apprécier la sensation de chaleur accablante sur sa peau, à 14h30, le soleil était au zénith et n'importe qui de conscient se serait protéger, mais elle, non, elle avait oublié. Trop occupée à rester dans sa bulle... bulle éclatée par la sonnette de la maison. Une première fois, elle ne la remarqua pas, une deuxième fois, elle réalisa qu'elle était seule et qu'elle devait aller ouvrir.

Elle se précipita dans l'entrée en criant un bref "J'arrive" à la limite de se casser la voix. Elle monta d'abord dans sa chambre afin de se couvrir. Ouvrir en bikini à un livreur ou à un publicitaire, était, légèrement délicat d'après elle. Elle enfila une robe d'été noire et blanche et descendit en courant les escaliers avant, enfin, d'ouvrir, la porte toute essoufflée, son chignon totalement défait, et sa peau encore plus rouge suite à sa course effrénée.

Non ce n'était pas un postier, ni un livreur... mais Julian. Il se retint de rire en la voyant dans cet état, elle ressemblait tout simplement à une tomate vivante. Il ne put réprimer un sourire, la vision lui était plutôt agréable. Elle resta un moment à reprendre son souffle et à pester intérieurement. C'était Julian, seulement Julian, elle n'aurait pas eu besoin de courir comme ça, pour lui. Elle remit tout de suite son chignon en place, faisant de son mieux. Elle le regarda toujours en reprenant son souffle, ni lui ni elle n'avaient parlé. Lui trop occupé à s'imaginer ce qu'elle avait fait pour être dans cet état, et elle à se remettre de ses émotions et à l'observer.

Il était beau, un style vraiment californien. Il ressemblait à un surfeur comme on en voyait dans les séries télévisées à la Newport Beach ou Bervely Hills. Il se décida à parler, puisque comme toujours, ses lèvres à elle, n'avaient pas l'intention de bouger...

Les Vignes de la TendresseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant