Chapitre 17 : Mon frère me manque. (2/2)

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-Hors de question.
-Quoi ?
-Ma vie n'est plus à Paris, à Paris il n'y a que des mauvais souvenirs, ici, je n'ai que des bonnes choses, c'est hors de question, jamais je ne reviendrai habiter avec toi.
-Il n'y a pas que des mauvais souvenirs, arrête un peu de faire ta capricieuse ! Tu es attachée à Julian, mais tu étais très amoureuse d'Alex, et moi je suis un mauvais souvenir peut-être ?
-Ne me parle pas de Julian, c'est clair ? Tu ne le connais pas ! Je ne suis pas attachée à lui, je suis amoureuse de lui. Et j'ai encore mieux pour toi, Julian est l'homme de ma vie, et ma place est à ses côtés ! Alex m'a trompée je te rappelle, et ne m'a même pas demandée pardon, j'ai tout sauf envie de le revoir. Et pour ta question, oui, tu es un mauvais souvenir. Ma chère maman, la grande Julie Minot est un mauvais souvenir.
-Tu ne sais plus ce que tu dis ! Qu'est-ce qu'il te prend ? , S'exclama-t-elle tout en posant violemment son verre sur la table du jardin et se levant pour se retrouver face à sa fille.
-Il me prend que je ne voulais pas te revoir. Que tu n'as jamais été là maman. Tu étais toujours trop omnibulée par ton travail, et quand papa est mort, je n'existai plus, seuls tes médicaments t'importaient. Quand je suis sortie de l'hôpital après ma tentative de suicide, tu ne m'as même pas disque tu m'aimais ou que j'avais fait une bêtise, je croyais sincèrement que tu n'en avais plus rien à faire de moi, je-
-C'est faux !
-Non, c'est vrai. Tu ne voyais même pas que ton mari était un drogué ! Bien sur il te le cachait, mais même en ayant vu sur le rapport d'autopsie qu'il avait pris de l'héroïne, tu as fermé les yeux.
-Ton père était quelqu'un de bien ! Je t'interdis de parler de lui comme ça.
-Je vais me gêner. Mon père n'était certainement pas une bonne personne, celui que tu croyais être ton mari peut-être, pas mon père ! Tu n'as jamais rien remarquer ? Non ? Quand je prenais ma fourchette de ma main gauche alors que je suis droitière, c'était parce que mon si parfait père m'avait tordu le poignet en m'agressant pour que je lui rende un de ses cachets! Quand j'avais mal au dos, que je serrais les dents le matin en me levant, tu n'as jamais pensé que peut-être, mon père me balançait contre les murs quand il était défoncé ? Non JAMAIS ! Alors ne me dis plus jamais que papa était une bonne personne, plus jamais.
-Je ne te crois pas.
-Et bien, tu es une mère indigne ! Je ne veux plus que tu viennes ici. Rentre à Paris, retourne te droguer avec tes anti-dépresseurs, tu m'as assez ignoré toute ta vie, tu peux encore le faire quelques années !
-...
-Tu n'as plus à rien à dire, Maman ?
-Pourquoi tu ne m'as jamais rien dis.
-Tu ne m'as jamais écouté. Tu ne le feras jamais, de toute manière. Picole-bien, ce soir !

Mary renversa volontairement le verre de sa mère, et sans rien dire de plus, elle rentra dans la demeure des Mathis, dans un état second, s'en voulant, terriblement d'avoir dis tout ça à sa mère, titubant. S'en voulant de ses paroles assassines, d'avoir détruit l'image que sa mère avant de son père. Coupable, de tout, triste, par dessus tout. Elle débarqua dans le salon, adressa un seul regard à Julian, un regard qui voulait tout dire.

Et elle courra pratiquement dans ses bras afin d'y fondre en larmes. Mickey, Nicolas et Mina n'assistèrent pas à la scène, en train de jouer dans la chambre de cette dernière, Nathan et Nathanaël restèrent impuissants. Anna et Christophe s'empressèrent de retrouver Julie sur la terrasse.

Instinctivement, Julian la serra fort, ne la lâchant pas, ne sachant de toute manière pas quoi faire d'autre alors que Nathalie s'était approchée du couple, leur chuchotant qu'ils pouvaient partir, et dormir chez eux. Que c'était la meilleure chose à faire, d'après elle. Julian acquiesça et entraina Mary vers l'entrée afin de prendre leurs affaires et de s'éclipser, de monter dans la voiture et de démarrer sans un mot.

La jeune brune pleurait en silence alors que Julian lui serrait la main gauche dès qu'il le pouvait, sentant qu'à chaque fois elle s'y accrochait comme une désespérée. Ils arrivèrent rapidement aux bord des vignes Le moteur se coupa, Julian sortit de la voiture et se dirigea du côté de Mary, la guidant comme si elle était devenue aveugle, et qu'elle était incapable de trouver la chambre de son amoureux toute seule.

Les Vignes de la TendresseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant