Chapitre 13 : Il s'est fait renverser. (1/2)

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Trois semaines plus tard - Vendredi 19 novembre

Point de vue de Mary

13h30, je rentrais du travail, comme tous les vendredis... Ma cheville allait mieux, alors je m'étais déplacée à pieds. L'aller-retour au travail était mon seul sport. J'étais bien habillée, frileuse, j'avais déjà acheté une doudoune. Il faisait moche et froid, aujourd'hui...

Un temps sombre, le soleil se cachait sous les nuages, et la pluie menaçait même de tomber, un temps gris, je n'avais qu'une hâte, être ce soir, et retrouver Julian. Plus de crises de jalousies et de colères ces dernières semaines, j'avais revu ses amis, mais pas Alice, qui était en déplacement. Pourtant, j'aurais beaucoup aimé lui parler, de lui et de moi, de nous... Je pense qu'elle m'aurait écouté.

Je pénétrais dans la maison, ma musique dans les oreilles grâce à mon iPod récemment acheté, plongée dans un morceau que j'avais récemment découvert. Une chose avait changé, j'avais renouvelé mes chansons,on partageait beaucoup au niveau musique avec Julian... Et puis, il était temps que je fasse un petit renouveau. Sauf qu'en me dirigeant vers le salon, ayant l'intention de me poser confortablement dans le canapé et de regarder la télé, Mimi était là.

PROBLÈME.

Mimi devait être en cours, pas là. Et le regard qu'elle me lança en me voyant, la manière qu'elle avait de se lever, la façon dont elle agrippait son portable traduisaient en elle une profonde inquiétude. Quelque chose clochait, c'était sur. Nous nous retrouvions face à face et j'avais comme l'impression que ma cousine avait pleuré, restait à savoir pourquoi...

-Qu'est-ce qu'il se passe, Mimi ? Tu as pleuré ?
-J'ai essayé de t'appeler, j'ai pas arrêter pendant deux heures ! dit-elle de sa voix exténuée, presque brisée.
-Oui, j'ai oublié mon portable...

Je me rapprochais de Mina et posais mes deux mains sur les épaules de ma cousine, comme pour lui donner du courage, le courage de me dire ce qu'il se tramait. Et la phrase qui sortit de sa bouche, comme une supplique, ne me rassura pas du tout.

-...Mary. Promets-moi que tu tiendras le coup.
-Oui, promis. Maintenant dis !
-...
-Bordel, dis-moi ce qu'il se passe ! - c'était un ordre, je perdais patience -
-C'est Julian.
-Quoi Julian ?

Mimi ne répondait pas, alors je la secouais par les épaules, je crois que nous étions terrifiées, toutes les deux. Elle de me voir malheureuse, encore, et moi de découvrir ce qu'il se passait. Il m'avait trompé ? Il était parti ? Qu'est-ce qui pouvait mettre Mina dans cet état ? Je ne comprenais pas.

Elle se pinça les lèvres, baissant le regard alors que je lui redemandais encore une fois, plus impatiente que jamais, j'étais presque en train de crier. Comme si élever la voix me permettait d'appréhender mieux la nouvelle... Mon interlocutrice finit par remonter ses beaux yeux noisettes dans les miens, elle prit une grande inspiration, et se décida à parler, il le fallait bien.

-Il est à l'hôpital. Il s'est fait renversé.
-Non, tu me fais une blague.

Impossible.

Sans aucune once d'émotion, le déni, voilà ce que je vivais en ce moment. Mon cerveau ne pouvait pas comprendre une telle chose. C'était impossible.

-Non Mary.
-Tais-toi !
-Mary, je ne te mens pas !
-Si.
-Mary. Julian est à l'hôpital !
-C'est une blague... Pitié. Mimi, je t'en supplie, je t'en supplie dis-moi que c'est faux !
-J'aimerais, mais je peux pas.

Et comme si le monde s'abattait sur mes épaules, je me laissais tomber à genoux, au sol. Aucune larme, rien. Je ne réalisais pas. Julian, mon Julian n'allait pas bien. Il n'était pas là. Il ne serait peut-être plus jamais là ?

Les Vignes de la TendresseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant