Les Vignes de la Tendresse

Chapitre 7 : 208 (2/2)

-Mets-toi à ma place ... Moi, je n'ai eu une histoire sérieuse, une seule. Toi t'as couché avec toutes ces filles. J'suis censée me sentir rassurée peut-être ?
-Mais ça ne voulait rien dire !

Le ton montait, sérieusement, aussi bien d'un côté que de l'autre, et ce n'était que le début. Julian n'en pouvait plus de se justifier.

-Arrête un peu ! Ça veut toujours dire quelque chose ! Encore un flirt en soirée j'veux bien, c'est arrivé à tout le monde, mais de là à coucher, y'a une barrière. Tu peux pas dire le contraire.
-Mais je n'aimais aucunes de ces filles !
-Elles te plaisaient ! Combien y'en a encore qui te plaisent ? Avec combien tu serais encore capable de coucher si elles venaient t'allumer ? Tu peux me dire qu'aucune autre fille t'attire à part moi peut-être ? Non, je crois pas, alors permets moi de douter!
-Mais c'est pas possible ! -Julian perdait vraiment patience- T'as aucune raison de douter Mary !
-Comment je suis censée passer après 208 filles ? Comment ne pas me comparer à toutes tes expériences sexuelles ?
-Çà n'a rien à voir !
-La bonne blague !
-Mais crois-moi bordel !
-Ose me dire que personne d'autres que moi te plait ?
-Ce serait te mentir.
-Parfait !
-Tu veux peut-être entendre un mensonge?
-Je suis plus à ça près, t'inquiète pas.
-Mais Mary je te resterai fidèle ! Je te le jure..
-Ah oui et pourquoi moi, j'aurai droit à ce régime de faveur ?

Il prit une grande inspiration et ravala sa fierté. Il se mit à nu, tout simplement.

Il ne pouvait pas la perdre.

-Mais parce que je tiens à toi ! Que même si ça fait qu'un mois qu'on se connait, je suis fou de toi. J'y comprends rien, mais je t'aime ! J'ai jamais été tellement accro à une fille, jamais. Tu m'obsèdes, je pense constamment à toi, j'ai l'impression que ma vie tourne autour de toi depuis que je t'ai rencontré. Et crois-moi, c'est vraiment pas facile de te dire tout ça. Et dans le fond, c'est toi qui a le plus d'expérience, c'est moi qui devrait avoir peur, parce que toi, ton ex tu l'aimais ! Je n'ai jamais fais l'amour avec une personne que j'aimais ! Et c'est bien pour ça que je veux t'attendre, pour vivre cette première fois avec toi !

Choc.

Mary s'était calmée, d'un coup d'un seul. Elle n'en revenait pas de ce qu'il venait de dire. Il lui avait déjà fais comprendre la puissance de ces sentiments avant son dernier discours, mais là, il venait de lui dire, sans filtre, sincèrement.

-Qu'est-ce que t'as dis là ?
-Que dans le fond, et pas dans la forme, c'est toi qui a le plus d'expérience.
-Non avant...

Elle prit un air malin, infiniment touchée, et enfin rassurée. Bien évidemment, une infime part d'elle doutait, encore, se disait que ce n'était que du baratin. Mais au fond d'elle, elle savait qu'il avait pensé chacune de ses dernières paroles.

-Que j'étais accro à toi ?
-Encore avant.
-Mary...
-Oui Julian ?
-T'as bien entendu, non ?
-Oui, mais je crois que j'adore entendre ces sept lettres de ta bouche.
-C'est vraiment précipité, c'est sorti tout seul, tu sais.
-C'était pas juste pour me mettre dans ton lit ?

Il faillit s'énerver, alors qu'elle habilla son visage de beaucoup de malices. Elle le taquinait juste. Il ne réprima plus son sourire, enfin soulagé que l'ambiance se soit détendue.

-Non, c'est sincère.
-C'est fou de dire ça après si peu de temps.
-Oui, je sais, je me sens assez ridicule comme ça. N'en rajoute pas une couche, j'ai l'impression d'être une chochotte. Cette déclaration, là, c'était vraiment pas viril.
-C'est très sexy.
-Vraiment ?
-Et surtout, très touchant.
-C'est ...perturbant.
-Ça l'est autant que pour moi, puisque c'est réciproque.

Elle rapprocha son visage de celui de Julian et l'embrassa tendrement. Elle passa une de ses mains dans les cheveux bruns de son amoureux,et se colla à lui le plus possible afin de rendre leur baiser plus passionné. Julian de son côté commençait réellement à avoir chaud. Il savait se tenir, bien sur, mais là, la sentant si proche de lui, il aurait facilement pu craquer.