Chapitre 18 : Coupable de rien. (2/3)

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Il n'était pas entreprenant, mais le regard et le langage corporel des autres femmes dans la pièce ne laissait aucun doute. Il les avait toutes déjà eu dans son lit. Mary, juste rejointe par Lucas, brûlait de jalousie. Il devait également se faire une place dans le groupe si fermé des amis d'enfances que Julian et ses potes formaient.

Ils étaient tous les deux adossés au bar, leur regard dirigé vers leurs partenaires respectifs. Mary n'avait jamais apporté beaucoup d'attention à Lucas, elle tourna son visage vers son compagnon de solitude et s'amusa à le décrire...

-Hum... 1 mètre 80 je dirais, tu fais du sport, certainement de l'athlétisme, t'es plutôt fin et tes jambes ont l'air bien galbées. Tes cheveux tirent vers le blond vénitien, et tes yeux bruns ont des reflets dorés...
-Tu n'as rien trouvé d'autre pour commencer la discussion ? Dit Lucas, amusé par la jeune fille.
-C'est un moyen comme un autre de faire connaissance non ?
-Ok, mon tour. Tu as des talons d'au moins 5cm donc je dirais que tu fais 1m65 environ... Tu ne fais pas de sport, mais tu as une taille de guêpe quand même. Tes cheveux bruns sont hyper lisses, on dirait des balais !
-Oh ça va !!
-Je rigole, sinon tes yeux sont verts, c'est rare, surtout pour une brune. Et puis... Il se rapprocha de l'oreille de la jeune pour lui chuchoter . Tu as de jolies fesses !
-Tu as bien fait de me le murmurer, sinon Julian t'aurait déjà démoli !
-J'ai bien fait de le murmurer parce que Katie t'aurait déjà étripée !
-Ce n'est pas facile pour toi non plus...
-Non, c'est pas facile de s'intégrer dans leur bande. Surtout que j'ai 2 ans de moins qu'eux alors...
-Moi 4, c'est encore pire !
-Oui mais t'es une fille, vous êtes toujours plus mature.
-Ah, enfin un qui le réalise !!!

Mary, agréablement surprise par Lucas et sa personnalité, elle laissa échapper un sourire amusé.

-Je suis réaliste.
-C'est rare pour un homme !
-Oui, mais tout arrive il faut croire.
-Vous êtes ensemble depuis longtemps non ? Avec Katie ?
-Oui, ça va faire 2 ans en février, et toi avec Julian, beaucoup moins non ?
-Un peu plus de trois mois...
-On dirait pas, vous avez l'air tellement proches.
-Ouais...
-Tu n'as pas l'air très convaincue.
-Je suis dévorée par la jalousie, ce soir. Lâcha Mary, sans réfléchir.
-Je pense que ce n'est pas raisonné.
-Entre Alice et les autres pétasses là-bas...
-Je vois. -il grimaça légèrement- C'est logique quand on connait son passé. Mais tu sais, pour Alice, ils ont toujours été proches. Après je pense qu'il ne se passera jamais rien de sérieux entre eux. Et je dis pas ça pour te rassurer. Ils représentent ce qu'on pense tous impossible, l'amitié fille/garçon.
-Ils sont sortis ensemble, oublie pas.
-"Sortis ensemble", c'est un grand mot !
-Oui, mais ils ont une telle complicité, comme si en un seul regard, ils se comprenaient.
-Mais Julian ne la regarde pas comme il te regarde, je t'assure !
-Et tu as quelque chose pour me rassurer par rapport aux autres filles ?
-Elles ? Ne t'en soucie pas, elles ne sont bonnes que pour un coup d'un soir. Tu n'as rien à leur envier ! Rien du tout !
-Merci... beaucoup.

Mary l'observa un moment, un léger sourire sur ses lèvres. Elle le détailla plus précisément. Il était vraiment beau garçon. Une silhouette fine et élancé, grand, mais juste comme il fallait, Lucas était plaisant. Il avait de beaux yeux, et surtout énormément de charmes. Amusé, ce dernier remarqua le regard insistant de la jeune femme, il la sortit de ses pensées, sur un ton plus qu'amusé. Alors qu'elle, était franchement gênée.

-Mary ?
-Oh pardon, se reprit-elle. Désolée... je-
-Tu me détaillais. Ça te plait au moins ?
-Euh... je...
-Je plaisante !
-Ok. Bon changeons de sujet. T'étudies où ?
-Lycée Kleber, en classe prépa !
-Quoi ? Sérieux ? Raconte-moi !!!

Mary aurait presque sauté sur place tellement elle était soudainement excitée à l'idée de parler de son avenir. Et de l'autre côté du salon, aussi bien Katie que Julian leur lançaient des regards, et se lançaient des regards emplis de jalousie. Lucas et Mary ne se connaissaient pas, et de toute évidence, le courant passait bien.

Leurs partenaires restaient surpris par la simplicité de leur regard et de leur discussion apparente. Une bonne heure se déroula comme cela, le couple de jeunes d'un côté, la bande et les nanas vulgaires de l'autre.

Quand enfin Lucas et Mary mirent fin à leur conversation pour aller boire un verre, Alice et Pierre se déhanchaient ensemble au milieu du salon sur une musique salsa. C'en était épatant de voir à quel point ils dansaient bien, tous les deux, ils auraient fait un beau couple... Mary était totalement absorbée par leur fusion momentanée quand deux mains se posèrent sur ses hanches, tendrement.

Immédiatement elle se laissa aller contre le torse de Julian, faisant glisser les mains du jeune homme sur son ventre, recouvrant de ses avant-bras la poigne tendre de son amoureux. Mary étant plus grande que d'habitude, Julian n'avait pas la possibilité de poser sur menton sur la tête de la jeune fille, alors à la place il accola sa joue gauche celle de Mary...

-Tu m'as manqué. Susurra-t-il à l'oreille de sa belle.
-On était dans la même pièce Julian.
-Tu m'as manqué quand même.
-Toi aussi, si tu veux savoir.
-Tu t'entends bien avec Lucas?

Julian lui posa la question un peu plus sévèrement que ce qu'il aurait souhaité. Elle se tourna face à lui pour planter son regard dans le sien. Il crevait de jalousie, tout comme elle, plus tôt dans la soirée. Elle n'allait pas se laisser démonter. Elle prit un ton enjoué, pour agacer Julian un peu plus. Il devait prendre conscience qu'il l'avait, tout bêtement, abandonné, ce soir.

-Ouais. Et il est au lycée Kleber, tu le savais ?
-Je savais.
-Il m'a dis qu'il pourra m'aider si j'ai besoin, c'est super non ?
-Génial...
-Et puis, il s'est retrouvé seul, aussi, alors que vous rigoliez sur vos histoires du lycée !
-C'est donc pour ça...
-Pour ça quoi ?
-Que tu essaies de me rendre jaloux.
-Je n'essaie pas, je te rends jaloux, nuance !

Julian serra les poings, et la mâchoire. Il ferma les yeux alors que Mary, avec tendresse, lui caressa la joue pour lui faire comprendre qu'il n'y avait pas lieu de se mettre dans un tel état. Elle avait vraiment joué de lui, il n'aimait pas ça du tout. Même s'il le méritait un peu. Il rouvrit les yeux, et essaya de parler le plus calmement possible. Son regard était sombre, mais Mary avait déjà vu bien pire.

-Tout va bien Julian...
-Non, ça ne va pas.
-Je suis là...
-Tu dois rester avec moi.
-Je reste, je te le jure.
-Je suis en train de vriller.
-Calme toi.
-Je n'y arrive pas.
-Je ne vais pas te laisser, d'accord ?
-Ça me rend dingue. Je te vois déjà dans son lit,  je te vois déjà l'embrasser, me quitter, c'est insupportable.
-Ce n'est que dans ta tête.
-Promets le moi.
-C'est promis....Jamais je ne ferai ça, jamais. Prend de la distance...
-J'essaie.

Silence.

Mary fit en sorte de coller son front contre celui de son amoureux, sa main toujours posée sur sa joue. Elle le sentit se calmer, doucement mais surement. Elle lui laissa cinq bonnes minutes avant de reprendre la parole.

-Julian... J'ai aussi mes raisons d'être jalouse, ce soir.
-Pourquoi tu dis ça ?

Une fraction de seconde avait suffit à apaiser le regard du jeune homme.Il était, tout à coup, beaucoup plus préoccupé par l'état de Mary, que par sa propre jalousie. Il sonda son regard et y vit de l'inquiétude, et de la peine. Il laissa leurs deux visages proches, sa main calée dans le bas du dos de la jeune femme. Mary jeta un coup d'œil vers un coin de la pièce, où la bande de nanas étaient en train de rire à gorge déployée.

-Elles sont toutes passées dans ton lit...
-Mais elles ne comptent pas.
-Peut-être, mais tu leur parles. Elles te dévorent du regard... Et moi, je n'ai rien le droit de dire ? Tu ne trouves pas ça illogique ? Que ce soit toi, le jaloux, dans l'histoire ?
-Si, tu as raison.
-Alors, arrête...C'est injuste.
-Je n'en avais pas conscience.
-Je sais...
-C'est toi qui a de l'importance, je te le jure.
-Alors embrasse-moi...
-Ici ? Maintenant ?
-Depuis quand ça te dérange ?
-Vu comme on a faillit déraper avant, tu penses que c'est une bonne idée ?
-Bien, je vais danser avec Lucas alors.

Les Vignes de la TendresseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant