Chapitre 11 : 23 jours (1/3)

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Vendredi 29 octobre

23 jours, 23 jours longs, très longs. Pour tout le monde. Pour Mina, qui n'en pouvait plus de devoir supporter les crises de nerfs de Mary, qui était fatiguée de chercher à lui redonner le sourire constamment.

23 jours très longs pour Nicolas, qui ne supportait plus Mary, voyant à quel point sa petite amie était triste et accablée par la détresse de sa cousine.

23 jours très longs pour Julian, 23 magnifiques journées, et 18 superbes soirées à jouer dans des salles intimistes, mais à réaliser son rêve.

23 jours très longs pour Nathan et Sophia, qui avaient l'impression de connaître Mary par coeur, tellement le prénom de la jeune fille avait été prononcé par Julian.

Et 23 jours interminables pour Mary, qui s'était cloitrée dans sa bulle faite de musiques, de travail, de sommeil et de psychanalyses, s'en prenant à sa cousine les jours où elle n'avait pu entendre la voix de Julian, s'en prenant à elle parce qu'elle était malheureuse, tout simplement.

L'après-midi avait paru sans fin à Mary, le train de Julian, Sophia et Nathan n'arrivait que sur les coups de 17h, rentrée à 13h30 du travail,elle se força à manger. Elle avait pourtant le ventre nouée d'impatience, elle avait fait une promesse à Julian, celle de prendre soin d'elle, elle la tenait.

Après avoir mangé, elle s'essaya à faire une sieste, en vain, elle était beaucoup trop agitée, et ses pensées étaient bien trop occupées pour réussir à dormir. Elle passa de la télé à sa guitare jusqu'à 15h30 environ,décidant qu'il étant temps de se préparer. La jeune femme avait prévu de se rendre à la gare à pied. Les parents de Julian et Nathan avaient déposé la voiture de ce dernier à la gare tôt le matin...

Mary allait les rejoindre pour passer ensuite la soirée dans la demeure des Jost. Elle allait passer la nuit avec Julian,nuit qu'elle espérait merveilleuse et inoubliable. Ils ne s'étaient pas vu pendant trois semaines, elle était toujours paralysée de peur à l'idée de se donner à lui, mais elle en mourrait d'envie. Elle savait que lui aussi, ils se l'était dis à demi-mot au téléphone, ils avaient tous les deux besoin de passer à l'étape supérieure. Et, même si Mary trouvait ça précipiter, elle n'était plus capable d'attendre. Le besoin était là, plus fort que tout.

Elle enfila son nouveau slim gris en jeans, qu'elle avait été forcée d'acheter sous l'influence de Mina... Mais au final elle la remerciait, il lui allait bien. Elle enfila une chemise noire à manches courtes, et ses ballerines noires fétiches.

A se demander comment elles tenaient le coup, Mary les mettait constamment. Ses cheveux châtains lisses coulaient sur ses épaules comme des filets d'eau. Comme toujours elle était au naturel, se parant juste d'un peu de poudre et de son éternel trait d'eye-liner.

Elle se décida à quitter la demeure des Mathis à 16h30, elle savait qu'elle serait en avance, mais elle ne tenait plus. Elle enfila une parka noire, le vent était présent, en fin d'après-midi, elle préférait avoir un peu chaud que de tomber malade. Elle mit comme elle l'avait prévu un petit quart d'heure et elle pénétra dans le hall de la gare... avec plus de 15 minutes d'avance.

Elle regarda les panneaux d'affichage afin de trouver le quai sur lequel le train des musiciens arriveraient. Elle s'y dirigea à grande vitesse, de manière automatique. La gare était quasiment vide... Mais un vendredi soir, à cette heure-là, les étudiants étaient de retour de Strasbourg, de Colmar et de Mulhouse... Et elle allait le découvrir, malgré elle.

Elle n'avait pas pensé à cela, au monde sur le quai et dans le sous-terrain de la gare. Et elle commença à paniquer. Une fois arrivée sur le quai, elle devait se faire violence pour trouver la forcer d'y rester. Elle luttait de toutes ses forces contre une crise d'angoisse qui pointait le bout de son nez.

Les Vignes de la TendresseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant