Chapitre 14 : C'est faible. (2/2)

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Les paupières de Julian se soulevèrent, doucement, lentement, comme s'il avait mal de le faire. Mais Dieu que son regard était beau, ses yeux verts n'avaient pas changer, refermant toujours cette intensité, cette force et cette sensibilité à la fois. Dieu que c'était bon, Mary se sentait revivre, face au regard que Julian posait sur elle, son cœur explosait de bonheur et de soulagement, tout simplement. Elle retenait des tremblements dus au choc, restant forte, pour Julian.Pour sa priorité, sa raison de vivre.

-Bonjour jeune fille...

Il avait prononcé ces mots d'une voix rauque et affaiblit, mais il les avaient dits, c'était le plus important. Il était revenu. Mary lui sourit sans retenue, si elle savait comme elle apparaissait à Julian, un ange, capable de sourire et de pleurer à la fois tout en restant d'une douceur inouïe. Sans rien dire de plus, Mary lui donna directement à boire, comprenant que sa gorge devait être desséchée, et que vu son extrême faiblesse, il était nécessaire de lui faciliter au maximum la vie.

-Salut Rockstar... Tu m'as manqué.
-On dirait un ange...
-Pourtant tu es bien là.
-Tu as maigri...
-Julian...- Elle fut prise d'un rire libérateur.- C'est toi qui est dans un lit d'hôpital, et tu me dis ça ! T'es incroyable tu le sais ça...

Mary se calma, rapprocha son visage de celui de Julian et l'embrassa délicatement, malgré les tuyaux qui l'encombraient. Son bonheur envahissait la pièce, ils avaient tous raison, il fallait garder espoir, il y avait une raison à toutes épreuves. Et ce baiser sur les lèvres froides de son amant la réconciliait avec elle-même, et avec la vie, d'une certaine manière.

-Comment tu te sens ?, lui demanda-t-elle, soucieuse, de lui, que de lui.
-Engourdi. Douloureux... J'ai l'impression d'avoir mal partout. Mais tu es là, alors ça va.
-Tu vois bien ? Tu entends bien ? Tu n'as pas la tête qui tourne ? Tu as eu un gros traumatisme crânien, on ne savait pas si-
-Arrête...

Julian ne voulait pas entendre tout ça, pas maintenant, il voulait juste profiter d'elle. Il avait mal partout, au crâne, aux poumons, au bras gauche, à la jambe gauche. Il ne voulait pas savoir exactement ce qui allait l'attendre.

-Ça va Mary...
-Pardon...
-Toi, tu as l'air épuisée.
-Tu n'imagines pas ce que j'ai vécu...J'ai très peu dormi.
-Désolé... On est quel jour ?
-Mercredi...
-Déjà ?
-Oui tu nous a fait vraiment patienter !... Je vais aller prévenir les médecins, murmura-t-elle à l'oreille du jeune homme.
-Tu es belle...
-Merci.

Silence.

-Ta voix m'a manqué, aussi... -elle lui déposa un baiser sur le front.- Je reviens plus tard.
-Et après je te serre dans mes bras ? demanda-t-il sincèrement en la retenant parla main.
-Il y a intérêt...

Elle sortit de la chambre au rythme d'une fusée, beaucoup trop vite pour les yeux et le cerveau de Julian qui venait de sortir de son coma. On aurait pu croire à une gamine ouvrant ses cadeaux de Noël tellement son sourire était contagieux.

Après avoir prévenu la première infirmière qu'elle croisa, elle se dirigea immédiatement dans la salle d'attente pour y retrouver la famille Jost. Elle devait prévenir Nathan, elle lui avait promis, et même si son cœur lui ordonnait de rejoindre Julian et de se blottir contre lui, elle se força à prendre sur elle et à le trouver.

Ils étaient, avec Nicolas, en train de discuter musique. Les autres membres de la famille étaient certainement sortis prendre l'air. Nathan était dos à elle, c'est Nicolas qui la vit en premier. C'est Nicolas qui la salua et l'interrogea du regard. Les deux regards d'ébènes des frères se dirigèrent vers Mary, et ils comprirent, tout de suite. Elle était tellement apaisée, comme si elle était guérie d'une blessure terrible. Nathan se précipita vers elle et la serra dans ses bras, la portant et la faisant tournoyer. Il alla même jusqu'à l'embrasser.

Les Vignes de la TendresseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant